Utilisée pour chauffer et rafraîchir un logement, la climatisation réversible est une solution économe en énergie, apportant un confort thermique toute saison. Mais est-elle éligible aux aides de l’État ? On fait le point !
À retenir :
- La climatisation réversible est en réalité une pompe à chaleur de type air-air, capable de produire du chauffage et du rafraîchissement.
- Le prix d’une climatisation réversible, pose comprise, varie entre 3 000 € et 15 000 € selon le modèle, la puissance et la superficie à chauffer et à climatiser.
- Seuls les certificats d’économies d’énergie (CEE) permettent d’aider à financer l’achat d’un climatiseur. Son installation bénéficie quant à elle d’une TVA réduite à 10 %.
- Dans le cas où vous réalisez un bouquet de travaux de rénovation énergétique comprenant l’installation d’une clim réversible, alors vous pouvez prétendre à davantage d’aides étatiques, dépendantes de vos revenus, comme :
- au dispositif MaPrimeRénov’ performance ;
- à l’éco-prêt à taux zéro, un prêt sans intérêts à rembourser.
La climatisation est-elle éligible aux aides de l’État ?
La climatisation classique n’est pas éligible aux subventions étatiques. En revanche, les systèmes réversibles, eux, bénéficient de certaines aides financières.
Aussi appelés pompes à chaleur (PAC) air-air, les climatiseurs réversibles profitent d’un bon rendement et d’une bonne performance énergétique. Plus économiques qu’un chauffage électrique en hiver, ces appareils permettent également de rafraîchir les logements l’été grâce à leur fonction climatisation.
Envie d’être au frais cet été ?
Utilisée pour le chauffage et pour la climatisation, la clim réversible vous aide à réaliser des économies d'énergie !
Pourquoi la clim réversible n’est pas éligible à toutes les aides étatiques ?
Malheureusement, c’est cette même fonction de climatisation qui prive cette pompe à chaleur de la majorité des aides financières proposées pour les travaux de rénovation énergétique. Les maisons climatisées profitent en effet surtout d’une amélioration de confort que d’une amélioration de performances énergétiques.
De fait, alors que les autres modèles de pompe à chaleur (PAC air-eau ou géothermique) ne tournent qu’en hiver pour le chauffage, les modèles air-air, eux, consomment aussi de l’énergie en été, pour climatiser les logements.
Ainsi, leur consommation énergétique, bien que réduite en hiver face à un chauffage traditionnel, ne rentre pas dans les critères d’éligibilité des aides étatiques ou de l’Anah (Agence Nationale de l’Habitat) comme MaPrimeRenov’ (MPR) ou l’éco-prêt à taux zéro.
En revanche, dans une optique de transition énergétique et puisqu’ils favorisent les économies d’énergie, les climatiseurs peuvent se voir accorder certaines aides financières. Il faudra pour cela se tourner vers :
- les certificats d’économies d’énergie, aussi appelés primes CEE ou Énergie ;
- la TVA réduite (10 %) sur la main d’œuvre liée à sa pose.
La TVA à taux réduit : une aide pour la pose de l’appareil
La pompe à chaleur air-air se voit accorder une TVA réduite à 10 %, sur la main d’œuvre liée à son installation seulement. Cette TVA réduite est directement appliquée sur le devis proposé par l’installateur, à condition que vous choisissiez un artisan RGE (Reconnu Garant de l’Environnement).
Bon à savoir
Les PAC de type air-eau, sol-eau ou eau-eau bénéficient d’une TVA réduite de 5,5 % à l’achat et à l’installation !
La prime CEE : pour réduire le coût à l’achat
Elle est distribuée en France depuis 2005 dans le cadre d’un dispositif mis en place par l’État pour réduire la consommation énergétique du pays et amorcer sa transition énergétique.
Cette subvention n’est pas versée par l’État, mais par des entreprises privées. Du fait de leur statut de pollueurs, les producteurs et distributeurs d’énergie sont qualifiés d’ obligés et doivent accomplir une action d’efficacité énergétique garantissant un gain d’énergie au pays.
Plus concrètement, les obligés sont tenus d’atteindre un objectif d’économie d’énergie sur une période donnée en échange de certificats d’économie d’énergie (CEE), au risque d’être sanctionnés. Pour les obtenir, ils peuvent par exemple financer les travaux de rénovation énergétique des particuliers.
Qu’est-ce qu’un certificat d’économie d’énergie ?
Il s’agit de documents délivrés par l’État en échange d’une économie d’énergie. Chaque certificat équivaut à une économie de l’ordre de 1 kWh cumac.
Le cumac (Cumulée et Actualisés) est l'unité de mesure utilisée pour calculer les primes Énergie. Elle correspond à l'unité de qualification d'un kWh.
Quel montant obtenir grâce aux primes CEE ?
