Prix du gaz 2024 : retour sur une année d’augmentation

Augmentation du prix du gaz : quelles sont les évolutions en 2024 ?

Fin 2023 : arrêt du tarif réglementé du gaz et du bouclier tarifaire

Le tarif réglementé de vente du gaz (TRVG), autrefois proposé par le fournisseur de gaz Engie, a pris fin en juin 2023. Cet arrêt était prévu de longue date et répond aux directives européennes sur la libéralisation du marché de l’énergie.

Cette fin du TRVG coïncide avec celle du bouclier tarifaire du gaz, qui s’appliquait au TRVG et qui avait été mis en place fin 2021. Ce dispositif visait à protéger les consommateurs français en période de forte crise de l’énergie et il a été levé, car les prix sur les marchés de gros tendaient à redescendre.

Depuis juillet 2023, la Commission de Régulation de l’Énergie (CRE) publie mensuellement le prix repère de vente du gaz (PRVG), un indice de référence utilisé par les fournisseurs pour structurer leurs offres. Ce dernier est resté plutôt stable les premiers mois et il a ensuite connu une première série d’augmentations à l’automne 2023, notamment en raison d’une grève sur un site gazier en Australie qui a fragilisé l’approvisionnement international : 

• le prix repère de vente du gaz a augmenté de 13 % en octobre 2023 ;
• puis de 5 % en novembre 2023 ;
• et à nouveau de 6 % en décembre 2023.

Janvier - avril 2024 : un début d’année favorable

En décembre 2023, la CRE a annoncé une première baisse du prix repère pour le mois de janvier 2024, de l’ordre de 4 %. En effet, à ce moment-là, le contexte était plus favorable sur les marchés, notamment parce que les stocks de gaz étaient au plus haut en Europe avant le début de l’hiver.

De plus, un nouveau FSRU (Floating Storage and Regasification Uni), une unité de regazéification du GNL (Gaz Naturel Liquéfié) a été mise en service au Havre, tandis que l’Allemagne s’est équipée de 3 infrastructures similaires. Cette augmentation des capacités d’importation de GNL a permis de diminuer les coûts d’approvisionnement et ainsi de faire baisser les prix du marché.

Cependant, le gouvernement français a décidé d’une hausse des taxes sur le gaz par décret le 30 décembre 2023. En effet, la TICGN, aussi appelée accise sur les gaz naturels, est passée de 8,45 €/MWh à 16,37 €/MWh, pour progressivement revenir à son niveau d’avant le bouclier tarifaire.

Cette évolution fiscale a annulé la baisse de 4 % prévue initialement par la CRE pour janvier 2024, mais les prix ont effectivement baissé en février, mars et avril 2024.

*une baisse de 4 % était initialement prévue, mais la hausse de la TICGN a finalement causé une augmentation de 6 % du prix repère de vente du gaz en janvier 2024

Mai - décembre 2014 : une augmentation quasi continue

À partir du mois de mai 2024, les prix du gaz sont repartis à la hausse sur les marchés de gros, entraînant une augmentation du prix repère. Ces hausses furent modérées en mai (+1,4 %) et juin (+2 %), mais une hausse majeure a eu lieu en juillet 2024.

En effet, l’entrée en vigueur de l’ATRD7 (accès des tiers au réseau de distribution) pour la période 2024 - 2027 a engendré une hausse du prix de l’abonnement, la part fixe du prix repère de vente du gaz. Parallèlement, la part variable du PRVG a continué son ascension des mois précédents, notamment en raison des températures estivales élevées dans le sud et l’est de l’Europe.

L’été 2024 a été le plus chaud jamais enregistré en Europe, et la demande en électricité a fortement augmenté pour répondre aux besoins en climatisation. Le gaz étant utilisé pour produire de l’électricité, une hausse de la demande entraîne mécaniquement les prix vers le haut.

En août 2024, une intensification de la guerre en Ukraine, avec l’incursion ukrainienne dans la région russe de Koursk, a inquiété les marchés internationaux du gaz, cette région abritant un important gazoduc. Ainsi, le prix du MWh a atteint son niveau de décembre 2023.

Cette incertitude sur les marchés de gros a perduré jusqu’à la fin de l’année 2024 avec des prix relativement volatils en octobre et décembre, renforcée par le contexte géopolitique instable en Ukraine et au Moyen-Orient. Cependant, deux légères baisses du prix repère ont eu lieu de septembre à novembre 2024, de 1 % à chaque fois.

