Depuis quelques années, les fournisseurs d’énergie ont développé des offres d’électricité verte et de biogaz. Elles permettent de soutenir le développement des énergies renouvelables ainsi que leur part dans le mix énergétique français. Ce dernier reste pourtant majoritairement tourné vers des d’autres énergies.

À retenir :

  • le mix énergétique représente la répartition des ressources produites et consommées par un pays ;
  • en France, l’électricité et le gaz n’ont pas la même importance, puisque le bouquet énergétique français est majoritairement électrique, avec 70 % de production d’origine nucléaire ;
  • le renouvelable est aujourd’hui la quatrième source de production d’énergie en France et est appelé à croître très fortement ;
  • RTE a proposé six scénarios pour atteindre l’objectif de décarbonation français d’ici à 2050. À terme, c’est un mix électrique 50 % nucléaire / 50 % renouvelable qui se profile.

Qu’est-ce que le mix énergétique ?

Définissons le mix énergétique

On appelle mix énergétique (ou bouquet énergétique) l’ensemble des ressources d’énergie qu’exploite un pays pour satisfaire ses besoins de consommation. On entend par là toutes les énergies primaires servant à la production d’électricité, de carburants et de chaleur ou de froid pour les logements et l’industrie.

À quoi correspond l’énergie primaire ?

L’énergie primaire, c’est l’énergie qui n’est pas encore transformée : le solaire, le vent, les combustibles fossiles non traités…

En plus du mix énergétique de la production, on retrouve celui de la consommation énergétique.

Chaque mix est appliqué à une zone géographique spécifique : tous les pays détiennent le leur, en plus du bouquet énergétique mondial. Bien sûr, les proportions du mix énergétique varient d’une année à l’autre.

Les bouquets énergétiques servent ainsi à visualiser la répartition des sources d’énergie par pays, ainsi qu’à l’échelle mondiale. On y retrouve donc la part des différentes énergies :

  • les énergies fossiles ;
  • les énergies renouvelables (EnR) ;
  • le nucléaire ;
  • l’hydraulique, qui est parfois dissocié des EnR.

De la même manière, on retrouve la part des ressources produites et consommées au sein de ces trois grandes catégories. On pourra donc savoir, par exemple, à quoi correspond la part de l’énergie solaire dans le pourcentage des énergies renouvelables.

Les enjeux du mix énergétique

En France, l’un des enjeux principaux est ainsi de r éduire la facture d’énergie nationale. Ces coûts s’expliquent notamment par les imports que le pays doit effectuer. En effet, l’hexagone est très dépendant des importations de gaz, de pétrole et de charbon et importe près de 99 % de sa consommation d’énergies fossiles. En revanche, le surplus de production d’électricité permet au pays d’exporter cette énergie vers d’autres territoires depuis une quarantaine d’années maintenant.

En 2020, la facture d’énergie française ne s’élevait “qu’à” 25,5 milliards d’euros. Cette baisse très importante (de plus de 20 milliards d’euros par rapport à 2019) est due en grande partie à la crise sanitaire de la covid-19.

À ne pas confondre

Production et consommation énergétique, ce n’est pas la même chose. Lorsqu’un pays consomme plus d’énergie qu’il n’en produit, il doit importer cette dernière. À l’inverse, s’il produit une source d’énergie en trop grande quantité, il peut exporter le surplus.

Le mix énergétique de chaque pays peut ainsi être très différent. Il dépend notamment de la disponibilité des ressources pour chaque pays, de la facilité d’importation, des besoins énergétiques de la population, etc.

Le deuxième enjeu majeur en France est d’augmenter la part des énergies renouvelables dans le bouquet énergétique. Aujourd’hui déjà, ces énergies durables prennent de l’ampleur sur le territoire et font l’objet de nombreuses offres vertes proposées par les différents fournisseurs alternatifs du marché, qui font concurrence au célèbre tarif bleu d’EDF.

Quel est le mix énergétique français ?

Lorsqu’il est question de mix énergétique, les chiffres sont de vigueur ! Découvrons ensemble la composition du bouquet énergétique français, en termes de production d’énergie, mais aussi de sa consommation.

En 2020, la France produisait un total de 1 420 TWh d’énergie primaire, dont :

  • 70 % de nucléaire ;
  • 24 % de renouvelable (avec 13 % d’énergie hydraulique et 7,9 % d’énergie éolienne);
  • un peu plus d’1 % de fossile (pétrole et gaz naturel uniquement).

Cette très faible production d’énergies fossiles est possible grâce au parc nucléaire français, faisant de l’hexagone l’un des pays les moins émetteurs de CO2 en termes d’énergie.

