Si vous habitez dans un immeuble ou dans une copropriété, peut-être êtes-vous doté d’un système de chauffage collectif au gaz. Nous vous expliquons dans cet article tout sur le chauffage collectif au gaz : ses coûts, ses avantages et sa différence avec le chauffage individuel.

En résumé

Le chauffage collectif est alimenté par une ou plusieurs chaudières, de la même façon que le chauffage individuel. En revanche, on remarque quelques différences :

  • les habitants de la copropriété dépendent tous du même fournisseur d’énergie;
  • vos charges de chauffage se composent de frais individuels (votre consommation) et de frais collectifs;
  • les dates de mise en route et d’arrêt de l’installation sont déterminées par vote lors d’une assemblée générale ;
  • le syndic de copropriété et/ou le gardien sont chargés de la maintenance de l’installation.

Comment fonctionne le chauffage collectif au gaz ?

Le fonctionnement technique du chauffage collectif au gaz

Le principe du chauffage collectif au gaz, c’est que plusieurs appartements d’un même immeuble ou d’une copropriété sont chauffés à l’aide d’une chaufferie centralisée . Cette dernière est installée dans les parties communes, très souvent au sous-sol. Un raccordement au réseau de gaz urbain , une ou plusieurs chaudière à gaz, présents dans la chaufferie, génèrent alors la chaleur.

Le système de chauffage collectif n’est pas très différent du système de chauffage individuel : les générateurs de chaleur produisent de l’eau chaude, qui circule vers les radiateurs ou les planchers chauffants de votre appartement, mais aussi vers les sanitaires. Lorsque l’eau est refroidie, elle retourne vers la chaufferie pour être chauffée de nouveau.

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Il existe plusieurs systèmes de distribution de la chaleur avec le chauffage collectif au gaz. Avec le chauffage individuel centralisé, chaque habitation a son propre réseau de distribution de l’eau chaude, relié à la chaufferie grâce à une colonne montante. Le réseau de distribution bitube, utilisé dans la plupart des immeubles et copropriétés, assure la même performance du chauffage dans toutes les habitations.

Enfin, le réseau de distribution monotube, surtout présent dans les immeubles anciens, ne garantit pas une répartition égale de la chaleur entre les logements ; c’est une eau ayant déjà eu le temps de refroidir qui dessert les habitations les plus éloignées de la chaufferie centralisée.

La mise en route et le réglage du chauffage collectif au gaz

Au cours de l’année, le chauffage collectif au gaz dans les résidences concernées est mis en route et arrêté. Les dates d’allumage et de coupure du chauffage ne sont pas précisées par la loi ; ce sont les habitants de la résidence qui en décident.

Usuellement, elles sont votées à l’occasion d’une assemblée générale réunissant tous les copropriétaires et précisées dans le règlement de copropriété. Le chauffage est donc mis en route au début de la période hivernale (aux alentours du 15 octobre) puis coupé à la fin (aux alentours du 15 avril), grâce à l’intervention d’un chauffagiste professionnel.

L’établissement des factures individuelles

Avant que la loi sur la Transition Énergétique pour la Croissance ne soit promulguée en août 2015, le montant des factures individuelles liées au chauffage collectif était calculé selon le “principe d’utilité”, qui se basait sur plusieurs éléments tels que la surface du logement ou encore le volume des parties chauffées.

Désormais, et depuis le 25 octobre 2020, chaque habitat doit être équipé d’une installation mesurant précisément sa consommation de chauffage (sauf quelques exceptions). Les factures de chauffage collectif au gaz sont ainsi composées de deux parties : les frais individuels, dépendant des mesures de consommation, et les frais communs, qui sont des charges partagées entre les habitants des logements.

Combien coûte le chauffage collectif au gaz ?

