Le secteur de la rénovation énergétique a connu de nombreuses évolutions en 2024. C’est notamment le cas des projets de rénovation globale, maintenant appelés projets de rénovation d’ampleur. Concrètement, quelles sont les différences ? On vous dit tout !
En résumé :
- En principe, la rénovation globale et la rénovation d’ampleur désignent la même chose, c’est-à-dire un bouquet de travaux complet à l’issue de quoi les performances de votre logement sont significativement améliorées.
- Dans la pratique toutefois, la rénovation d’ampleur, telle qu’elle est encadrée par le dispositif MaPrimeRénov’ Parcours accompagné, est sujette à de nouvelles règles.
- Il est par exemple obligatoire d’engager au minimum 2 travaux d’isolation pour permettre un gain d’au moins 2 classes énergétiques au DPE.
- Par ailleurs, l’intervention d’un Accompagnateur Rénov’ est désormais exigée pour les ménages qui souhaitent bénéficier de ce dispositif.
Quelles sont les différences entre la rénovation globale et la rénovation d’ampleur ?
S’il y a encore peu, vous envisagiez un projet de rénovation énergétique pour votre bien immobilier, il est fort probable qu’au cours de vos recherches, vous soyez tombé sur le terme “rénovation globale”.
Toutefois, en ce début d’année 2024, cette appellation a cédé sa place à la “rénovation d’ampleur”. Mis à part un changement de dénomination, y a-t-il eu d’autres modifications notoires ? Réponse un peu plus bas !
En quoi consistait la rénovation globale ?
Un projet de rénovation globale (avant sa révision en janvier 2024), consistait à entreprendre un bouquet complet de travaux visant à améliorer significativement les performances énergétiques d’un logement.
De tels projets incluaient des interventions lourdes comme la rénovation de l’isolation thermique (intérieure et/ou extérieure), le changement du système de chauffage ou encore le remplacement de la ventilation par un équipement plus moderne.
Le choix des travaux était à l’appréciation des propriétaires qui pouvaient se baser sur les conseils des professionnels du bâtiment ou sur les recommandations obtenues par un bilan énergétique (DPE, bilan thermique ou audit énergétique).
Compte tenu du prix au m² de la rénovation, un tel projet nécessitait un budget considérable pour financer la transition énergétique de l’habitation. C’est dans ce contexte-là que des dispositifs tels que MaPrimeRénov’, les prêts à la rénovation, les exonérations ou les primes CEE (Certificats d’Économies d’Énergie) ont été mis en place.
En fonction des ressources annuelles du foyer, de la nature des travaux engagés et des gains énergétiques potentiels, une aide financière était allouée. Notez cependant que pour y être éligible, il fallait justifier d’un audit énergétique réglementaire. De plus, les travaux devaient impérativement être réalisés par un artisan certifié RGE (Reconnu Garant de l’Environnement).
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Qu’est-ce que la rénovation d’ampleur ?
Dans l’ensemble, la rénovation d’ampleur reprend le même principe que la rénovation globale. Le but est d’inciter les propriétaires à privilégier des projets incluant plusieurs gestes de rénovation afin de pouvoir constater une amélioration des performances énergétiques plus importante.
En effet, les chiffres observés dans le secteur de la rénovation énergétique ne sont pas suffisamment satisfaisants. En 2022, on dénombrait près de 90 000 rénovations globales contre “seulement” 72 000 en 2023. Une baisse notamment imputée à la complexité du système des aides à la rénovation. Un frein de taille pour de nombreux ménages.
En 2024, les pouvoirs publics espèrent inverser la tendance et aspirent à atteindre le nombre de 200 000 rénovations énergétiques. Pour ce faire, le principal dispositif d’aide à la rénovation (MaPrimeRénov’) a été révisé et simplifié. France Rénov’ propose à présent 2 dispositifs principaux pour la rénovation énergétique :
- MaPrimeRénov’ Parcours accompagné, qui est destiné aux projets de rénovation d’ampleur ;
- MaPrimeRénov’ (aussi appelé MPR classique), qui est destiné aux travaux “monogeste” visant principalement la décarbonation des équipements de chauffage et/ou du système de production d’eau chaude sanitaire (ECS).
Vous l’aurez compris, la rénovation d’ampleur reprend les mêmes objectifs que la rénovation globale. Notons toutefois que cette nouvelle version se veut plus performante et impactante.
Quels sont les changements apportés par la rénovation d’ampleur ?
Afin d’augmenter sensiblement le nombre de rénovations énergétiques en 2024, le Gouvernement ne peut pas simplement se contenter de reprendre la formule de la rénovation globale et en changer le nom.
C’est pour cette raison qu’avec la mise en place des projets de rénovation d’ampleur, de nouvelles exigences encadrent le dispositif. On vous en dit plus ci-dessous !
Des travaux de rénovation obligatoires pour un saut de classes au DPE
Dorénavant, les propriétaires devront effectivement s’engager à entreprendre un certain type de travaux pour accéder au Parcours accompagné de MaPrimeRénov’. Ces travaux doivent par ailleurs permettre un gain minimum de 2 classes énergétiques au DPE !
