Quels sont les avantages et les inconvénients de l'isolation extérieure ?

Les avantages de l'isolation extérieure

L’isolation des façades d’une maison bénéficie d’une popularité grandissante du fait de son efficacité. Voici les principaux avantages de l’isolation extérieure.

Favorise les économies d'énergie et financières

Les logements non isolés, appelés “passoires thermiques”, consomment en moyenne 400 kWh/m²/an entraînant des dépenses annuelles de chauffage de 3 900 €. Notez que l’isolation des murs par l’extérieur peut réduire de 25 % cette consommation excessive. 

Comment ? En enveloppant la façade de votre bien d’un isolant thermique. Les bénéfices sont doubles : en supprimant les déperditions de chaleur, vous consommez moins d’énergie et réduisez vos factures de chauffage.

Améliore le confort des résidents

Rien n’est plus inconfortable qu’un logement mal isolé. Courants d’air, parois froides et autres ponts thermiques influent sur le bien-être des locataires et sur l’état sanitaire du bien. 

Ainsi, l’ajout d’une couche isolante sur les murs extérieurs : 

• élimine les ponts thermiques (et donc les pertes énergétiques) ;
• conserve la chaleur en hiver et la fraîcheur en été ;
• bloque l'humidité et, par conséquent, l’apparition de champignons et de moisissures ;
• permet une bonne isolation phonique des murs.

Conserve la surface habitable

Si l’isolation des murs extérieurs est prisée, c’est notamment parce qu’elle allie performance et esthétisme. En plus de supprimer les déperditions de chaleur, cette méthode de rénovation énergétique permet d’effectuer un ravalement de la façade sans grignoter la surface habitable. Contrairement à une ITI (isolation par l’intérieur) qui ajoute entre 12 et 14 cm d’épaisseur, faisant perdre 10 % de l’espace de vie.

Facilite la location et la vente du bien

En tant que propriétaire, la mise en œuvre de travaux d’isolation des murs extérieurs est un choix judicieux. En plus d’assurer le confort des locataires, l'isolation rend votre logement énergétiquement décent conformément à la loi Climat et Résilience. En effet, l’entrée en vigueur de mesures de plus en plus strictes vise à interdire progressivement la location des biens qualifiés de “passoires énergétiques”. 

Depuis le 24 août 2022, les loyers des logements classés F et G au Diagnostic de Performance Énergétique (DPE) sont gelés. En cas de reconduction de bail, de remise en location ou de hausse du loyer de référence, le propriétaire a l’interdiction d'augmenter le loyer.

Depuis le 1ᵉʳ janvier 2025, les bâtiments dont la consommation d’énergie finale est supérieure à 420 kWh/m² (classés G au DPE) ne peuvent plus être loués, car considérés comme non décents. Il en sera de même pour les biens classés : 

• F en 2028 ;
• E en 2034.

Les propriétaires ayant d’ores et déjà réalisé des travaux de rénovation énergétique peuvent continuer à louer leur logement ou bénéficier d’un gain à la revente. 

Isolation par l'extérieur : les inconvénients

Comme tout chantier, l’isolation par l’extérieur présente des inconvénients. Voyons lesquels.

Une perte de luminosité dans certains cas

L’épaisseur de l’isolation extérieure peut réduire la luminosité des pièces. Cela s’explique par l’ajout de 12 à 18 cm d’isolant sur la façade, alors que les ouvertures (fenêtres et portes) restent à leur place d’origine. Cet écart crée ainsi un effet de “meurtrière”. 

Un chantier lourd, bruyant et coûteux

L’isolation des murs extérieurs est un chantier de grande ampleur et particulièrement coûteux. En cause : 

• l’installation d’échafaudages sur les façades concernées ; 
• l’équipement de sécurité nécessaire ;
• les nuisances sonores pendant les travaux ;
• les éventuels retards dus aux conditions météorologiques.

Hors aides, le prix de l’isolation des murs extérieurs par enduit sur polystyrène expansé (PSE) est en moyenne estimé entre 150 et 180 €/m². Plus précisément, le coût pour une maison de : 

• 100 m² est compris entre 15 000 et 18 000 € TTC ;
• 120 m² est de 18 000 à 21 600 € TTC ;
• 140 m² tourne autour de 21 000 et 25 200 € TTC.

Bien que ces sommes ne soient pas négligeables, l'isolation des murs extérieurs représente un bon investissement sur le long terme pour 3 raisons :

1. une durée de vie estimée à 30 ans ;
2. un chantier 2-en-1 comprenant l’isolation et le ravalement de façade ; 
3. un coût des travaux amorti au bout de 14 ans.