L’estimation des coûts du chauffage collectif au gaz

Dans les résidences utilisant un système de chauffage collectif au gaz, ce dernier représente environ 50 % des charges de copropriété pour les habitants. Le tableau ci-dessous présente le coût moyen annuel du chauffage collectif au gaz en fonction du nombre d’habitats dans la copropriété :

Nombre de logements dans la copropriété

Consommation en MWh

Prix par an

10 logements

150 MWh (150 000 kWh)

7 000 à 7 500 €

50 logements

750 MWh (750 000 kWh)

33 000 €

100 logements

1500 MWh (1 500 000 kWh)

65 000 €

Bien sûr, les chiffres présentés dans le tableau ci-dessus sont des estimations ; le prix du chauffage collectif au gaz dans les résidences qui en sont équipées peut varier de manière plus ou moins importante selon plusieurs paramètres :

  • l’âge et l’isolation du logement ;
  • la surface de l’immeuble ;
  • la performance du système de chauffage ;
  • les températures extérieures moyennes.

L’isolation d’un logement dépend souvent de son âge. C’est seulement à partir des années 70 que les nouvelles habitations ont été soumises à la loi n°74-908 du 29 octobre 1978 sur la réglementation thermique; avant les années 50, les techniques d'isolation thermique étaient relativement méconnues. Un logement mal isolé peut consommer jusqu’à 6 fois plus d’énergie qu’un logement répondant aux normes d’isolation thermique récentes.

Par ailleurs, la surface à chauffer joue elle aussi sur la facture de chauffage collectif au gaz : plus votre habitat sera grand, plus votre facture sera élevée. Le type d’équipements utilisés pour le chauffage à gaz influe également : par exemple, une chaudière à condensation collective peut consommer jusqu’à 35 % moins qu’une chaudière ancienne !

Enfin, les habitants des régions où il fait particulièrement froid ont fatalement une facture de chauffage collectif au gaz plus élevée. On retrouve parmi elles les Vosges (88), le Doubs (25), la Haute-Saône (70), la Meurthe et Moselle (54), la Savoie (73), selon Météo France.

Comment réaliser des économies sur sa facture de gaz ?

Si vos charges de copropriété sont particulièrement élevées et que la facture de gaz liée au chauffage collectif vous semble anormalement importante, c’est peut-être parce que l’immeuble n’est pas suffisamment bien isolé ou que l’installation de chauffage n’est pas performante.

Pour réaliser des économies et avoir une consommation plus écologiquement responsable, vous pouvez solliciter le propriétaire de votre logement si vous êtes locataire ou le syndicat de copropriété, afin de vérifier les installations génératrices de chaleur ou d’effectuer des travaux d’isolation dans l’immeuble.

Un plan de rénovation thermique des logements a d’ailleurs été initié récemment par l'État français, et propose des aides pour l’isolation et la rénovation globale. Il a pour but de protéger la planète et d’aider les Français à réaliser des économies sur leurs factures de gaz et d’électricité. Une bonne isolation permettrait de réaliser jusqu’à 80 % d’économies d’énergie, et une chaudière moderne peut consommer jusqu’à 35 % moins qu’une chaudière vétuste.

Par ailleurs, il existe des petits gestes à appliquer au quotidien qui permettent de diminuer sa facture de gaz de ville, comme par exemple baisser la température de son logement. Si votre habitat est équipé de thermostats, réduire le chauffage de 1°C vous permettrait de réaliser en moyenne 7 % d’économies, selon l’ADEME. Veillez également à placer un couvercle sur vos casseroles lorsque vous faites bouillir de l’eau, si vous êtes équipé d’une gazinière.

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Investir dans un chauffage d’appoint à catalyse n’est pas forcément la meilleure des solutions pour faire des économies. Vérifiez plutôt l’état de vos émetteurs de chaleur et de votre chaudière, sans compter celui de votre isolation !

Pour discuter de vos problématiques énergétiques ou de vos projets de rénovation, vous pouvez contacter nos conseillers au 09 78 46 70 64.

Quels sont les avantages du chauffage collectif au gaz ?

Le chauffage collectif au gaz présente de nombreux avantages.

Tout d’abord, le fait que les générateurs de chaleur soient regroupés dans une chaufferie centralisée permet aux habitants un gain de place qui peut être considérable dans leurs habitats, surtout concernant les petits appartements. Ils n’ont alors pas à s’encombrer d’une chaudière ni d’un ballon d’eau chaude.