Bon à savoir :
Les projets de rénovation d’ampleur prennent du temps, et c’est normal. Sachez que vous avez la possibilité de réaliser votre projet de rénovation énergétique en 2 étapes sur une période de 5 ans maximum.
Les travaux obligatoires dans le cadre de ce parcours sont les travaux d’isolation qui doivent être au nombre de 2 (au minimum). Voici ci-dessous des exemples de gestes d’isolation que vous pouvez entreprendre pour respecter ce critère :
- l’isolation des murs par l’intérieur (ITI) et/ou l’extérieur (ITE) ;
- l’isolation de la toiture qui comprend les toitures-terrasses, le plafond des combles ainsi que les rampants de toiture ;
- l’isolation des parois vitrées (fenêtres, portes-fenêtres…) dans le cadre d’un remplacement de simple vitrage.
Faites le bilan !
Évaluez les performances de votre bien immobilier et planifiez vos travaux de rénovation.
Sachez enfin qu’en plus des deux gestes d’isolation obligatoires, il vous est possible de réaliser d’autres travaux optionnels tels que :
- la protection des parois vitrées ou opaques contre le rayonnement solaire afin d’améliorer le confort d’été et lutter contre les “bouilloires thermiques” ;
- le changement de votre système de chauffage par un équipement décarboné (chauffe-eau thermodynamique, pompe à chaleur air-eau ou géothermique, poêle à granulés ou encore chaudière au bois) ;
- l’installation d’une VMC (Ventilation Mécanique Contrôlé).
Qu’est-ce qu’une “bouilloire thermique” ?
Une bouilloire thermique est la “version estivale” des passoires thermiques dont on entend déjà beaucoup parler. En effet, si en hiver, les logements mal isolés compromettent le confort thermique de leurs occupants, c’est aussi vrai en été.
Selon la RE 2020 (Réglementation Environnementale 2020), le “confort d’été” est compromis dès lors que le logement atteint 30 °C en journée et 28 °C la nuit pendant 25 jours ou plus chaque année.
Mon Accompagnateur Rénov’
Afin de bénéficier de MaPrimeRénov’ Parcours accompagné, et donc recevoir des aides dans le cadre de votre rénovation d’ampleur, il existe à présent une nouvelle obligation. L’intervention d’un expert en transition énergétique habilité “Mon Accompagnateur Rénov’” (MAR) est désormais nécessaire pour superviser votre projet.
Effective depuis le 1ᵉʳ janvier 2024, cette nouvelle règle a été pensée afin d’aider les foyers à :
- mieux appréhender leur projet de rénovation ;
- comprendre quels en étaient les tenants et les aboutissants ;
- faciliter la recherche d’entreprises fiables ;
- savoir à quels dispositifs financiers ils pouvaient avoir recours pour couvrir le coût des travaux.
Cette prestation est un coût supplémentaire à prévoir pour les propriétaires qui envisagent des travaux d’ampleur, mais elle sera également pour eux un vrai soutien, aussi bien pour gérer la partie administrative que pour piloter le chantier dans les meilleures conditions. Sachez par ailleurs que pour les ménages aux revenus très modestes, l’accompagnement sera entièrement pris en charge par le dispositif d’aide.
Les autres critères d’éligibilité
Il existe aussi à présent des critères d’éligibilité supplémentaires pour accéder à la rénovation d’ampleur, les voici :
- le logement rénové doit être occupé à titre de résidence principale, c’est-à-dire au moins 8 mois par an ;
- le logement rénové doit avoir été construit au minimum 15 ans plus tôt ;
- les propriétaires bailleurs doivent s’engager sur l’honneur à louer leur bien en tant que résidence principale sur une durée d’au moins 6 ans ;
- les propriétaires occupants doivent s’engager à occuper leur bien en tant que résidence principale pour une période de minimum 3 ans suivant la date d’acceptation de la demande d’aide.
Pour quelles raisons est-ce intéressant de faire une rénovation d’ampleur en 2024 ?
Depuis sa mise en place, la rénovation globale a toujours été pertinente, en particulier à l’heure où la priorité est à la transition énergétique. En 2024, la rénovation d’ampleur est tout aussi intéressante, si ce n’est plus compte tenu des nouvelles réglementations dans le secteur de l’immobilier et de l’énergie !
Se préparer aux interdictions à la location
En matière de nouvelles réglementations, le calendrier des interdictions à la location prévu pour les prochaines années est une annonce qui continue de faire parler d’elle. En effet, le Gouvernement a lancé une chasse aux passoires thermiques afin d’accélérer la lutte contre la précarité énergétique dont des milliers de foyers français souffrent.
En quelques chiffres obtenus par l’ONPE (Observatoire Nationale de la Précarité Énergétique), la précarité énergétique en France, c’est 22 % des Français qui déclarent avoir souffert du froid pendant l’hiver 2021-2022 et 69 % de Français déclarant avoir restreint le chauffage chez eux afin d’éviter des factures d’énergie trop élevées.
