Comment isoler un mur humide ?

Isolation d’un mur humide : quelles sont les 5 étapes ?

Gardez à l’esprit qu’il est fortement déconseillé d’isoler un mur humide, sans traitement préalable. Autrement, une couche isolante ne fera que piéger l’humidité, accélérant sa dégradation et le développement de moisissures. Voici les 5 étapes à suivre pour une isolation performante.

1 - Identifier la source d’humidité

Plusieurs causes peuvent être à l’origine d’un mur humide :

• des fondations en mauvais état ou mal conçues, qui permettent à l’eau de remonter dans les murs par capillarité (phénomène que l’on appelle “remontée capillaire”) ;
• une mauvaise circulation de l’air dans les pièces provoquée par un problème d’étanchéité (au niveau de la porte d’entrée, du garage ou de la porte de garage, par exemple), une absence ou un défaut du système de ventilation ;
• une fuite d’eau ;
• une inondation ;
• une infiltration d’eau par l’intermédiaire de fissures ou de microfissures ;
• un rejaillissement de l’eau de pluie, notamment si les précipitations sont intenses et répétées.

2 - Assainir et assécher les murs humides

Une fois l’origine de l’humidité identifiée, vous pouvez appliquer un traitement adapté pour assainir et assécher le mur : 

• le drainage est conseillé pour les infiltrations d’eau, la pression hydrostatique ou les remontées capillaires. Il suffit de creuser une tranchée pour évacuer l’eau infiltrée loin des fondations, idéalement vers les canalisations ;
• le cuvelage qui nécessite de poser un enduit étanche pour bloquer les remontées capillaires ;
• l’injection d’une résine spéciale pour créer une barrière étanche à la jonction sol-mur et prévenir les remontées capillaires ;
• la réparation des défauts d’étanchéité (fissures, toitures endommagées ou joints défectueux) est indispensable pour lutter contre les infiltrations ;
• l’installation d’une VMC est une solution durable contre la condensation et l’humidité ambiante.

3 - Choisir un isolant résistant à l'humidité

Même si le mur est traité contre l’humidité, il convient de choisir un matériau isolant hydrophobe, imputrescible et respirant pour éviter la rétention d’humidité. Deux isolants se distinguent :

1. les laines minérales (la laine de verre et la laine de roche), sous forme de panneaux rigides pour une solution par l’extérieur efficace ; 
2. le liège expansé, un isolant naturel perméable à la vapeur d’eau et imputrescible, efficace à faible épaisseur (20 à 100 mm) sur les parois intérieures. 

4 - Appliquer l’isolant sur le mur assaini

Une fois le mur sec, vous pouvez procéder à la pose du matériau isolant selon l’une des trois techniques les plus performantes : 

1. l’isolation par l’extérieur grâce à la laine de verre ou la laine de roche : laissez un vide de construction de 2 à 4 cm entre la paroi et l’isolant en laine de verre (ou de roche) afin de créer une lame d’air isolante. Installez ensuite une membrane pare-vapeur étanche à l’air entre l’isolant et le revêtement en respectant le réglemement si votre logement se situe en copropriété (un mur en plaque de plâtre comme le placo, par exemple) ;
2. l’isolation par l’intérieur avec le liège expansé (en rouleaux ou en panneaux) : posez l’isolant mince sur des plots tout en ménageant un espace de 5 mm de vide entre la paroi intérieure et le matériau ;
3. l’application d’une peinture anti-humidité : une solution complémentaire pour prévenir les problèmes d’humidité, mais qui ne remplace pas une véritable isolation.

5 - Installer un système de ventilation

Une fois vos travaux d’isolation terminés, il faut désormais penser à l’avenir : l’accumulation d’humidité et de vapeur d’eau pourrait se manifester une nouvelle fois ! Pour vous prémunir de l’humidité et protéger votre mur de ce fléau, une bonne ventilation est nécessaire. 

Vous pouvez envisager d’installer une Ventilation à Mécanisme Contrôlé (VMC) hygroréglable de type B qui ajuste le débit d’air en fonction du taux d’humidité. La VMC double flux est également envisageable. Plus performante, elle améliore la qualité de l’air et réduit les pertes énergétiques.

Comment reconnaître un mur humide ?

Voici quelques astuces pour détecter un mur humide :

1. analysez l’humidité ambiante de la pièce, tout en sachant qu’un taux d’humidité de l’air ambiant supérieur à 65 % est alarmant ;
2. traquez les traces suspectes, la présence de moisissures ou les mauvaises odeurs ;
3. effectuez un diagnostic pour déterminer si une fuite, une inondation, ou encore une remontée capillaire, est responsable de l’humidité.

Ensuite, comme dit précédemment, il faudra isoler le mur avec des matériaux appropriés (laines minérales ou liège expansé), puis mettre en place une ventilation afin que le mur retrouve une étanchéité maximale. 

Pourquoi traiter et isoler un mur humide ?