Des difficultés pour obtenir certaines autorisations

Lorsque l’on touche à la façade d’un bâtiment, le propriétaire n’est plus le seul décisionnaire. Toute modification (même minime) nécessite l’autorisation d’acteurs externes. Il est donc essentiel de : 

• déclarer les travaux auprès de la mairie ;
• demander un permis de construire si des contraintes urbanistiques s’appliquent ;
• obtenir un accord écrit de son voisin si les maisons sont mitoyennes.

Un ouvrage incompatible avec certains bâtis

En raison de l’ampleur du chantier, l’isolation thermique des murs par l’extérieur s’avère incompatible avec certains bâtis :

• les bâtiments trop proches de la voie publique. Comme il est interdit de construire hors de la limite foncière, il est impératif de demander l’accord de la commune si l’isolation déborde sur le trottoir. En cas de refus, il faudra envisager l’isolation mince des murs intérieurs ;
• les murs à l'architecture complexe, les balcons, les pergolas, les vérandas et l’isolation des murs en pierre, un matériau trop poreux et fragile ;
• les bâtiments de France, situés à proximité des monuments historiques, doivent préserver leur façade à l’architecture unique pour protéger le patrimoine national.

Les techniques et matériaux utilisés pour l'isolation des murs par l'extérieur

Divers matériaux et techniques d’isolation des murs extérieurs existent selon le type de logement à isoler. On vous dit tout.

Les différentes techniques d'isolation par l'extérieur 

Même s’il existe plusieurs techniques d’isolation thermique par l’extérieur, toutes suivent le même procédé : la pose de l’isolant, suivie de l’installation du revêtement extérieur. 

Il existe 3 principaux revêtements de façade :

• l’enduit en deux couches. Un sous-enduit est d’abord appliqué sur la partie isolante pour solidifier le mur. S’ensuit la pose de l’enduit de finition qui donne l’aspect final à la façade. Il s’agit de la technique la plus économique ;
• le bardage extérieur ventilé (en bois, en laine de roche, en PVC ou en laine de verre) est vissé à une ossature de bois ou de métal. Une lame d’air est laissée entre l’isolant et le revêtement pour garantir une bonne ventilation. Cette solution est idéale pour les parois irrégulières ;
• les briquettes ou les plaquettes de parement qui s'installent sur un sous-enduit en deux couches. Cette technique est la plus esthétique.

Les matériaux isolants fréquemment utilisés 

Les matériaux pour l’isolation extérieure se classent en 3 catégories : 

• les isolants naturels (la fibre de bois ou la laine de chanvre) appréciés pour leur faible impact environnemental et leur efficacité ;
• les isolants synthétiques (le polystyrène expansé, le polyuréthane, le polystyrène extrudé ou encore la mousse phénolique) peu coûteux et très performants, mais justifiant d’un très mauvais bilan environnemental ;
• les isolants minéraux (la laine de roche ou la laine de verre) au bilan environnemental contrasté et à la durée de vie limitée.

Quelles sont les étapes à suivre pour réussir l’isolation de vos murs par l'extérieur ?

L’ITE respecte un cadre réglementaire strict régi par des normes (le marquage CE, DTU, la réglementation incendie ou encore le MPR). Elle suit donc un processus de pose spécifique :

1. l’analyse du bien afin de cibler la technique de pose et l’isolant les mieux adaptés à la structure ;
2. la protection du chantier ;
3. le nettoyage des murs (à l’eau ou avec un produit de nettoyage sous pression) et le rebouchage des fissures si nécessaire ;
4. la pose de l’échafaudage autour du logement ;
5. la dépose des éléments fixés à la façade et par des rails ;
6. la pose de l’isolant (chevillé, collé ou fixé de façon mécanique sur des profilés) ;
7. l’installation du revêtement extérieur et les finitions ;
8. le déport des descentes d’eaux pluviales.

FAQ : vos questions sur les avantages et les inconvénients de l’isolation extérieure

Quelles aides pour isoler mes murs en 2025 ?

Cette méthode représente un investissement financier significatif. Heureusement, plusieurs aides d’isolation extérieure peuvent vous aider à financer votre projet. Tournez-vous vers MaPrimeRénov', la prime énergie, l'éco-prêt à taux zéro (éco-PTZ), le chèque énergie, le prêt avance rénovation (PAR), les aides locales ou encore la TVA à 5,5 %. 

À qui faire appel pour réaliser votre isolation extérieure ?

Dans les faits, il est possible de réaliser ces travaux vous-même. Mais étant donné l’ampleur du chantier (et pour bénéficier des aides financières), il est préférable de confier ce chantier à un artisan certifié RGE (Reconnu Garant de l’Environnement). Ce label atteste de l’expertise de l’entreprise dans la rénovation extérieure et de son professionnalisme dans la réalisation des travaux.

Quelle est la durée des travaux ?

Sans tenir compte des aléas climatiques, l’isolation des murs extérieurs prend généralement 2 à 3 semaines.