Pour limiter ce genre de situation à l’avenir et être en mesure de proposer des logements dignes, le Gouvernement a donc mis en place un calendrier prévoyant des dates à partir desquelles les logements les plus énergivores (c’est-à-dire classés E, F et G au DPE) seront interdits à la location. Ces dates sont les suivantes :
- 1ᵉʳ janvier 2025 : les logements classés G au DPE sont interdits à la location ;
- 1ᵉʳ janvier 2028 : les logements classés F au DPE sont interdits à la location ;
- 1ᵉʳ janvier 2034 : les logements classés E au DPE sont interdits à la location.
Le saviez-vous ?
Les logements classés G+, à savoir qui ont une consommation d’énergie primaire supérieure à 450 kWh/m², sont d’ores et déjà interdits à location depuis le 1ᵉʳ janvier 2023 !
Pour les baux toujours en cours, il est également interdit d’augmenter le loyer.
Faire des économies d’énergie
Si vous n’êtes pas inquiété ou concerné par les futures interdictions à la location, peut-être que la perspective de réaliser des économies d’énergie vous parlera davantage ? Après tout, qui dit consommation énergétique réduite, dit facture énergétique à la baisse !
En effet, même si la rénovation d’ampleur nécessite souvent un investissement de départ conséquent, les économies réalisables sur le moyen-long terme sont tout aussi importantes. Prenons par exemple la rénovation de l’isolation de votre toiture qui, selon l’Ademe, peut être l’origine de jusqu’à 30 % des déperditions thermiques dans un logement. En priorisant ce point stratégique pendant vos travaux, vous verrez aussitôt la différence dans vos factures énergétiques.
Comment savoir quels travaux privilégier ?
Pour savoir quels types de travaux entreprendre, dans quel ordre les réaliser et quels sont ceux à privilégier, vous devrez obtenir un audit énergétique ! Il s’agit d’un bilan énergétique très complet qui permet non seulement de connaître les faiblesses de votre logement, mais aussi de savoir comment y remédier.
L’audit énergétique est obligatoire dans le cadre de la rénovation d’ampleur du Parcours accompagné de MaPrimeRénov’. Vous ne savez pas comment en obtenir un ? Pas d’inquiétude, l’Accompagnateur Rénov’ auquel vous ferez appel est habilité à en délivrer (il faudra toutefois prendre en charge cette prestation supplémentaire).
Garantir son confort en toute saison
Le confort thermique, c’est important aussi bien en hiver qu’en été. Si vous souffrez à cause des basses températures de l’hiver, il y a fort à parier que vous ne serez pas épargné par l’été non plus.
En effet, le principe d’un logement mal isolé, c’est qu’il n’arrive pas à maintenir une température ambiante de manière optimale. En hiver, la chaleur procurée par vos radiateurs s’échappe par les ponts thermiques à l’origine des déperditions d’énergie. Tandis qu’en été, la chaleur s’engouffre dans votre intérieur, remplaçant toute la fraîcheur que vous vous étiez efforcé de garder en fermant les volets ou en essayant d’aérer.
Dans le premier cas, on parle de “passoire thermique” et, dans le second, de “bouilloire thermique”. Ces dénominations sont souvent les 2 faces d’une même pièce et résultent des mêmes défauts :
- une mauvaise isolation ;
- des équipements obsolètes ;
- un système de ventilation défectueux.
Si tous les éléments cités vous sont familiers, alors il est peut-être temps de songer sérieusement à une rénovation d’ampleur ! Pour bénéficier davantage de conseils, n’hésitez pas à contacter nos équipes d’experts en rénovation, joignables au 09 78 46 70 64, qui se feront un plaisir de vous aider dans vos démarches.
FAQ sur la rénovation globale vs la rénovation d’ampleur
En quoi consistent la rénovation globale et d’ampleur ?
Dans les grandes lignes, la rénovation globale et la rénovation d’ampleur sont identiques. L’objectif est d’engager des travaux de rénovation complets, qui permettront d’améliorer significativement les performances énergétiques de votre bien immobilier.
Les travaux en question concernent la majorité du temps l’isolation thermique, l’installation d’équipements de chauffage plus performants et le changement du système de ventilation pour une efficacité optimale.
Qui peut bénéficier de la rénovation d’ampleur ?
La rénovation d’ampleur proposée dans le cadre de MaPrimeRénov’ Parcours accompagné est accessible à tous, peu importe le montant de vos revenus annuels. Sachez cependant qu’il y a quelques critères supplémentaires auxquels vous devez répondre pour bénéficier de ce dispositif.
Il est en effet exigé à présent que les logements rénovés soient occupés en tant que résidence principale pendant 6 ans (si vous êtes propriétaire bailleur) ou durant 3 ans (si vous êtes propriétaire occupant). Par ailleurs, le logement en question doit avoir été construit au minimum 15 ans auparavant.
Ce n’est pas tout, il est désormais également obligatoire de faire appel au service d’un Accompagnateur Rénov’ pour bénéficier de ses conseils et de ses compétences tout au long du chantier.