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En quoi consiste l’isolation thermique d'un logement ?

L’isolation thermique désigne un ensemble de techniques visant à limiter les transferts de chaleur entre un milieu chaud et un milieu froid. En isolant correctement votre logement, vous réduisez les déperditions thermiques, améliorant ainsi son efficacité énergétique.

À l’inverse, une maison mal isolée (aussi appelée “passoire thermique”) laisse échapper la chaleur en hiver, obligeant le système de chauffage à surconsommer pour pallier cette perte. De la même manière, en été, une mauvaise isolation favorise l’entrée de la chaleur à l’intérieur du logement, le transformant en véritable four.

Quels sont les avantages d’une bonne isolation thermique ?

Réduire les déperditions énergétiques

D’après les chiffres de l’ADEME, ⅔ des logements français nécessitent des travaux d’isolation. Cela s’explique par le fait qu’ils ont été construits avant 1974, lorsque qu’aucune réglementation thermique n’était en vigueur. On estime que les pertes de chaleur représentent entre : 

• 25 et 30 % pour le toit ;
• 20 et 25 % pour les murs ;
• 10 et 15 % pour les fenêtres ;
• 7 et 10 % pour les planchers bas.

Une bonne isolation supprime les ponts thermiques qui représentent 5 à 10 % des pertes de chaleur. Ces zones de faiblesse sont principalement situées entre les murs et les menuiseries, entre le plancher et les murs ou encore entre la toiture et les murs du logement. 

Garantir votre confort en toute saison

Les murs froids et les courants d’air à l’intérieur du logement provoquent une sensation d’inconfort, et ce, malgré la mise en route du chauffage. Une bonne isolation permet de maintenir une température ambiante agréable (idéalement 19 °C), tout en protégeant la santé des occupants.

Sachez qu’une maison non isolée est une maison humide. Or, un air trop humide favorise l’apparition de moisissure, laquelle peut être responsable de maladies respiratoires, d’allergies, d’asthme ou encore d’infections pulmonaires. Pour un confort optimal, le taux d’humidité doit se situer entre 40 et 60 %.

Faire des économies sur vos factures de chauffage

Une isolation performante permet de réduire significativement les pertes de chaleur, diminuant ainsi la consommation de votre système de chauffage. Puisque la maison conserve mieux la chaleur, il n’est pas nécessaire de faire tourner constamment les radiateurs à pleine puissance, et cela se ressent naturellement sur la facture de chauffage en fin de mois, bien plus réduite.

Valoriser votre bien

Depuis quelques années, la réglementation sur l’isolation thermique se renforce. C’est notamment le cas pour les passoires énergétiques qui ne seront progressivement plus proposées à la location, d’ici : 

• 2025 pour les logements classés G ;
• 2028 pour ceux notés F ;
• 2035 pour les classés E. 

Outre le fait de respecter la réglementation, une maison correctement isolée nécessite moins d’entretien. Associée à une ventilation (VMC), elle réduit la quantité de vapeur d’eau dans l’air, limitant ainsi les risques de condensation et de dégradations du bâti. Investir dans une bonne isolation constitue donc un véritable atout sur le marché immobilier.

Quelle partie de votre maison isoler ?

Pour améliorer l’efficacité énergétique de votre logement, l’isolation thermique doit couvrir plusieurs parties stratégiques de votre maison :

• les combles ;
• la toiture ;
• les murs ;
• les fenêtres et volets ;
• les sols ;
• les sous-sols.

L’isolation thermique des combles

Les combles est la zone par laquelle les déperditions thermiques sont les plus importantes. En effet, la chaleur a tendance à monter et une mauvaise isolation des combles laisse inévitablement l'air chaud s’échapper. L’isolation des combles est donc essentielle pour réaliser des économies et bénéficier d’un confort thermique élevé. 

Il existe deux types de combles dans les maisons : 

1. les combles aménageables ;
2. les combles perdus. 