Ces diminutions des prix sont le résultat de stocks de gaz assez hauts à l’approche de l’hiver et de températures automnales modérées. Néanmoins, les prix sont restés à un niveau assez élevé, sur toute la fin de l’année 2024.

2024, une année de hausse, qui se poursuit en 2025

En définitive, malgré quelques baisses significatives en début d’année et d’autres plus anecdotiques à l’automne, la tendance de l’année 2024 est globalement à la hausse des tarifs. En effet, le prix repère de vente du gaz a connu une hausse moyenne de 8 % sur l’ensemble de l’année. Cette évolution des prix du gaz s’est poursuivie au début de l’année 2025, avec des hausses de : 

• 4,5 % en janvier 2025 ;
• 0,9 % en février 2025 ; 
• 2 % en mars 2025.

En janvier 2025, le prix repère de vente du gaz a atteint son plus haut niveau depuis sa création et a continué son ascension les mois suivants. Depuis son lancement en juin 2023, le prix repère de vente du gaz a connu près de 25 % de hausse.

Prix du gaz : quelles perspectives pour l’année 2025 

Il est toujours difficile de prédire l’évolution des prix de l’énergie, tant ces marchés sont instables et les prix sont volatils. Cependant, quelques tendances se dessinent à court et moyen terme.

Une poursuite de la hausse jusqu’en juin 2025 ?

L’année 2025 a commencé comme 2024 s’était terminée, avec des hausses tarifaires pour le gaz. En effet, des températures particulièrement froides en janvier et février ont fait augmenter la consommation et les stocks de gaz sont désormais anormalement bas : 

• début février 2025, les stocks européens étaient à peine à 63 % de leur capacité contre 78 % à la même période en 2024 ;
• le niveau de stocks français était à 25 % à la mi-février.

Par ailleurs, le contrat de transit du gaz russe par l’Ukraine a pris fin en janvier, provoquant une nouvelle augmentation sur les marchés. Ainsi, le niveau des stocks, combiné aux prévisions climatiques pour la première moitié de l’année, laissent présager de nouvelles hausses des prix du gaz.

Un possible baisse sur la deuxième moitié de l’année 2025 ?

En revanche, les contrats futurs qui permettent d’acheter de l’énergie à une date future pour un prix fixé à l’avance, affichent une baisse à moyen terme. Si le prix du MWh a atteint 58 € en février 2025, il se négociait autour de 37 €/MWh pour fin 2026, et 27 €/MWh pour fin 2027.

Cette baisse des contrats à terme pourrait permettre de stabiliser partiellement les prix et engendrer une baisse, si toutefois d’autres facteurs ne viennent pas perturber les marchés. Parmi les raisons qui expliquent cette baisse des prix du gaz, on note l’augmentation des capacités de transports, de stockage et de regazéification du GNL (Gaz Naturel Liquéfié) en Europe, ainsi que la hausse de la production aux États-Unis et au Qatar.

En effet, le GNL, notamment importé des États-Unis et du Qatar, permet de combler la baisse des livraisons de gaz russe. Cependant, le manque d’infrastructure et la concurrence d’autres marchés importateurs, comme l’Asie, ont fait grimper les prix en 2021/2022, mais ceux-ci pourraient, à terme, revenir à la normale. 

Vers une nouvelle crise de l’énergie ?

D’autres experts estiment néanmoins que la situation pourrait s’aggraver à l’avenir et conduire à une nouvelle crise de l’énergie. En cause, des facteurs déjà connus tels que : 

• l’arrêt du transit du gaz russe par l’Ukraine depuis janvier 2025 ;
• un hiver plus froid que la moyenne ;
• une faible production éolienne qui augmente l’utilisation du gaz pour la production d’électricité.

Il faut ajouter à cela de futures réglementations, comme l’incorporation obligatoire de gaz vert pour les fournisseurs ou la création d’un nouveau marché du carbone (ETS2) en 2027. Le gaz vert, ou biogaz, coûte en effet plus cher, ce qui risque d’impacter les offres proposées aux consommateurs. De plus, le nouveau marché du carbone (ETS2) pourrait avoir un impact sur la facture des consommateurs utilisant les énergies fossiles (donc le gaz naturel), notamment pour le chauffage.

Comment se protéger des augmentations des prix du gaz ?

Pour se protéger des hausses des tarifs du gaz, la meilleure solution reste de souscrire un abonnement à prix fixe. En effet, avec ce type de contrat, le prix du kWh HT et parfois celui de l’abonnement, n’évoluent pas sur une durée déterminée à la signature (de 1 à 3 ans en général) ce qui permet d’éviter les fluctuations du marché.

