Qu’est que le gaz de ville : histoire, tarifs et raccordement en 2024

Qu’est-ce que le gaz de ville ?

Apparu au XIXᵉ siècle, le gaz de ville était un gaz manufacturé au sein d’usines à gaz et utilisé pour l’éclairage public dans un premier temps, puis pour le chauffage domestique ensuite. Le gaz de ville était issu de la distillation de la houille, un dérivé du charbon et produit dans des usines à gaz ou des cokeries (le coke étant un combustible issu du charbon).

À ce jour, le terme gaz de ville est communément utilisé pour désigner le gaz utilisé comme combustible de chauffage, de cuisson ou de production d’eau chaude et qui est distribué sur le réseau GRDF.

Histoire du gaz de ville

D’abord baptisé gaz hydrogène, puis gaz hydrogène carboné, gaz light ou gaz d’éclairage, on l’a aussi appelé gaz manufacturé en raison de sa provenance (les usines à gaz ou les cokeries) avant de s’accorder sur le terme de gaz de ville. Ce nom lui vient du fait que son utilisation était principalement urbaine, en premier lieu pour alimenter l’éclairage public.

Son usage s’est ensuite élargi à l’alimentation des turbines et des moteurs dans les usines et certains véhicules et, enfin, pour le chauffage et la cuisson. Le gaz de ville a ensuite été remplacé par l’électricité pour l’éclairage public, plus pratique et moins dangereuse.

Entre les années 1930, et plus largement après la Seconde Guerre mondiale, il sera remplacé par du gaz naturel dans son usage domestique, c’est-à-dire pour le chauffage, l’eau-chaude et la cuisson, ainsi que pour l’industrie.

Le gaz de ville étant alors distribué en réseau, on vit apparaître sur les façades d’immeubles de plaques indiquant “Gaz à tous les étages” qui indiquaient que le bâtiment était alimenté, ce qui était un gage de modernité. La distribution en réseau s’est poursuivie malgré le changement de combustible et c’est sans doute pour cela qu’aujourd’hui, le terme de gaz de ville est encore très répandu pour designer le gaz naturel.

La différence entre le gaz de ville et le gaz naturel

Le gaz manufacturé, ou gaz de ville, était fabriqué dans des usines selon un procédé de distillation de la houille, un dérivé du charbon. Sa composition était principalement du dihydrogène (H₂) et du monoxyde de carbone (CO) ce qui en faisait un gaz à la fois polluant et dangereux.

Le gaz naturel est quant à lui une énergie fossile que l’on trouve à l’état naturel dans les sous-sols à proximité des gisements d’hydrocarbures. Il est issu de la décomposition de matières organiques sous la couche terrestre. Le gaz naturel est composé majoritairement de méthane (CH4) ainsi que d’éthane (C₂H₆₎, butane (C₄H₁₀), propane (C₃H₈) et pentane (C₅H₁₂).

Sa combustion est beaucoup moins polluante que celle du gaz de ville, et ses performances énergétiques sont nettement plus élevées.

Inodore, comme le gaz de ville, on lui ajoute du tétrahydrothiophène (THT) afin qu’il soit détectable à l’odorat. C’est la fameuse odeur de gaz que nous connaissons tous !

Quelles sont les alternatives au gaz de ville ?

Si vous vivez loin du réseau de gaz de ville : gaz en bouteille ou en citerne

Si le gaz de ville, dans le sens de gaz manufacturé, n’existe plus aujourd’hui, 11 millions de foyers sont toujours alimentés en gaz naturel par le réseau GRDF. Bien qu’il s’agisse d’un abus de langage, on dit de ces logements qu’ils sont alimentés en gaz de ville. Mais qu’en est-il des logements qui ne sont pas reliés au réseau de distribution du gaz naturel ?

Si vous vivez dans une zone isolée non desservie par le réseau GRDF, vous pouvez utiliser du gaz en bouteille, pour la cuisson, ou en citerne pour un usage plus conséquent comme l’eau-chaude ou le chauffage. Il s’agira dans ce cas de gaz butane ou propane pour les bouteilles et de GPL (Gaz Pétrole Liquéfié) pour les citernes. Le GPL est idéal pour les grosses consommations, car sa forme liquide permet d’en stocker de plus grandes quantités qu’à l’état gazeux.