Les premiers désignent un espace suffisamment haut de plafond pour pouvoir accueillir une pièce de vie, tel qu’un grenier ou une chambre. Pour des combles habités, on choisira un isolant en panneau, qui sera fixé aux parois afin de conserver le maximum de place. Pour des combles inutilisés, on préférera un isolant en rouleau, souvent moins cher et plus simple à installer.

En revanche, les combles perdus désignent des espaces inhabitables à cause d’une charpente trop volumineuse ou d’une hauteur sous plafond trop basse. La technique du soufflage est idéale pour couvrir uniformément tout le sol de ces espaces difficiles d’accès. L’installation de rouleaux d’isolant sur le plancher constitue également une solution envisageable.

L’isolation thermique de la toiture

L’isolation de la toiture est plus efficace que l’isolation des combles, mais plus coûteuse. Elle peut se faire par l’intérieur (sur les rampants de la toiture pour les combles aménagés ou sur le plancher pour des combles non aménagés) ou à l’extérieur selon deux possibilités : 

1. enlever le revêtement de la toiture pour installer l’isolant ;
2. rehausser la toiture grâce à la pose d’un lit continu d’isolant rigide entre la charpente et la couverture, une technique appelée le sarking.

Dans le cas d’une toiture-terrasse (ou toit plat), il est fortement déconseillé d’isoler par l’intérieur, au risque d’entraîner la formation de condensation au sein même du logement. Il vaut mieux privilégier une isolation par l’extérieur, qui peut s’effectuer de manière : 

• conventionnelle, grâce à une technique appelée la “toiture chaude” : il s’agit de poser un pare-vapeur sur l’élément porteur du toit ;
• inversée : l’isolant se pose au-dessus du revêtement d’étanchéité ;
• végétale : il convient de poser une première couche isolante drainante, puis une seconde filtrante avant d’installer un tapis sur lequel enraciner les végétaux.

L’isolation thermique des murs

Il existe deux méthodes d’isolation thermique des murs pour protéger le bâtiment du froid, de la chaleur et même du bruit : 

• l’isolation des murs par l’intérieur (ITI) qui consiste à recouvrir d’un isolant les murs intérieurs du logement, ce qui réduit légèrement l’espace habitable. Trois procédés : par collage, grâce à une contre cloison et grâce à des ossatures métalliques ou en bois ;
• l’isolation des murs par l’extérieur (ITE), plus efficace, qui consiste à envelopper le logement d’une couche d’isolant par panneaux d’enduits, par bardage ou par enduit isolant minéral ou végétal recouvert d’un crépi de finition.

L’isolation thermique des fenêtres

Une bonne isolation des fenêtres dépend de la performance du vitrage, de l’encadrement et de la pose. La qualité de l’isolation est déterminée selon les trois indicateurs suivants : 

• le coefficient de transmission thermique (Uw), qui indique la capacité d’isolation ;
• le coefficient de transmission lumineuse (Tlw), qui exprime la capacité de la paroi vitrée à transmettre la lumière naturelle à l’intérieur du logement ;
• le facteur solaire (Sw), qui détermine la capacité d’un vitrage à laisser passer la chaleur provenant des rayons du soleil à l’intérieur du logement.

En définitive, le double vitrage à isolation renforcée (VIR) est aujourd’hui une norme pour garantir une bonne isolation des fenêtres. Ce dernier est composé de deux couches de verre au milieu desquelles se trouve un espace rempli d’air ou d’un gaz (argon ou krypton). 

Cependant, si le choix de la vitrerie est important, il ne faut pas négliger l’huisserie, c'est-à-dire le cadre de la fenêtre pouvant être composé de quatre principaux matériaux :

• l’aluminium qui est peu efficace ;
• le bois qui offre une très bonne isolation, mais qui nécessite un entretien régulier ;
• le PVC qui permet une excellente isolation thermique et acoustique, mais qui n’est pas recyclable ;
• le mélange bois et aluminium qui permet une bonne isolation et ne demande aucun entretien.

