Les étapes pour réussir une rénovation écologique

Qu’est-ce qu’une rénovation écologique ?

Rénovation écologique VS rénovation énergétique

Une rénovation écologique (ou éco-rénovation) désigne un ensemble de travaux destinés à :

• réduire la consommation énergétique grâce à une bonne isolation et à un système de chauffage ou de production d’eau chaude sanitaire (ECS) plus efficaces ;
• diminuer les émissions polluantes en privilégiant les énergies renouvelables ;
• améliorer le niveau de vie et la santé de ses occupants, en assurant une bonne qualité de l’air intérieur et un confort thermique optimal, notamment en période de fortes chaleurs.

Contrairement à la rénovation énergétique, centrée sur les économies d’énergie, la rénovation écologique prend aussi en compte l’impact environnemental avant, pendant et après les travaux (matériaux, déchets, équipements, etc.).

Une maison écologique

Le terme « maison écologique » (ou « maison verte ») désigne un logement dont la conception ou la rénovation vise à minimiser son empreinte carbone tout en garantissant une haute performance énergétique. Plusieurs labels et réglementations illustrent différentes ambitions ou niveaux de performance.

1/ La maison BBC

Créé en 2007 dans le cadre du Grenelle de l’Environnement, le label BBC (Bâtiment Basse Consommation) certifie qu’un logement (neuf ou ancien) est très peu énergivore et rejette peu de gaz à effet de serre (GES). 

Pour l’obtenir, le logement doit respecter plusieurs critères : 

• une consommation annuelle d’énergie primaire inférieure à 50 kWh EP/m² ;
• une bonne étanchéité à l’air : les fuites ne doivent pas dépasser 0,6 m³/h.m² pour une maison individuelle.

2/ La maison bioclimatique

Une maison bioclimatique est un habitat qui s’adapte à son environnement et au climat local pour consommer le moins d’énergie possible. Elle est conçue ou rénovée de manière à profiter des apports naturels (chaleur, lumière, ventilation) tout en limitant les besoins en chauffage ou en climatisation. 

Elle mise sur : 

• une orientation optimale du bâtiment pour profiter du soleil ;
• des protections solaires (volets, stores, végétation) pour réguler naturellement la température intérieure ;
• des matériaux naturels à forte inertie (bois, terre crue, pierre, chanvre, etc.) qui permettent de stocker et de restituer la chaleur au bon moment ;
• une ventilation naturelle, pour garantir un air plus sain.

3/ La maison énergie positive (label BEPOS)

La maison à énergie positive (ou BEPOS pour Bâtiment à Énergie Positive) désigne un bien qui produit plus d’énergie qu’il n’en consomme sur une période donnée (généralement une année). Pour y parvenir, elle combine :

• une excellente performance thermique (isolation, étanchéité, orientation, ventilation double flux) ;
• une production d’énergie renouvelable intégrée, via des panneaux photovoltaïques, du solaire thermique ou des systèmes hybrides.

Ce modèle représente l’aboutissement d’une démarche de conception durable où le logement devient quasiment autonome sur le plan énergétique, tout en réduisant son empreinte carbone au minimum.

Quels travaux privilégier pour une rénovation écologique réussie ?

Pour maximiser son efficacité, une rénovation écologique ne se limite pas à un seul poste de travaux, mais à des travaux cohérents dans le cadre d’une rénovation globale (ou d’ampleur). Voici les 4 grandes étapes d’une rénovation réussie.

Étape 1 : Réaliser un audit énergétique

Avant de lancer le chantier, il convient de réaliser un audit énergétique, voire un bilan thermique. Ces deux diagnostics permettent de renseigner sur l’état de votre bien, son classement énergétique et d’identifier ses failles, telles que : 

• une consommation énergétique excessive ;
• des problèmes d’isolation thermique (mauvaise pose, mauvaise qualité ou présence de ponts thermiques, par exemple) ;
• l’état du système de chauffage et de production d’eau chaude sanitaire (ECS).

L’audit énergétique détermine les travaux à entreprendre, leur priorité et parfois les matériaux à privilégier. L’expert établit également un calendrier de mise en œuvre des travaux et estime les économies qu’ils permettent. C’est un document indispensable pour mener des travaux cohérents et à impact positif.

Étape 2 : Améliorer l’isolation

L’isolation est la première étape incontournable d’une rénovation écologique efficace. En effet, ce chantier améliore le confort thermique, permet des économies d’énergie et financières, protège la santé des occupants et le bâti, tout en permettant une plus-value du bien.

Murs, planchers, toiture : les priorités sont déterminées par l’audit énergétique du logement. Selon l’ADEME (Agence de la transition écologique), mieux vaut isoler en priorité les zones où les déperditions thermiques sont les plus importantes : 

• les murs (31 %) grâce à l’isolation par l’extérieur (ITE) ou par l’intérieur (ITI) ;
• les infiltrations d’air (27 %) et les ponts thermiques (9 %) grâce à une isolation continue ;
• les portes et fenêtres (14 %) en optant notamment pour des fenêtres à double vitrage ;
• les planchers bas (10 %) ;
• le toit (9 %) en isolant les combles ou la toiture.

