Nos services
Nos Services
Nous avons rencontré Sébastien Jumel, directeur Développement, Innovation et Numérique chez Enedis. Avec ses 38 000 salariés et ses 800 sites, Enedis, le plus grand réseau de distribution d’Europe, amène l’électricité sur 95 % du territoire national.
Effectivement, aujourd’hui, nous avons équipé environ 95 % du parc, avec près de 37 millions de compteurs déployés. Il reste un peu plus de 2 millions de foyers à équiper. Cela se fera progressivement, en profitant des interventions et des remplacements.
Le programme a été mené à bien dans les temps et dans le respect du budget alloué.
En premier lieu, le programme fait réaliser des économies à Enedis dans un certain nombre de ses activités. L’économie la plus évidente est la relève des compteurs : auparavant, Enedis se déplaçait chez les clients deux fois par an, à l’intérieur de leur logement pour la moitié des compteurs. Cela générait beaucoup de coûts, de déplacements et de CO2. Aujourd’hui, le déploiement des nouveaux compteurs permet de télérelever massivement les index.
Nous pouvons mesurer la performance de notre chaîne communicante, qui transfère les données des compteurs jusqu’à nos systèmes d’information. Les taux de réussite, fixés par la Commission de régulation de l'énergie (CRE), sont respectés, avec une fiabilité supérieure à 98 % pour les relèves.
Les compteurs permettent également d’effectuer à distance des opérations qui nécessitaient auparavant de se déplacer. Par exemple, le changement de puissance. Un client qui a une puissance de 6 kW et a besoin d’un peu plus de puissance, car il a un nouvel équipement chez lui, devait auparavant prendre rendez-vous, attendre que quelqu’un vienne chez lui, cela coûtait du temps et de l’argent. Maintenant, cela se fait à distance très rapidement.
Ces économies réalisées grâce aux compteurs rentabilisent le déploiement.
Par ailleurs, les compteurs permettent à Enedis d’anticiper les problèmes sur le réseau. Les compteurs nous envoient des signaux sur l’état du réseau et la qualité de l’onde. Nous analysons ces signaux à l’aide du big data et détectons les zones où il pourrait y avoir un problème.
D’autres entreprises du secteur comme Hello Watt ou les fournisseurs utilisent ces données pour fournir aux particuliers des services de suivi de leur consommation.
Les données sont remontées dans nos systèmes informatiques et mises à disposition de deux catégories d’acteurs : les fournisseurs et les opérateurs de service.
Deux modalités techniques permettent à des tiers d’accéder aux données des compteurs. Les fournisseurs peuvent accéder aux données via le portail SGE (système de gestion des échanges). Les opérateurs de service peuvent également y accéder via une API (une interface de programmation d’application), avec le service Data connect d’Enedis,mais uniquement avec l’accord du client.
Enedis peut mesurer une partie de l’accès aux données lorsque le client lui-même consulte ses données sur son espace privé sur le site d’Enedis, ce qui concerne environ deux millions de clients. Mais l’esprit même de notre activité de comptage est de mettre à disposition ces données à d’autres acteurs pour que les clients puissent les consulter. Ce sont donc principalement les fournisseurs d’énergie ou les opérateurs de service comme Hello Watt qui ont des données sur l’utilisation des données des compteurs.
Ce que nous pouvons constater, c’est que les particuliers (eux-mêmes ou via un tiers) nous demandent de plus en plus d’accéder à leurs données de consommation. Elles sont remontées par Enedis sous la forme de courbes de charges, qui montrent l’évolution de la consommation d’électricité d’un foyer en kWh pendant une journée, à un pas de temps de 30 minutes. Cette remontée ne se fait pas par défaut. Il faut que le client en fasse la demande, ou qu’il donne son consentement à un fournisseur ou à un opérateur de service.
La remontée ne se fait pas en temps réel. Nous remontons les données à un pas de 30 minutes, à J+1. C’est donc le lendemain que le client peut regarder sa consommation de la veille, demi-heure par demi-heure, elle n’est pas remontée toutes les 30 minutes par Enedis.
Oui, dans certains cas précis : quand des opérateurs de service vendent de la flexibilité, et ont besoin d’un pas de temps plus fin car ils ont des services de modulation ou d’interruption de la consommation situés à ces pas de temps.
Une directive européenne va régulariser le pas au niveau européen : au 1er janvier 2025, le pas de temps passera à 15 minutes.