À titre de comparaison

Les énergies fossiles restent majoritaires dans le mix énergétique mondial. Elles représentent en effet 81 % de ce dernier et sont la cause principale du réchauffement climatique. En 2016, le bouquet énergétique mondial se composait, en plus des énergies fossiles, de 14 % d’EnR et de 5 % de nucléaire.

Notons que depuis 2005, la production d’énergies renouvelables a fait un bond de 70 % en France. Cela est principalement dû au développement de l’éolien sur le territoire, mais aussi à celui des biocarburants.

Le site de RTE permet de visualiser les données de production et de consommation d’électricité en temps réel. Ainsi, à titre d’exemple, la France produisait le 20 avril 2022 :

  • 63 % d’énergie nucléaire ;
  • 8 % d’énergie éolienne ;
  • 11 % de gaz naturel ;
  • 10 % d’énergie hydraulique ;
  • 2 % de bioénergies ;
  • 9 % d’énergie solaire ;
  • 0 % de fioul et de charbon.

Un mix énergétique porté par l’énergie nucléaire

En France, le mix énergétique est aujourd’hui majoritairement électrique grâce à la production nucléaire.

Par ailleurs, son intensité carbone est l’une des plus faibles au monde. Alors que gaz et charbon représentaient plus de la moitié de la production du pays en 1973, ils ont aujourd’hui complètement disparu de cette dernière. Cela n’a pas empêché la production française de bondir, passant de 44 Mtep en 1973 à 138 Mtep en 2018.

Bon à savoir

La production énergétique est le plus souvent mesurée en térawattheure (Twh). Il existe toutefois une autre unité de mesure, la Méga Tonne Équivalent Pétrole (Mtep), qui mesure la production calorifique d’une énergie, soit l’énergie brute.

Les énergies renouvelables ont bon vent en France et progressent lentement, mais sûrement dans son mix énergétique. Cela est notamment dû au fait que le pays détient un important parc hydraulique au rendement constant (4 à 6 Mtep depuis 1973).

La France explore de nombreuses pistes pour que la filière du renouvelable pèse davantage dans le mix énergétique. Cependant, les problématiques de stockage et de rendement inconstants freinent encore ces efforts.

Aujourd’hui, la production énergétique française permet de couvrir un peu plus de la moitié des besoins du territoire. La très large majorité des énergies fossiles consommées est le fruit d’importations en provenance de zones géographiques diversifiées.

L’électricité et le gaz naturel prévalent donc sur le charbon et le pétrole, qui sont des sources fortement émettrices de CO2. Le pétrole reste néanmoins très présent dans le secteur des transports, comme carburant.

Un mix énergétique majoritairement électrique

La particularité du mix énergétique français repose sur sa forte production d’électricité, celle-ci provenant principalement du nucléaire. En effet, depuis la mise en place du programme nucléaire français dans les années 70, la production d’énergie primaire du pays est passée de 514 TWh (dont 9 % de nucléaire) à 1 423 TWh en 2020 (dont 75 % de nucléaire).

À la différence de nombreux pays européens, qui privilégient les centrales thermiques à combustible fossile, l’hexagone a effectivement fait le choix de reposer sa production sur des centrales thermiques fonctionnant grâce à l’énergie nucléaire.

Celles-ci offrent à la France une certaine forme d’indépendance électrique (soit un très faible besoin d’importations), puisqu’elles permettent la production d’environ 70 % de l’électricité française et font du pays celui ayant le plus haut taux de nucléaire dans son bouquet énergétique.

Attention

Il ne faut pas confondre mix énergétique et mix électrique. Ce dernier désigne en effet la part des différentes sources d’énergies qui constituent la production d’électricité uniquement. Il ne prend donc pas en compte les autres données, comme celles relatives aux carburants par exemple.

Par ailleurs, si les coûts des investissements dans le nucléaire sont importants, ceux de son fonctionnement sont peu élevés. Puisque les centrales présentes sur le territoire sont aujourd’hui assez vieilles pour avoir été rentabilisées, elles permettent désormais de produire de l’électricité avec un coût marginal faible comparé aux autres pays de l’Union Européenne.

Il s’agit d’un avantage majeur pour la France, qui peut ainsi se permettre d’afficher un prix du kWh d’électricité environ 25 % moins cher que la moyenne de l’UE.

Sans surprise, les ménages français sont donc plutôt chauffés grâce à l’électricité, alors que le reste de l’Europe a tendance à préférer le gaz naturel. Les Français sont également de grands consommateurs de bois pour la production de chaleur. Le bois-énergie est en effet la source renouvelable la plus consommée dans l’hexagone, devant l’hydroélectricité.

Comment l’énergie produite en France est-elle consommée ?