Les biogaz pour réduire votre impact carbone

Enfin, que vous soyez raccordé au réseau de gaz ou que vous utilisiez du gaz en bouteille ou en citerne, sachez qu’il existe des alternatives vertes au gaz naturel, au propane ou au butane. On parlera de biogaz, ou biométhane, ainsi que de biopropane et de biobutane. Il s’agit d’un gaz combustible obtenu à partir d’un processus de méthanisation de biomasse (matières organiques). Ces combustibles sont appelés biogaz, car ils sont produits à partir d’énergie renouvelable (les déchets organiques) et génèrent moins de gaz à effet de serre (GES) que leurs équivalents issus des énergies fossiles.

Raccordement au gaz de ville : démarches et tarifs

Si vous faites construire un logement neuf et que vous souhaitez y utiliser le gaz de ville, il faudra le faire raccorder au réseau GRDF. Par ailleurs, si votre logement n’est pas raccordé au réseau, vous avez la possibilité d’y remédier à condition de vivre dans une zone desservie par le réseau de public de distribution du gaz.

Le raccordement au réseau de gaz de ville

Le gaz de ville est acheminé chez les particuliers à travers un vaste réseau de tuyaux souterrains qui sillonne le pays. Pour pouvoir utiliser du gaz naturel, pour votre chaudière au gaz ou votre gazinière par exemple, votre logement devra donc être raccordé au réseau.

Si de nombreux habitats collectifs sont raccordés par défaut au réseau de distribution, ce n’est pas forcément le cas d’une maison individuelle.

Pour que votre logement soit raccordé au réseau de gaz, il faut déposer une demande de raccordement auprès de GRDF. GRDF est le gestionnaire du réseau de gaz sur 95 % du territoire, le reste étant sous l’égide d’Entreprises Locales de Distribution (ELD).

Il s’agit d’une filiale d’Engie, le fournisseur historique de gaz et sa mission est la maintenance et la modernisation du réseau de gaz. À ce titre, GRDF est le seul habilité à réaliser la mise en service d’un compteur ou le raccordement au réseau.

Voici les étapes du raccordement au réseau de gaz : 

1. dépôt de la demande auprès de GRDF, par téléphone au 09 69 36 35 34 ou via le formulaire en ligne ;
2. branchement sur la chaussée par GRDF ;
3. réalisation des travaux en domaine privatif par un plombier chauffagiste ; 
4. obtention d’un certificat Qualigaz ;
5. souscription d’un contrat de gaz et mise en service du compteur.

Combien coûte un raccordement au gaz de ville ?

Si votre logement est situé dans une zone desservie par le réseau GRDF, c’est au gestionnaire du réseau que vous devrez payer les travaux de raccordement au gaz de ville. Les tarifs dépendent de l’utilisation que vous ferez du gaz et la nécessité ou non de créer une extension.

Voici la grille tarifaire de GRDF pour un raccordement au gaz sans extension : 

Catalogue GRDF des prestations aux particuliers en avril 2024.

*Le débit est indiqué en Nm3/h, soit en normo mètre cube par heure, c'est-à-dire le volume de gaz contenu dans  1 m³ dans des conditions de pression et de température normales.

Pour les branchements d’une longueur supérieure à 15 m ou pour un débit supérieur ou égal à 650 Nm³/h, le tarif appliqué est le forfait 3 auquel s’ajoute une participation du client en fonction de la rentabilité de l’opération.

Le montant de cette participation est établi sur devis en fonction de :

• la longueur de l’extension, inférieure ou égale à 35 m ;
• l’usage du gaz (cuisson, eau-chaude ou chauffage) ;
• l’utilisation éventuelle de techniques particulières de raccordement comme le fonçage ou le forage.

Quel est le prix du gaz de ville ?

Le fournisseur historique de gaz, Engie, commercialisait le Tarif Réglementé de Vente du gaz (TRV) jusqu’à décembre 2019. Ce tarif réglementé a ensuite disparu, pour les clients qui y étaient encore, en 2021 pour les professionnels et en juin 2023 pour les particuliers.

Le TRV était un prix du gaz fixé par les pouvoirs publics sur les recommandations de la CRE (Commission de Régulation de l’Énergie) qui évoluait chaque mois. Si Engie était le seul à le proposer, ses concurrents commercialisaient de nombreuses offres de marché indexées au TRV, ce qui signifie qu’elles évoluaient avec lui chaque mois.

Voici la grille tarifaire du TRV pour le gaz en juin 2023, soit au moment de son arrêt : 

Depuis juin 2023, la CRE publie chaque moins un indice de référence appelé Prix Repère de Vente du gaz (PRV) sur lequel se basent de nombreux fournisseurs pour faire évoluer leurs offres de gaz de ville.