L’isolation d’un mur humide offre de nombreux avantages.

Assurer un air intérieur sain

Une des premières alertes concernant la salubrité de votre maison provient de l’humidité ambiante de la pièce. Un taux normal d’humidité est situé entre 40 et 60 %. Passé ce seuil, votre pièce est considérée comme anormalement humide impliquant les problèmes précédemment évoqués (moisissures, humidité désagréable, problèmes de santé récurrents, etc.).

Préserver le bâti

Un mur poreux ou humide est une source de problèmes pour votre logement. Les conséquences thermiques et sanitaires d’un défaut d’assainissement et/ou d’isolation vont traîner et s'aggraver dans la durée si vous ne traitez pas le problème à temps. L’humidité du mur est à l’origine :

• d’une baisse des performances énergétiques (sensation de froid accentuée, hausse des factures d’énergie, etc.) ;
• de la création de ponts thermiques ;
• de la propagation de mauvaises odeurs ;
• de la dégradation des matériaux de construction (pourrissement et délabrement) provoquée par le salpêtre, la condensation ou la moisissure.

Combien coûte l’isolation d’un mur humide ?

Une isolation performante et à la longue durée de vie dépend de plusieurs paramètres : 

• l’ampleur des travaux à effectuer selon l’état de la paroi ;
• le choix de l’isolant ;
• l’installation ou non d’une VMC.

Les prix de la technique de traitement de l’humidité

Plusieurs techniques de traitement de l’humidité peuvent être employées. Le prix varie selon l’état du mur, la surface concernée (100, 120 ou 140 m², par exemple) et la technique utilisée. Voici les prix moyens du marché actuel : 

Le prix de l’isolant

Comptez entre 50 à 130 €/m² en moyenne pour une isolation d’un mur humide par l’intérieur. Voici les prix moyens au mètre carré pour une isolation d’un mur humide par l’extérieur en fonction des isolants utilisés :

Sachez que quelle que soit la technique utilisée (bardage ou ossature), le prix varie en fonction de l’épaisseur du matériau.

Le coût d’une VMC

Le système de ventilation que vous devrez installer après avoir isolé les murs humides de votre logement représente un certain budget. Pour vous faire une idée, voici les fourchettes de prix avec pose, en fonction de chaque type de VMC :  

Le prix de la peinture anti-humidité 

Selon les avis, la peinture anti-humidité est un allié très intéressant dans votre combat contre les murs humides. Le coût d'une peinture anti-humidité dépend de plusieurs facteurs, tels que la surface à couvrir, la qualité de la peinture et le coût de la main-d'œuvre si vous faites appel à une entreprise spécialisée. 

Voici les coûts moyens d’une peinture anti-humidité :

• de qualité standard : comptez entre 15 et 30 € par litre. Selon le fabricant et l’état du mur, elle peut couvrir entre 5 et 10 m² par litre ;
• de qualité premium : comptez jusqu'à 60 € par litre. Ce prix plus élevé s’explique par sa capacité à offrir une meilleure protection contre l'humidité.

Il est important de noter que l'utilisation d'une peinture anti-humidité peut aider à prévenir les problèmes d'humidité, mais elle ne résoudra pas les dégradations existantes. Nous vous recommandons de contacter un professionnel pour évaluer la cause sous-jacente de l'humidité et trouver la solution la plus appropriée pour votre situation.

FAQ : Vos questions sur l’isolation d’un mur humide

Puis-je bénéficier d’aides financières pour les travaux d’isolation d’un mur humide ?

Vous pouvez en effet, sous réserve de faire appel à un artisan RGE (Reconnu Garant de l’Environnement), obtenir des aides financières de l’État pour alléger le coût du devis.

MaPrimeRénov’, l’éco-prêt à taux zéro, la prime CEE (Certificats d’Économie d’Énergie), la TVA à taux réduit de 5,5 % et bien d’autres sont des subventions qui remplacent avantageusement les anciennes aides, en particulier les offres d’isolation extérieure à 1 €.

Puis-je isoler moi-même un mur humide ?

L’isolation d’un mur humide est un chantier complexe qui nécessite des compétences spécifiques, notamment pour réaliser le diagnostic, traiter l’humidité et choisir l’isolant adapté. En effet, une isolation mal réalisée peut aggraver le problème d’humidité et provoquer des dégâts plus sérieux.

L’intervention d’un professionnel certifié RGE (Reconnu Garant de l’Environnement) est donc indispensable pour garantir une isolation performante, durable et ouvrir droit aux aides financières. Comparez au moins 3 devis pour sélectionner l’artisan adapté à votre projet.

Comment isoler un mur humide situé dans une cave ?

Pour isoler la paroi humide d’une cave ou d’une pièce enterrée, vous pouvez procéder par un assainissement extérieur de type drainage afin d’écouler les eaux de ruissellement. La pose d’un isolant avec un vide de construction de 2 à 4 cm est ensuite préconisée, de même que l’installation d’une ventilation.