L’isolation thermique des volets

Pour venir compléter l’isolation de vos fenêtres, une isolation des volets de qualité permet de considérablement protéger un logement des variations de température. Il faut cependant noter qu’ils ne peuvent en aucun cas remplacer l’isolation d’une fenêtre, car n’ont pas de pouvoir isolant à proprement parler. Les volets apportent une résistance thermique additionnelle aux parois vitrées et interviennent en tant que barrière supplémentaire.

Le volet isolant est composé de deux panneaux, à l’intérieur desquels se trouve un isolant de polyuréthane ou de mousse polystyrène. Il en existe 4 types : 

1. le volet à battant ;
2. le volet pliant ;
3. le volet coulissant ;
4. le volet roulant.

L’isolation thermique du sol

Trois méthodes peuvent être utilisées pour isoler votre sol : 

1. isolation du sol par le dessus qui consiste à poser un isolant directement sur le plancher de votre maison, ensuite recouvert du revêtement de votre choix (parquet, carrelage ou moquette) ;
2. isolation du sol par le dessous qui consiste à installer un isolant sur la face inférieure du plancher grâce à des panneaux rigides ou semi-rigides, une chape isolante ou un plancher en hourdis ;
3. l’isolation entre les éléments de structure du plancher.

Le prix varie en fonction des matériaux et de la technique utilisée. Comptez entre 30 et 42 €/m² en moyenne pour isoler des planchers bas d’un bâtiment.

L’isolation thermique du sous-sol

Souvent en contact direct avec l’extérieur, le sous-sol doit être isolé pour être habitable ou pour stocker des objets en toute sécurité. L’isolation du sous-sol peut s’effectuer par : 

• le plafond par projection de mousse polyuréthane, collage de plaques isolantes ou vissage de grillages accueillant de la laine isolante ;
• le plancher grâce à une chape isolante, un plancher hourdis ou même des panneaux isolants recouverts d’un revêtement de sol ; 
• les murs par collage ou vissage de panneaux.

Quel matériau isolant utiliser ?

On classe généralement les isolants thermiques en trois catégories :

1. les isolants synthétiques issus de l’industrie pétrochimique (le polystyrène expansé, le polystyrène extrudé ou le polyuréthane) ;
2. les isolants minéraux (laine de verre, laine de roche, verre cellulaire et perlite expansée) issus de matières non organiques (principalement du sable, du verre recyclé et de la roche) ;
3. les isolants naturels (ou biosourcés) issus de matière d’origine végétale, animale ou de matériaux recyclés (fibre de bois, chanvre, liège expansé, laine de mouton, plumes de canard, fibres de textile recyclé ou ouate de cellulose).

Pour choisir un isolant de qualité, il convient de se référer à ses spécificités, notamment sa résistance (notée R) et sa conductivité thermique (notée λ). Ces deux paramètres indiquent l’efficacité d’un isolant à résister aux variations de température et sa capacité à conduire la chaleur. 

Il convient également de prendre en compte les besoins du logement (climat local, nature des murs, valeurs écologiques et budget alloué au projet d’isolation), ainsi que les caractéristiques de chaque isolant :

Enfin, référez-vous aux certifications :

• le marquage CE : certifie qu’un produit est bien conforme aux normes européennes ;
• la certification ACERMI (Association pour la Certification des Matériaux Isolants) garantit les performances thermiques et mécaniques des isolants ;
• la certification CSTB (Centre Scientifique et Technique du Bâtiment) atteste de la conformité des isolants aux normes françaises en vigueur ; 
• la certification FDES (Fiches de Déclaration Environnementale et Sanitaire) garantit que l’impact environnemental et sanitaire des isolants est conforme aux normes en vigueur.

Quels sont les prérequis à respecter pour isoler votre logement ?