La prime CEE ne dépend pas de vos conditions de revenus et s’adresse aux ménages modestes, très modestes ou plus aisés. Le montant des revenus du foyer fera toutefois varier l’indemnité perçue.
Ainsi, le montant perçu varie selon les critères suivants :
- le type de logement (maison ou appartement) et sa superficie ;
- la puissance et les performances de l’appareil : la prime n’est allouée que pour les équipements d’une puissance inférieure ou égale à 12 kW et au COP supérieur ou égal à 3,9 ;
- la zone géographique : 3 zones thermiques sont répertoriées en France et déterminent des besoins en chauffage de la maison ;
- l’entreprise qui verse la prime.
Qu’est-ce que le COP ?
Le Coefficient de Performance (COP) sert à mesurer le rapport entre l’énergie produite et l’énergie consommée par une pompe à chaleur. Selon l’ADEME, un appareil est considéré performant lorsque son COP est supérieur ou au moins égal à 3.
La prime Énergie peut être versée sous forme de chèque, de virement bancaire ou sous la forme d’un bon d’achat ou d’un coupon de réduction à dépenser dans les magasins de l’enseigne. Il est également possible qu’elle soit directement versée à l’installateur de la climatisation.
Quels critères d’éligibilité pour obtenir une prime CEE ?
Bien que disponible pour tous les ménages, sans conditions de revenus, il faut respecter certains critères pour y être éligible :
- faire installer l’appareil dans un logement vieux d’au moins 2 ans ;
- être locataire ou propriétaire du logement à équiper ;
- choisir un artisan Reconnu Garant de l’Environnement pour les travaux ;
- choisir un appareil d’une puissance inférieure ou égale à 12 kW et au COP supérieur ou égal à 3,9 ;
- faire la demande avant d’avoir signé un devis ;
- envoyer la facture des travaux à l’organisme dans les 6 mois suivant l’achèvement des travaux.
Pourquoi choisir un professionnel RGE ?
Toute aide à la rénovation énergétique requiert l’intervention d’un artisan labellisé RGE.
Cette certification qualifie les installateurs reconnus par l’État et spécialisés dans les installations écologiques, en lien avec le développement durable. De plus, faire appel à un professionnel certifié vous assure des travaux correctement réalisés !
Comment demander ma prime ?
L’obtention de cette aide financière se fait en plusieurs étapes :
- déposez la demande avant la signature d’un quelconque devis. Attention, si vous effectuez cette étape après avoir signé, alors la demande sera automatiquement refusée ;
- choisissez votre installateur RGE, qui vous présentera toutes les primes disponibles. Une fois votre choix effectué, confiez lui votre dossier pour qu’il en fasse le dépôt ;
- lorsque la demande de prime est acceptée, signez le devis de votre installateur ;
- à la fin des travaux, envoyez les factures et l’attestation du professionnel RGE à l’organisme dans un délai de 3 à 6 mois.
Combien coûte un système de climatisation réversible ?
Le prix des climatiseurs réversibles
Le prix des climatiseurs réversibles varie en fonction de plusieurs facteurs. Il dépendra d’abord de la superficie à chauffer et à climatiser . On estime que le montant à prévoir pour l’installation d’une climatisation se situe entre 60 € et 90 € par m ² à climatiser.
Le type de climatiseur sélectionné influe également sur le coût de l’appareil. On distingue 4 modèles de climatisation réversible, dont le coût moyen, installation comprise, est le suivant :
|
Type de climatisation |
Prix moyen |
|---|---|
|
Monobloc |
1 000 € à 1 500 € |
|
Monosplit |
2 000 € à 3 000 € |
|
Multisplit |
3 000 € à 13 000 € |
|
Gainable |
10 000 € à 15 000 € |
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La clim monobloc
Adapté aux petits logements, le monobloc peut être mobile. Il ne comprend qu’une unité intérieure et pas d’unité extérieure. L’air est donc récupéré et restitué par l’intermédiaire d’un tuyau, qui passe par la fenêtre ou par le mur.
Le climatiseur monosplit
Un système monosplit compte un groupe extérieur et une unité intérieure (aussi appelée split). Une seule pièce est alors climatisée et/ou chauffée, ce qui peut tout à fait convenir pour climatiser un appartement de petite taille, par exemple. Les deux unités sont reliées par une gaine, contenant des liaisons frigorifiques.
Notre conseil
Si le monobloc est le climatiseur le moins cher, il est aussi le moins efficace ! Nous conseillons donc aux petits budgets de privilégier le monosplit pour bénéficier de meilleures performances en faveur d’économies d’énergie, pour un prix presque équivalent.
La climatisation multisplit
Les équipements multisplit sont constitués de plusieurs unités intérieures, qui permettent de climatiser plusieurs pièces et/ou zones du logement (1 split par pièce). Chaque unité est reliée individuellement au groupe extérieur, qui peut généralement raccorder jusqu’à 5 splits.