On distingue deux types de consommation :

  1. La consommation d’énergie primaire : elle ne concerne pas les consommateurs directement, puisqu’il s’agit de l’énergie prélevée dans l’environnement, qui n’a pas encore subi les transformations nécessaires à sa consommation. Près de 35 % de cette énergie primaire est perdue lors des opérations de transformation et de transport jusqu’au consommateur final.
  2. La consommation finale énergétique : il s’agit de l’énergie finale consommée par les ménages et les entreprises, c’est-à-dire celle qui a été transformée et pour laquelle les fournisseurs vous facturent.

La consommation primaire

Le bouquet énergétique primaire de la France se compose de 40 % de nucléaire, 28 % de pétrole, 16 % de gaz naturel, 14 % d’EnR et 2 % de charbon. Cette consommation représente l’équivalent de 2 650 TWh d’énergie, dont 348 TWh sont d’origine renouvelable.

En effet, les énergies renouvelables ont fait un bond d’en moyenne 5 points depuis 2010, où elles ne représentaient que 8,3 % du mix énergétique français. Aujourd’hui, elles constituent la quatrième source d’énergie primaire.

À l’inverse, depuis 1990, les consommations de charbon et de pétrole ont reculé respectivement de 72 % et 27 %. Celles de gaz et de nucléaire ont elles aussi beaucoup évolué, en augmentant respectivement de 44 % et 15 %.

Une baisse de la consommation primaire (-8,3 %) jusque-là historique a été constatée en 2020. Celle-ci s’explique en grande partie par la crise sanitaire et les faibles déplacements qu’ont engendrés les confinements de la population.

La consommation finale

En 2020, la consommation finale énergétique s’élevait à 1 562 TWh.

En ce qui concerne la répartition de cette consommation finale, on attribue :

  • 46 % aux secteurs résidentiels et tertiaires ;
  • 32 % aux transports ;
  • 19 % à l’industrie ;
  • 3 % à l’agriculture.

Les énergies d’origine renouvelable représentaient 19,1 % de cette consommation, contre un objectif initial de 23 %.

Quels scénarios pour le futur mix énergétique français ?

La France s’est donné l’objectif de décarbonner son économie d’ici à 2050. Le bouquet énergétique actuel du pays fait alors débat.

En effet, le nucléaire est une énergie propre, puisqu’elle n’émet pas de CO2. Toutefois, il ne s’agit pas non plus d’une énergie verte (déchets nucléaires, extraction de matière première polluante…).

Quoi qu’il en soit, la production nucléaire française est amenée à diminuer dans les prochaines années, puisque l’objectif est de faire baisser sa part dans le mix énergétique à 50 % d’ici à 2035.

C’est donc vers une réconciliation du renouvelable et du nucléaire que le pays devrait se tourner pour atteindre son objectif de décarbonation.

vers un mix énergétique renouvelable.

Les objectifs de la Programmation Pluriannuelle de l’Energie

En 2015 était adoptée la loi de transition énergétique pour la croissance verte. Avec elle est parue en 2016 la PPE, ou Programmation Pluriannuelle de l’Energie. Cet outil de pilotage fixe des objectifs de réduction de la consommation d’énergie pour 2028, par rapport à la consommation de 2012.

Concernant la consommation finale d'énergie, la PPE prévoit - 7,5 % en 2023 et - 16,5 % en 2028. La consommation primaire d’énergie fossile est, elles aussi, revue à la baisse :

  • - 10 % en 2023 et - 22 % en 2028 pour le gaz naturel ;
  • - 19 % en 2023 et - 34 % en 2028 pour le pétrole ;
  • - 66 % en 2023 et - 80 % en 2028 pour le charbon.

Pas de doutes, donc : l’atteinte de ces objectifs ne sera possible qu’avec le développement de la filière du renouvelable.

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C'est parti !

Les six scénarios RTE

En 2021, RTE présentait un rapport de 600 pages “sur les conditions d’un système électrique à forte part d’énergies renouvelables en France à l’horizon 2050”.

Les six scénarios qu’il propose envisagent tous une part croissante des énergies renouvelables dans le mix énergétique du pays. Aucun d’entre eux n’envisage la possibilité que l’objectif de neutralité carbone prévu pour 2050 ne soit pas atteint.

La méthodologie utilisée pour ce rapport ? Une consultation publique avec 4 000 contributions de la part des citoyens, 40 réunions de concertation avec 120 organisateurs (industrie, institut de recherche et ONG).

Depuis 2019, ce travail fait l’objet de simulations poussées et réalisées par une quarantaine d’ingénieurs. Allant jusqu’en 2060, elles prévoient des milliers de configurations du réseau électrique et 200 hypothèses de météo différentes pour chaque heure. Elles prennent également en compte le réchauffement climatique en utilisant des modèles développés par le Giec.