En cas d’évolution des taxes, le prix de ces offres évolue également, mais il convient de noter que : 

• les tarifs d’acheminement, d’accès au réseau et de stockage ont évolué en 2024 et sont en vigueur jusqu’en 2027, il y a donc peu de risques qu’ils impactent directement votre contrat à prix fixe d’ici là ;
• la TICGN a déjà connu plusieurs hausses ces dernières années pour retrouver son niveau d’avant la crise de l’énergie, les prochaines augmentations devraient donc être plus modérées. Attention cependant, l’accise sur les gaz naturels (TICGN) est désormais indexée à l’inflation ;
• la hausse de la TVA sur le prix de l’abonnement, passant de 5,5 à 20 %, prévue pour l’été 2025, concerne tous les types de contrats, qu’ils soient à prix fixe ou non.

De nombreux fournisseurs alternatifs de gaz, concurrents d’Engie, le fournisseur historique, proposent aujourd’hui ce type d’offre. Si un tel contrat vous intéresse, découvrez dans le tableau ci-dessous une liste non exhaustive des offres de gaz à prix bloqués actuellement disponibles : 

Prix de l’abonnement et du kWh pour une consommation de 12 000 kWh/an en zone tarifaire 2, mis à jour en mai 2025

Comment changer de fournisseur de gaz ?

Souscrire un contrat de gaz

Si vous souhaitez réaliser des économies en souscrivant un contrat chez le meilleur fournisseur de gaz naturel, rien de plus simple. Il vous suffit de souscrire un nouveau contrat pour que votre nouveau fournisseur résilie l’ancien.

La souscription est rapide et gratuite, vous aurez simplement besoin de : 

• vos coordonnées ;
• l’adresse du logement à alimenter ;
• le numéro du compteur de gaz (PCE) ;
• un relevé de compteur ;
• un RIB en cas de prélèvement automatique.

En revanche, si vous profitez d’un déménagement pour changer de fournisseur de gaz, vous devrez souscrire votre nouveau contrat 15 jours à l’avance et résilier vous-même l’ancien abonnement dans les mêmes délais. Vous aurez également des frais de mise en service à régler, qui sont les mêmes chez tous les fournisseurs et correspondent aux tarifs de GRDF, le gestionnaire du réseau.

Choisir son offre de gaz

Avant de penser à la souscription, vous devrez choisir un fournisseur et une offre de gaz ! Pour cela, vous pouvez utiliser un comparateur en ligne comme celui d’Hello Watt, avant de trouver le contrat qui correspond le mieux à vos besoins.

En effet, le meilleur contrat dépendra de plusieurs facteurs, tels que : 

• votre consommation annuelle de gaz (cuisson, eau chaude, chauffage) ;
• la surface de votre logement ;
• le nombre d’occupants dans votre logement ;
• la qualité de l’isolation.

FAQ - Vos questions sur l’augmentation des prix du gaz en 2024

Pourquoi les prix du gaz ont augmenté en 2024 ?

Les prix du gaz ont commencé leur ascension à partir du mois de mai 2024, en raison d’une hausse des coûts d’approvisionnement sur les marchés de gros. En effet, des températures élevées dans certaines zones de l’Europe ont fait augmenter la demande en électricité pour la climatisation. Le gaz étant utilisé pour produire de l’électricité, cette forte demande a mécaniquement fait augmenter les prix.

Par ailleurs, une intensification des conflits en Ukraine et au Moyen-Orient a renforcé davantage l’incertitude des marchés et fait grimper les prix également.

Les prix du gaz vont-ils augmenter en 2025 ?

Pour la première moitié de l’année 2025, les prix devraient continuer leur ascension, notamment à cause des températures très basses de janvier et février. Les stocks de gaz, pourtant au plus haut avant l’automne, affichaient déjà un taux inquiétant à la mi-février.

La fin du transit du gaz russe par l’Ukraine est aussi un facteur d’augmentation des prix. En revanche, les tarifs pourraient baisser sur la deuxième moitié de l’année, comme semblent l’indiquer les prix des contrats à terme (contrats futurs).

Les prix de l’électricité ont-ils augmenté en 2024 ?

En 2024, le tarif réglementé de l’électricité a augmenté de 10 % au mois de février et il est resté stable en août, date prévue de la seconde révision annuelle. Sur les marchés de gros, les prix ont continué à baisser, comme c’était le cas depuis la mi-2023.

En février 2025, le tarif réglementé de vente de l’électricité a diminué de 15 % en moyenne, une première depuis de nombreuses années.