Ensuite, le chauffage collectif au gaz permet aux habitants d’un immeuble de réduire les coûts individuels liés à l’acquisition, au service de maintenance et à l’ entretien du système de chauffage . En effet, là où une chaudière par logement serait nécessaire dans le cas d’un chauffage au gaz individuel, une seule peut être suffisante pour plusieurs habitations.

Cela donne aussi aux habitants la possibilité d’investir dans du matériel de chauffage plus moderne, plus performant et moins énergivore en mutualisant les coûts. Par ailleurs, bénéficier d’un chauffage collectif au gaz permet aux locataires de déléguer cette charge au syndic de copropriété ou au gardien.

Enfin, le coût du chauffage au gaz est moins élevé que le coût du chauffage électrique; le tarif du kWh du gaz naturel est moins élevé que celui de l’électricité, d’autant plus lorsque les équipements de chauffage sont récents, comme les chaudières gaz à condensation.

Si vous êtes copropriétaire et que vous souhaitez comparer votre offre actuelle avec les offres proposées par les fournisseurs, n’hésitez pas à consulter notre comparateur afin de choisir le contrat d’énergie le plus adapté.

Foire aux questions (FAQ)

Quels sont les inconvénients du chauffage collectif au gaz ?

Si le chauffage collectif au gaz présente de nombreux avantages, il peut néanmoins avoir quelques inconvénients. Tout d’abord, si l’immeuble est ancien, il y a de fortes chances pour qu’il possède un réseau de distribution monotube. Ce système peut amener les logements à disposer d’une répartition inéquitable de la chaleur; plus l’appartement est éloigné de la chaufferie centralisée, plus l’eau qui l’alimente pour le chauffage a le temps de refroidir.

Aussi, il n’est pas possible de choisir les dates de mise en route et de coupure du chauffage, qui sont communes à tous les appartements de l’immeuble. Certaines habitations bénéficiant du chauffage collectif au gaz ne sont pas équipées de thermostats, ce qui ne leur permet pas de régler la température du chauffage.

Enfin, le fournisseur de gaz est le même pour tous les logements de la copropriété ; les habitants ne sont pas en mesure de choisir individuellement leur propre fournisseur par rapport à leurs convictions personnelles ou aux prix par exemple. Si vous êtes copropriétaire et que vous souhaitez comparer les offres des fournisseurs, n’hésitez pas à consulter le comparateur d’énergie d’Hello Watt.

Est-ce que le chauffage collectif au gaz est compris dans les charges ?

Oui, le chauffage collectif au gaz est compris dans les charges de copropriété. Il en représente environ 50 %, pour les immeubles disposant de ce système de chauffage. Il faut savoir que la facture de gaz peut aussi comprendre la cuisson, pour les appartements équipés de gazinières.

Y a-t-il un compteur individuel pour les appartements disposant du chauffage collectif au gaz ?

Oui, la loi sur la Transition Énergétique pour la Croissance datant d’août 2015 prévoit que chaque logement situé dans une copropriété bénéficiant du chauffage collectif au gaz doit posséder une installation mesurant sa consommation de gaz pour le chauffage. L’individualisation des frais de chauffage dans les résidences équipées d’un système de chauffage collectif est obligatoire depuis le 25 octobre 2020, à quelques exceptions près.

Quelles sont les dates de mise en route et d’arrêt du chauffage collectif au gaz ?

Les dates de mise en route et d’arrêt du chauffage collectif ne font pas l’objet d’obligations légales. Elles sont décidées collectivement par un vote des membres de la copropriété lors d’une assemblée générale. Elles sont aussi ordinairement inscrites dans le règlement de la copropriété. En général, le chauffage collectif au gaz est allumé entre le 15 octobre et le 15 avril, dans les copropriétés qui en sont équipées.

Eloïse Chanvry

Eloïse Chanvry

Rédactrice experte énergie

Diplômée d'un Master en Management International, Éloïse rejoint Hello Watt en tant que rédactrice. Spécialiste du marché de l'énergie, des sujets d'écologie et du déménagement, elle vous aide à en comprendre tous les tenants et les aboutissants !