Non, je ne pense pas, puisqu’il va être normalisé à 15 minutes. C’est un projet sur lequel nous travaillons depuis presque cinq ans. C’est un projet technique puisqu’il faut reprogrammer tous les compteurs. C’est aussi le résultat d’une très longue concertation avec tous les acteurs, RTE, les fournisseurs d’énergie, les opérateurs d’effacement…
Comme je le disais, les Français utilisent beaucoup leurs données avec des millions de courbes de charge remontées. Je pense qu’aujourd’hui, tous les acteurs du système électrique, fournisseurs, opérateurs de service, se sont saisis du sujet, plus qu’il y a quatre ou cinq ans. La croissance des demandes témoigne de l’utilisation assez massive de ces données, souvent par l’intermédiaire d’un tiers.
Nous ne produisons pas d’études permettant d’établir un lien direct entre la consommation d’énergie et le fait de consulter ses données. Enedis fournit des données de la meilleure qualité possible pour que vous puissiez les utiliser, mais nous ne connaissons pas l’usage qu’en font les clients finaux. C’est le travail des fournisseurs et opérateurs.
Nous publions sur l’Observatoire français de la transition écologique (1) un baromètre de la consommation qui mesure semaine par semaine la réduction de consommation par segment de client, après correction des effets météorologiques. Ce baromètre nous permet de constater une baisse de la consommation générale. Mais nous ne pouvons pas aller dans le détail comme vous le faites pour savoir si les Français qui baissent leur consommation suivent leurs données sur une application.
Nous avons un défi commun : décarboner la France, ce qui implique de transférer de l’énergie issue du pétrole et du gaz vers de l’électricité. En 2050, l'électricité devrait représenter 55 % de la consommation d'énergie contre 25 % aujourd’hui.
Nous aurons besoin de produire plus d’électricité décarbonée, qui passera dans des réseaux. Le réseau de distribution (Enedis) et le réseau de transport (RTE) sont la colonne vertébrale de cette transition.
En tant que distributeurs, nous allons être confrontés à un changement important du système électrique. Auparavant, nous avions quelques grandes centrales de production qui injectaient de façon descendante l’électricité dans les réseaux puis jusqu’au client. Maintenant, plus de 600 000 producteurs d’électricité, majoritairement renouvelable (photovoltaïque et éolienne), sont directement connectés au réseau. Il n’y a quasiment aucun site de production en autonomie, les sites en autoconsommation étant reliés au réseau pour évacuer le surplus de production.
Voici les ordres de grandeur à avoir en tête :
Enedis est donc confronté à cet énorme défi : raccorder des centaines de milliers de nouveaux producteurs tous les ans aux réseaux pour que le système électrique puisse en bénéficier. Cela nécessite des investissements, la création parfois de postes de transformation, le déploiement de câbles jusqu’aux producteurs, leur raccordement, et l’exploitation de ces nouveaux réseaux dans les deux sens.
Le deuxième défi est celui de la consommation. Nos usages vont massivement basculer du pétrole vers l’électricité, notamment toute la mobilité. 1,6 millions de voitures électriques ou hybrides rechargeables sont en circulation aujourd’hui en France. On en prévoit entre 7 à 8 millions en 2030, et entre 17 et 18 millions en 2035. Nous avons donc une dizaine d’années pour accueillir sur nos réseaux ces 17 à 18 millions de véhicules, raccordés à des bornes de recharge, elles-mêmes raccordées à notre réseau.
Le raccordement se passe plutôt bien pour les maisons individuelles. C’est beaucoup plus compliqué dans les immeubles. Nous conduisons une action très spécifique pour aider les 300 000 immeubles collectifs en France pourvus d’un parking à recharger des véhicules électriques.
La question se pose aussi pour les entreprises et la voie publique, notamment les autoroutes, avec la nécessité de charges rapides et puissantes pour les mobilités longues.
Cela nécessite d’adapter le réseau, mais également de comprendre quand vont être chargés ces véhicules. Il faudra que les charges aient lieu au moment où le réseau, et surtout le système, soient le moins contraints possible. C’est ce qu’on a réussi à faire avec les ballons d’eau chaude qui se chargent majoritairement la nuit avec le système heures pleines / heures creuses. Il faudra qu’on arrive à faire la même chose pour les véhicules électriques.
