Baisse des prix du gaz : -6,4 % en mai 2025

Mai 2025 : un prix repère enfin en baisse

La publication mensuelle du prix repère de vente du gaz (PRVG) de la Commission de Régulation de l’Énergie (CRE) est un soulagement pour les consommateurs, qui attendaient une baisse depuis de longs mois. Après une augmentation quasi continue depuis mai 2024, à l’exception de deux petites baisses de 1 % en septembre et novembre 2024, le PRVG diminue de 6,4 % en mai 2025.

Ainsi, le prix du kWh TTC pour la cuisson et l’eau chaude passe de 0,153 à 0,1451 €, tandis que pour le chauffage, il passe de 0,1241 à 0,1162 €. Le prix de l’abonnement mensuel reste inchangé. Découvrez ci-dessous le prix repère de mai 2025 et son évolution depuis avril 2025 :

Source : Commission de Régulation de l’Énergie

Une baisse bienvenue, mais une énergie toujours très chère

La première baisse depuis des mois

Nous l’avons dit, cette baisse est la première depuis novembre 2024, l’année 2025 ayant commencé par 4 hausses consécutives : 

• +4,5 % en janvier 2025 ;
• +0,9 % en février 2025 ;
• +2 % en mars 2025 ;
• +2,17 % en avril 2025.

Avant cela, deux faibles baisses de 1 % avaient été enregistrées à l’automne, au milieu d’une série de hausses entamée en mai 2024. Le prix repère de vente du gaz avait alors gagné près de 41 % entre avril 2024 et avril 2025. Par rapport à son niveau de fin 2021, avant le gel des prix pour protéger les consommateurs de la crise de l’énergie, le gaz a augmenté de 120 % environ jusqu'en mars 2025.

Si le bouclier tarifaire a permis de stabiliser le niveau du tarif réglementé du gaz (TRVG) en 2022 et 2023, le niveau des prix a cependant augmenté. Cette augmentation s’est amplement poursuivie après la suppression du TRVG et la suspension du bouclier tarifaire en juin 2023. En effet, malgré quelques baisses les premiers mois, le prix repère de vente du gaz (PRVG), qui remplace le tarif réglementé, a considérablement augmenté ensuite.

Les hausses les plus notables ont été celles d’octobre 2023 (+13 %) et de juillet 2024 (+16,3 %).

Un prix du gaz toujours élevé

Cette baisse, si elle permet aux consommateurs de respirer un peu, ne fait que ramener le prix du gaz à son niveau de janvier 2025, qui reste très élevé. En effet, avec 0,1451 €/kWh pour la cuisson et l’eau chaude et 0,1162 €/kWh pour le chauffage, il reste toujours 31 % plus élevé que pendant la crise de l’énergie, entre janvier 2022 et juillet 2023.

Quel sera l’impact de cette baisse pour les consommateurs ?

Concrètement, cette baisse de 6,4 % du prix repère de vente du gaz représente quelques économies pour les consommateurs. Par exemple, pour un foyer qui se chauffe au gaz et consomme 12 000 kWh/an, la facture annuelle : 

• s’élevait à 1 767,84 € avec le prix repère du gaz du mois d’avril 2025 ;
• diminue à 1 673,04 € avec le niveau du prix repère pour mai 2025.

Cela représente une baisse de 95 € sur l’année, ce qui n’est pas négligeable. Toutefois, le gaz restant à un prix élevé, il existe d’autres moyens de faire baisser sa facture : 

1. diminuer sa consommation, en adoptant des éco-gestes ou en réalisant des travaux de rénovation énergétique (isolation, système de chauffage, etc.) ;
2. changer de fournisseur pour bénéficier d’une remise sur le prix du kWh. En effet, certaines offres aujourd’hui sont 10 % moins chère que le PRVG, ce qui permet d’alléger un peu plus la facture.

Pourquoi le prix du gaz est-il en baisse ?

L’arrivée du printemps

C’est un effet de saisonnalité relativement récurrent pour les prix du gaz, l’arrivée du printemps fait baisser la demande et, mécaniquement, les prix. Cependant, ce n’est pas systématique, en témoigne l’évolution du prix du gaz sur la première moitié de 2024. En 2024, les prix avaient baissé en hiver et augmenté au printemps, une dynamique inversée cette année.

Cette année, les températures ont augmenté dès le début du mois d’avril, faisant diminuer la demande en gaz pour le chauffage et permettant ainsi une baisse des prix. Cette baisse avait initialement été anticipée pour le mois de juin et arrive finalement un peu plus tôt que prévu ! Elle devrait d’ailleurs se poursuivre en juin et juillet selon les prévisions actuelles.

Le développement des infrastructures de stockage et de transport

Un autre facteur qui permet une baisse des prix est l’amélioration des capacités de stockage et de transport du GNL (Gaz Naturel Liquéfié) en Europe. Les prix du gaz ont augmenté pendant la crise de l’énergie en raison, entre autres, de la baisse des exportations de gaz russe.

Pour cette raison, les marchés européens ont trouvé d’autres sources d’approvisionnement, notamment auprès des pays producteurs et exportateurs de GNL comme le Qatar et les États-Unis. L’Europe étant habituellement approvisionnée en gaz naturel via plusieurs gazoducs, ses capacités pour transporter, stocker et regazéifier le GNL étaient beaucoup plus limitées.

La crise a contraint les pays Européens a développé leurs infrastructures.  Ces infrastructures sont désormais opérationnelles, en particulier avec l'ouverture d’unités en France et en Allemagne, ce qui diminue la tension sur les marchés.

Un effet Trump ?

Enfin, s’il est trop tôt pour en sentir les effets immédiats, les récents droits de douane imposés (puis suspendus) par le président américain Donald Trump pourraient faire indirectement baisser les prix du gaz. En effet, les surtaxes imposées à la Chine ont engendré une réponse commerciale de Pékin, qui a eu pour effet de réduire les exportations de GNL des États-Unis vers la Chine.

Aussi, les stocks de gaz pourraient être écoulés sur les marchés européens, où la demande est en baisse. Une hausse de l’offre au moment où la demande est moins importante devrait logiquement faire baisser les prix.

Toutefois, il est trop tôt pour mesurer l’impact concret de ces “taxes Trump” et la baisse que nous connaissons actuellement aurait probablement eu lieu sans elles.