Un travail d’envergure, donc, qui a abouti à la proposition de six scénarios pour une neutralité carbone d’ici à 2050. Trois de ces scénarios nécessitent une sortie totale du nucléaire, tandis que les trois autres envisagent d’en conserver une plus faible part.

En bref, voici les six scénarios proposés par RTE :

  1. Une électricité d’origine 100 % renouvelable en 2050. Ce scénario implique une sortie totale du nucléaire et un fort développement du photovoltaïque, de l’éolien et des énergies marines.
  2. La conservation d’une part de nucléaire grâce aux réacteurs déjà existants, couplée au développement de grands parcs éoliens. L’objectif est d’atteindre le 100 % renouvelable d’ici à 2060.
  3. La conservation d’une part de nucléaire grâce aux réacteurs déjà existants, ainsi qu’une répartition diffuse avec beaucoup d’énergie solaire. Il s’agit du scénario le plus coûteux à mettre en place. L’objectif est d’atteindre le 100 % renouvelable d’ici à 2060.
  4. La construction de 8 réacteurs nouvelle génération EPR couplée à une priorisation des énergies renouvelables qui représenteraient plus des deux-tiers de la production totale.
  5. La construction de 14 réacteurs EPR, avec un développement plus lent des EnR qui représenteraient toutefois deux-tiers de l’électricité produite en 2050.
  6. Le développement des EnR combiné à la construction de 14 réacteurs EPR et de plusieurs mini-réacteurs d’appoint (SMR). Ce dernier scénario prévoit donc une répartition égale des EnR et du nucléaire dans le bouquet énergétique français, avec 50 % de production chacun.

Quel que soit le scénario adopté, l’investissement prévu par le rapport s’élève entre 750 et 1 000 milliards d’euros. Malheureusement pour l’économie française, plus grand sera le développement des EnR, plus le prix de la facture augmentera.

Bon à savoir

À l’heure actuelle, la France dépense 45 milliards d’euros pour répondre aux besoins électriques du pays. Le rapport RTE prévoit une fourchette entre 59 et 80 milliards d’euros pour 2060.

Face à un tel investissement, RTE prévoit également une hausse de 15 % du coût de l’électricité au MWh, qui devrait cependant être maîtrisée à moyen et long terme.

Les consommateurs finaux seront alors aussi impactés par les prix, une bonne occasion de vous rappeler l’intérêt des courtiers d’énergie, qui vous accompagnent pour trouver le meilleur fournisseur d’énergie ou le fournisseur d’énergie le moins cher.

Foire à Questions

Un mix énergétique 100 % renouvelable est-il atteignable ?

Selon RTE, le 100 % renouvelable est possible, mais il “implique des paris technologiques lourds pour être au rendez-vous de la neutralité carbone en 2050”.

En effet, la production d’énergie renouvelable est encore dépendante de la météo et n’est donc pas constante. Les difficultés de stockage sont alors le principal frein pour une production 100 % renouvelable.

La neutralité carbone est toutefois envisageable, notamment si l’on décide de conserver une part d’énergie nucléaire, associée au développement des EnR.

Quels sont les acteurs qui s’occupent de l’énergie en France ?

La France compte plusieurs décisionnaires quant aux grandes orientations énergétiques du pays et donc de son mix énergétique :

  • Le ministère de l'Environnement, de l'Énergie et de la Mer ;
  • La Commission de régulation de l'énergie (CRE) ;
  • Les producteurs et les fournisseurs de gaz et d'électricité ;
  • Les gestionnaires des réseaux de transport (RTE pour l'électricité, GRTgaz et TIGF pour le gaz) et de distribution (Enedis pour l'électricité et GRDF pour le gaz).

Comment soutenir le développement des énergies renouvelables ?

Si vous souhaitez soutenir la filière des EnR afin de voir grandir leur part dans le mix énergétique français, vous pouvez vous diriger vers un fournisseur d’énergie verte.

Pour cela, nous vous conseillons d’utiliser un comparateur d’offres vertes, mais aussi de vous référer aux avis clients sur les différents fournisseurs. Ainsi, vous serez certain de faire le bon choix !

Peur d’une facture trop salée ? Opter pour un abonnement vert ne coûte pas nécessairement plus cher. Vous pouvez également opter pour une offre duale gaz et électricité et ainsi faire des économies.

Sachez aussi que des aides de l’État ont été mises en place pour permettre aux particuliers de participer activement à la transition énergétique du pays. Le chèque énergie peut, par exemple, vous aider à payer vos factures d’électricité, mais aussi à effectuer une rénovation énergétique.

Camille Grau
Camille Grau

Rédactrice experte rénovation énergétique

Camille rejoint Hello Watt après un Master en Rédaction Professionnelle. Sensible aux sujets écologiques, elle vous aide à vous tourner vers une consommation responsable qui fait du bien au portefeuille et à la planète !