Parallèlement à ces défis de volumes (beaucoup d’énergies renouvelables et de véhicules électriques qui vont arriver), nos réseaux vont faire face à des défis d’adaptation. La transition énergétique et le réchauffement climatique vont impacter les réseaux, avec plus de chaleur, de pluie, de vent. On l’a vu en Bretagne avec les tempêtes Ciaran et Domingos. Nous devons travailler la résilience de nos réseaux.
Pour répondre à ces défis, nous avons un programme d'investissements massif : 96 milliards d’euros d’ici 2040.
Tout d’abord, ces montants sont très importants, mais sur des durées relativement longues. D’autre part, le réseau n’est qu’une partie du prix de l’électricité.
Je ne peux donc pas vous donner l’impact sur le prix global, mais cette accélération de nos investissements aura, dans nos prévisions, un impact modéré sur le TURPE, le tarif d’utilisation du réseau public d’électricité, défini par la CRE. Le TURPE rémunère le réseau et représente environ 25 % du prix global de l’énergie. Nous faisons des simulations avec la CRE et sommes attentifs à ce que les investissements sur le réseau aient un effet très limité sur le TURPE.
L’effacement est la contrepartie naturelle de l’augmentation des énergies renouvelables sur le réseau. Leur avantage est d’être décarbonées. Leur inconvénient est d'être intermittentes, ou plus difficiles à piloter. Nous serons de moins en moins capables de prévoir la production, ce qui est assez nouveau. Historiquement, nous avons mené de gros travaux dans le système électrique pour prévoir la consommation.
Un mécanisme en place depuis longtemps est le pilotage tarifaire. Un signal est envoyé au client particulier pour l’inciter à moduler sa consommation : c’est ce qui a historiquement été fait avec le tarif Tempo ou heures pleines / heures creuses. Ce dispositif tarifaire s’accompagne ou non d’un lien automatique entre le signal et l’usage. Par exemple, dans le cas des ballons d’eau chaude, un signal prévient si c’est une heure creuse ou pleine. En France, 11 millions de clients ont souscrit un abonnement qui automatise l’arrêt de leur ballon en heures pleines et son redémarrage en heures creuses.
Cependant, ce type de mécanisme est moins répandu pour d'autres usages. Dans une maison, le chauffage est le principal usage d’électricité, et il y aura bientôt les véhicules électriques. Nous pensons que le pilotage tarifaire pourrait se développer de manière efficace pour ces usages. Les véhicules électriques, idéalement, se chargeront pendant les heures creuses.
Par ailleurs, certains clients se tournent vers des dispositifs plus élaborés et sont rémunérés lorsqu’ils effacent leur consommation. Ces types d’effacement ou de flexibilité sont très utiles au système. Mais le distributeur est moins impliqué dans la chaîne communicante. C’est l’opérateur qui transmet directement le signal à son client. Notre rôle dans ces mécanismes est une responsabilité de comptage : nous attestons que le client s’est bien effacé. Nous ne jouons pas le même rôle que dans le cas d’un pilotage tarifaire où c’est le compteur Linky, pour les particuliers, qui envoie le signal tarifaire chez le client.
Tout le système de Linky a été pensé pour répondre à ces questions de sécurité. Tout est crypté à tous les maillons de la chaîne, dans les remontées vers nos concentrateurs et nos systèmes informatifs. Nous avons une zone sécurisée dédiée aux données Linky, avec un système de double cryptage, qui a fait l’objet de discussions avec l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d'information (ANSSI). Les données Linky sont dans un gros coffre-fort numérique, tout au long de la chaîne.
Au-delà des données Linky, la cybersécurité est un sujet très important chez Enedis. Nous avons une équipe de spécialistes et des dispositifs mis en place avec les autorités, et notamment l’ANSSI. Les moyens les plus importants sont mis en place sur ce sujet.
Note :
Journaliste énergie et rénovation
Juliette a rejoint Hello Watt en 2024 après des études de lettres et de marketing. Sa mission : vous tenir informés des dernières actualités du secteur de l’énergie dans les articles du blog Hello Watt.
Bonjour
Mon électricité et a 12 kva j'aurais voulu qu'il soit a 9 kva Me Charuel Véronique
Bonjour Madame Charuel,
Il faut vous adresser à votre fournisseur pour augmenter la puissance de votre compteur. Il transmettra la demande à Enedis qui se chargera de faire le changement de puissance, à distance si vous avez un compteur Linky, ou par le biais d'un technicien si vous avez un autre compteur.
Je vous invite à consulter cette page pour en savoir davantage sur le changement de puissance.
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