Le système gainable
La climatisation gainable est plus silencieuse, mais aussi plus esthétique, car presque invisible ! L’unité intérieure est en effet installée dans les combles ou le faux plafond de la maison, puis reliée à des grilles de ventilation placées dans vos pièces par un réseau de gaines.
Le coût d’installation
Si vous souhaitez bénéficier d’une aide financière, alors l’intervention d’un installateur de climatisation professionnel est nécessaire pour la pose de l’appareil. Pour rappel, il faudra faire appel à un artisan RGE.
Les tarifs d’installation seuls pour les PAC air-air sont généralement compris entre 2 000 et 4 000 euros. Ils varient en fonction du type d’appareil à installer : plus la pose est complexe, plus la main-d’œuvre va coûter cher.
En effet, la pose d’un système monobloc ou monosplit sera toujours moins chère que celle d’un équipement multisplit. De la même manière, les tarifs pour s’équiper d’un système multisplit dépendront du nombre de splits à poser, chaque split supplémentaire faisant grimper le coût de la main-d’œuvre. Les systèmes gainables sont généralement les plus chers à installer, car les plus complexes.
Connaître le coût de sa pompe à chaleur
Pour prendre en compte tous les coûts nécessaires à l’achat et à l’installation d’un climatiseur réversible, le mieux reste de faire une demande de devis .
Puisque gratuit et sans engagement, il est d’ailleurs conseillé d’en demander au moins 3 auprès d’artisans différents pour obtenir une pose au meilleur rapport qualité/prix.
Le prix d’entretien d’une clim réversible
Puisqu’il doit être obligatoirement réalisé tous les deux ans, le coût de l’ entretien d’une climatisation réversible est à prévoir dans son budget chauffage.
En plus de préserver les performances de l’appareil, cet entretien assure une certaine sécurité de fonctionnement. En effet, les climatiseurs réversibles renferment dans leurs liaisons frigorifiques un fluide frigorigène. Ce gaz caloporteur (qui capte et restitue la chaleur en passant du liquide au gazeux) peut être dangereux pour l’environnement, car émetteur de gaz à effets de serre.
Pour entretenir une climatisation réversible, comptez environ 150 euros par intervention. Il est également possible de souscrire un contrat d’entretien, dont le prix oscille entre 200 et 300 euros. Ce type de contrat permet aussi bien de réaliser l’entretien obligatoire de votre climatiseur pour respecter la réglementation que de bénéficier d’un service d’interventions rapides en cas de panne par exemple.
FAQ : Vos questions sur les aides pour une clim réversible
Existe-t-il un autre type d’aide financière pour installer une climatisation ?
Les certificats d’économie d’énergie et la TVA réduite (10 %) permettent d’aider au financement de l’installation d’une climatisation réversible seule. Vous pouvez toutefois prétendre à certaines autres aides financières, à la condition de réaliser un bouquet de travaux d’amélioration de performance énergétique.
Plus concrètement, vous pouvez prétendre au dispositif MaPrimeRénov’ (MPR) Performance, qui remplace l’ancien crédit d’impôt de l’Anah. Remaniée en 2024, MPR est maintenant divisée en deux parcours : performance (pour la rénovation d'ampleur) et efficacité (pour un remplacement de chauffage uniquement). Les clims réversibles ne sont éligibles qu'à MPR Performance, dans le cadre de travaux multigestes.
MaPrimeRénov’ s’applique pour 2 chantiers minimum, avec l’assurance de réduire d’au moins 35 % les consommations énergétiques du logement rénové.
Vous pouvez aussi prétendre à l’éco-prêt à taux zéro (éco-PTZ), un emprunt bancaire sans taux d’intérêts pouvant être contracté sans conditions de ressources. Même rengaine que pour MaPrimeRenov’ : vous devez réaliser plusieurs travaux énergétiques pour en bénéficier.
Puis-je faire une demande d’aide auprès des collectivités locales ?
Certaines communes proposent des aides locales pour financer les travaux de rénovation énergétique de leurs habitants et participer à la transition énergétique de la France.
Pour savoir si votre commune propose une subvention pour les climatiseurs réversibles, vous pouvez consulter le site de l’ANIL (Agence Nationale pour l’Information sur le Logement) ou vous rendre dans votre mairie.
Toutes les marques de climatiseurs réversibles permettent-elles d’obtenir une aide ?
Oui ! Ce n’est pas la marque qui influe sur l’obtention des subventions, mais la performance de l’appareil choisi. Ainsi, vous pouvez choisir votre climatiseur parmi de nombreux fabricants, comme Daikin, Mitsubishi, Hitachi, Toshiba, Panasonic ou encore Atlantic. Pensez tout de même à investir dans un système assez performant pour rentrer dans les critères d’éligibilité des aides disponibles !