Réaliser un bilan énergétique

Complémentaire au DPE, l’audit énergétique dresse un état des lieux détaillé de la performance énergétique et environnementale du logement. Réalisé par un professionnel qualifié, ce document valable 5 ans indique notamment : 

• la répartition des déperditions thermiques du logement et donc les pièces prioritaires à rénover ;
• deux propositions de travaux de rénovation énergétique (isolation des murs, des combles ou encore des sols) ;
• des informations spécifiques au logement, telles que les conditions d’aération et de ventilation avant le chantier.

Bénéficier d’aides financières pour réduire les coûts des travaux d’isolation

Le coût de l’isolation varie selon la méthode, le matériau et l’entreprise d’isolation choisis. Bien que les travaux représentent un investissement non négligeable, ils sont rapidement rentabilisés grâce aux économies d’énergie qu’ils permettent.

Solution écologique et durable, l’isolation thermique s’inscrit pleinement dans la transition écologique et économique du parc immobilier français. Pour encourager les projets de rénovation énergétique, les travaux d’isolation sont éligibles à de nombreuses aides financières qui viennent alléger la facture, telles que :

• MaPrimeRénov’ (parcours par geste et accompagné) ;
• les primes CEE (Certificats d’Économies d’Énergie) ;
• la TVA à taux réduit de 5,5 % ;
• l’éco-PTZ (ou éco-prêt à taux zéro) ;
• le prêt avance rénovation (PAR) ;
• le chèque énergie ;
• les aides des collectivités locales.

Être accompagné dans votre projet de rénovation

Pour bénéficier de certaines aides, il est nécessaire de faire appel à un professionnel certifié RGE (Reconnu Garant de l’Environnement). En plus de prodiguer des conseils sur la rénovation thermique, ce dernier s’assure que les travaux sont réalisés dans les règles et en toute sécurité. Nous vous recommandons de demander plusieurs devis avant de faire votre choix. 

En outre, dans le cadre de MaPrimeRénov’ parcours accompagné (une aide destinée à la rénovation d’ampleur), il est obligatoire de faire appel à Mon Accompagnateur Rénov’ (MAR). Ce dernier vous accompagne de la conception du projet, au suivi des consommations après chantier en passant par le choix des artisans RGE et des matériaux isolants.

Vos questions sur l’isolation thermique

Quelle est la meilleure période pour faire des travaux d’isolation ?

L’isolation thermique intérieure peut être réalisée à tout moment de l’année, contrairement à l’isolation des murs extérieurs qui est soumise aux contraintes météorologiques. Il est recommandé d’isoler votre logement lors des saisons où la météo est plus clémente, à savoir le printemps et l’automne. Ces périodes sont idéales, car les températures sont modérées, et le risque de pluie est moins important qu’en hiver.

Cependant, entreprendre des travaux d’isolation en hiver n’est pas une mauvaise idée, car cela permet de tester l’efficacité de l’isolant en situation réelle, notamment contre le froid. Les artisans sont toutefois plus réticents à s’engager dans des chantiers extérieurs durant cette période en raison des intempéries fréquentes (pluie, gel) qui peuvent ralentir l’avancée des travaux ou nuire à la qualité de l’isolation. De même, la chaleur estivale peut affecter le temps de séchage de certains produits, allongeant ainsi la durée des chantiers.

Quel matériau pour une isolation phonique optimale ?

Pour une isolation phonique efficace, il est important de choisir des matériaux qui absorbent les ondes sonores, limitent la propagation des bruits aériens (comme les conversations, la musique) et les bruits d'impact (comme les pas).

Les isolants naturels offrent d’excellentes performances phoniques, mais le matériau le plus performant est sans nul doute la ouate de cellulose. Cet isolant se distingue par sa capacité à absorber les ondes sonores et à atténuer les bruits aériens tout en étant respectueux de l’environnement.

Quels travaux d’isolation prioriser ?

Pour déterminer quels travaux d’isolation sont à entreprendre en priorité, il convient de se référer à l’audit énergétique de votre logement. Cependant, d’une manière générale, l’isolation du toit et des murs sont à privilégier, car à l’origine de fortes pertes de chaleur (entre 20 et 30 %).