Par ailleurs, on trouve également de nombreuses offres à prix fixe, dont le tarif n’évolue pas pendant toute la durée du contrat. Ce type de contrat est utile pour se protéger des évolutions du marché, particulièrement dans une période de fortes hausses comme ces dernières années.

Nous vous présentons ci-dessous les abonnements au gaz, à prix fixe ou indexés des principaux fournisseurs de gaz en France pour vous aider à trouver le meilleur : 

Tarifs TTC en avril 2024 pour une consommation annuelle de 6 000 kWh.

Comme vous pouvez le voir, on trouve sur le marché de nombreuses offres moins chères que celle du fournisseur historique, Engie. Le prix du gaz varie en fonction de l’utilisation que vous en faites et de la zone tarifaire dans laquelle vous habitez.

Pour trouver l’offre de gaz de ville la mieux adaptée à vos besoins, n’hésitez pas à comparer les fournisseurs et leurs tarifs ainsi que leurs avis clients. Vous avez également la possibilité de faire appel à nos conseillers énergie en appelant le 09 75 18 60 60 du lundi au vendredi de 8h00 à 21h00 et le samedi de 9h00 à 19h00 (numéro non surtaxé).

Vous souhaitez en savoir plus sur le fonctionnement du marché du gaz en France ? Voici une vidéo explicative qui devrait vous éclairer !

FAQ - Vos questions sur le gaz de ville

Gaz de ville ou gaz naturel : quelles sont les différences ?

Au XIXᵉ siècle, le gaz de ville était utilisé pour l’éclairage public dans les villes. Son utilisation a ensuite été étendue au chauffage des logements collectifs et individuels. Par opposition au gaz naturel extrait directement de la couche terrestre, ce gaz manufacturé était produit dans des usines dédiées en brûlant du charbon, ce qui n’est pas très écologique. 

Aujourd’hui, le terme gaz de ville est entré dans le vocabulaire commun et se confond avec celui de gaz naturel. Ils désignent tous deux le gaz comme source d'énergie. En France, 11 millions de foyers se chauffent encore au gaz, cette énergie semble donc encore avoir de beaux jours devant elle !

Quelle est la différence entre le gaz de ville et le gaz en bouteille ?

La principale différence entre le gaz de ville et le gaz en bouteille est sa composition. Le gaz de ville, dans le sens de gaz naturel, se compose de méthane (CH4) alors que pour le gaz en bouteille, il s’agit de butane (C4H10) ou de propane (C3H8).

La seconde différence réside dans le stockage et le transport. Le gaz naturel circule sous forme gazeuse dans le réseau de distribution jusqu’à votre maison. Le butane et le propane sont liquéfiés afin d’être stockés dans les bouteilles de gaz. Enfin, en raison de son contenant et des méthodes de production, le gaz en bouteille coûte plus cher que le gaz de ville. Il est également soumis à des taxes différentes.

Comment réaliser des économies sur le gaz de ville ?

Changer de fournisseur est le meilleur moyen de réaliser des économies sur votre facture de gaz de ville. En effet, le fournisseur historique n’est plus vraiment avantageux depuis l’arrivée sur le marché de nombreux fournisseurs alternatifs. Autant prendre de l’avance en résiliant votre ancien contrat de gaz et en choisissant une offre de marché plus adaptée à votre budget.

Existe-t-il des alternatives au gaz de ville ?

Si vous souhaitez résilier votre abonnement de gaz de ville sans pour autant renoncer au gaz, vous pouvez souscrire un contrat de gaz en citerne. Il existe 4 principaux fournisseurs de gaz en citerne en France qui sont Butagaz, Antargaz, Primagaz et Vitogaz.

Par ailleurs, vous pouvez opter pour du biogaz, une alternative plus verte et respectueuse de l’environnement. Des fournisseurs comme ilek ou ekWateur proposent des offres 100 % biogaz pour une consommation plus verte.

Enfin, vous pouvez également changer de source d’énergie ! Il est possible de passer à l’électricité (classique ou renouvelable) pour le chauffage, la cuisson et l’eau chaude, voire même de passer en auto-consommation grâce à l’installation de panneaux photovoltaïques.

Qui sont les fournisseurs de gaz de ville ?

Engie n’est plus l’unique fournisseur de gaz dans l’Hexagone. Désormais, il se partage le marché avec une vingtaine de concurrents tels que TotalEnergies, Eni, Vattenfall, Mint Énergie, Ohm Energie, Dyneff, ekWateur et même le fournisseur historique d’électricité, EDF !