Étape 3 : Remplacer le système de chauffage

Pour limiter vos émissions de CO2, il est indispensable de remplacer votre ancien chauffage au fioul ou au gaz, très polluant, par un système écologique et performant, comme : 

• une pompe à chaleur (air-air, air-eau, sol-sol ou sol-eau) ;
• un chauffage au bois (granulés, bûches, insert) ;
• un système solaire combiné (SSC).

Outre son impact écologique positif, un système ayant recours aux énergies renouvelables (air, eau, sol) permet d’alléger vos factures d’énergie. Par exemple, une pompe à chaleur (PAC) avec un SCOP (Coefficient de Performance Saisonnier) de 4 est quatre fois plus efficace qu’un radiateur électrique classique.

Étape 4 : Installer une ventilation performante

Une bonne isolation va de pair avec une ventilation performante. L’installation d’une VMC (simple ou double flux) permet : 

• de renouveler l’air ambiant ;
• d’évacuer les polluants intérieurs, l’humidité et les mauvaises odeurs ;
• de préserver le bâti de la moisissure, champignons, salpêtre et de la condensation ;
• de protéger la santé des occupants (allergies, maladies respiratoires, comme l’asthme) ;
• de favoriser les économies d’énergie.

Quels matériaux choisir ?

Pour ce qui est du respect de l’environnement, tous les matériaux ne se valent pas. Pour une rénovation écologique, il est préférable de se tourner vers deux familles de matériaux performants : 

1. les isolants naturels, issus du recyclage ou de matières biosourcées d’origine végétale ou animale ;
2. les isolants minéraux, directement extraits de matières premières minérales (roche volcanique, sable et verre) d’origine naturelle.

Leur impact sur la planète est donc minime et en plus, ils ne sont pas nocifs pour votre santé (moins d’allergies et d’intoxications contrairement aux matériaux synthétiques issus du pétrole et de produits pétrochimiques).

Voici quelques exemples de matériaux que vous pouvez utiliser pour l’isolation de votre maison ou de votre appartement :

Pour le gros œuvre, la toiture ou le sol, vous pouvez vous tourner vers les matériaux suivants : 

Quel est le prix d’une rénovation écologique ?

Le coût moyen d’une rénovation écologique

Le prix total d’une rénovation écologique diffère d’une maison à l’autre. En effet, il dépend de bien trop de facteurs :

• l’emplacement du bien immobilier ;
• le prestataire de rénovation que vous choisissez ;
• les contraintes spécifiques du lieu (environnement naturel, appartenance au patrimoine historique, etc.) ;
• l’état du bâtiment avant rénovation ;
• les performances énergétiques que vous souhaitez obtenir pour votre bien.

Pour vous donner un ordre d’idée, voici les prix moyens au m² appliqués en 2025 pour certains types de travaux : 

Même si le coût initial est élevé, une rénovation écologique est un investissement rentable à long terme. En effet, les économies générées sur les factures d’énergie (chauffage, eau chaude, électricité) permettent d’amortir progressivement le coût initial des travaux. 

Par exemple : le remplacement de chaudière gaz ou fioul par une pompe à chaleur permet de réduire jusqu’à 50 % la facture de chauffage.

Les aides financières disponibles

En France, plusieurs dispositifs soutiennent les travaux de rénovation :

• MaPrimeRénov’ (MPR), qu’il s’agisse du Parcours par geste ou accompagné ;
• les Certificats d’Économies d’Énergie (prime CEE ou prime énergie) ;
• l’éco-prêt à taux zéro (éco-PTZ) ;
• le prêt avance rénovation (PAR) ;
• le Coup de pouce chauffage ;
• d’éventuelles aides locales ou régionales.

Notez que le recours à un artisan RGE (Reconnu Garant de l’Environnement) conditionne l’accès aux aides à la rénovation. Il est vivement recommandé de demander au moins 3 devis auprès de différents professionnels pour comparer les prestations et les tarifs.

FAQ : vos questions sur la rénovation écologique

Pourquoi faire une rénovation écologique ?

Une rénovation écologique présente de nombreux avantages : elle permet de réduire l’impact environnemental du logement, améliore le confort des occupants et valorise le bien immobilier, que ce soit pour une revente ou une location.

Quand faire une rénovation écologique ?

Le moment idéal est celui où le logement montre des signes de vétusté énergétique : un chauffage ancien ou énergivore, une isolation dégradée ou un confort thermique insuffisant. C’est aussi l’occasion de transformer une maison ancienne en habitat plus durable ou d’intégrer ces travaux lors d’une extension.

Quel professionnel choisir pour ses travaux ?

Il est essentiel de faire appel à un artisan qualifié RGE (Reconnu Garant de l’Environnement). Ce label garantit la qualité des travaux et conditionne l’accès aux aides financières. D’autres qualifications encadrent certains types de travaux, comme QualiPAC, Qualibat, Qualit’EnR, Qualifelec, Professionnel du gaz ou encore RGE Éco artisan.