Info ou intox : ce qu’il faut savoir sur les passoires thermiques
Dans le monde de la rénovation énergétique, le Gouvernement a fait des passoires thermiques sa priorité. Les décrets se multiplient pour chasser ces logements du marché immobilier et pousser leurs propriétaires à les rénover. Si ces habitations représentent un enjeu de taille, il convient de comprendre pourquoi. Hello Watt vous aide à démêler le vrai du faux et passe au peigne fin les idées reçues au sujet des passoires thermiques.
En résumé :
- Les passoires thermiques sont des logements qui consomment énormément d’énergie, notamment à cause d’un manque d’isolation et d’un système de chauffage obsolète.
- En France, on en dénombre près de 5 millions, réparties principalement en Île-de-France, dans la Creuse, le Cantal, en Lozère et dans les Alpes-de-Haute-Provence.
- Les passoires thermiques compromettent le confort thermique des occupants en hiver, comme en été.
- On constate à cause d’elles un phénomène de précarité énergétique. Les ménages préfèrent sacrifier leur confort plutôt que de payer des factures d’énergie excessives.
- Les logements énergivores vont progressivement être interdits à la location.
Idée reçue n°1 : C’est dans les régions rurales que l’on trouve le plus de passoires thermiques
Faux ! Comme nous le révélait notre étude sur les passoires thermiques en 2023, on trouve une très grande quantité de logements énergivores en Île-de-France. Des villes comme Paris, Nanterre, Saint-Denis ou encore Boulogne-Billancourt apparaissent dans le top 10 des villes avec le plus grand nombre de passoires thermiques.
Cela s’explique d’une part par la grande densité de logements dans ces villes. Disposer d’autant de logements inclue forcément un nombre plus conséquent de passoires thermiques. D’autant plus qu’une partie du parc immobilier d’Île-de-France est relativement ancien.
D’autre part, puisque la demande de logements est toujours haute, les locataires acceptent bien souvent de faire l’impasse sur l’efficacité énergétique d’une habitation, préférant avoir un toit sur la tête, plutôt que rien du tout. La rénovation énergétique n’est donc pas systématiquement une priorité pour les propriétaires.
Le saviez-vous ?
En France, les 5 millions de passoires thermiques sont principalement situées :
- en Île-de-France ;
- dans la Creuse ;
- dans le Cantal ;
- en Lozère ;
- dans les Alpes-de-Haute-Provence.
Idée reçue n°2 : Ce n’est un problème qu’en hiver
Faux ! Les passoires thermiques peuvent être un calvaire aussi bien en hiver qu’en été. En effet, puisque le défaut principal de ces logements est le manque d’isolation, le confort thermique des occupants peut aussi être compromis pendant la saison estivale.
Si en hiver une passoire thermique n’est pas en mesure de garder la chaleur produite par le système de chauffage, en été, c’est la fraîcheur qu’elle ne peut pas conserver efficacement.
Dans ce cas-là, on parle de bouilloire énergétique. L’habitation est plus ou moins (en fonction de son orientation) exposée aux rayons du soleil et la température intérieure grimpe en flèche. Une fois la nuit tombée, les températures ne baissent pas suffisamment pour que la chaleur s’échappe et une nouvelle journée commence.
Si des solutions plus ou moins économiques et écologiques existent pour contrer ce phénomène (comme les pompes à chaleur hybrides), il demeure que le confort thermique (en l’occurrence le confort d’été) n’est pas garanti.
Bon à savoir :
Une bouilloire énergétique est un logement dans lequel le confort d’été ne peut pas être garanti pendant au moins 25 jours dans l’année.
Idée reçue n°3 : Les ménages résidant dans les passoires thermiques chauffent moins leur logement
Vrai. C’est d’ailleurs en cela que réside le cercle vicieux des passoires thermiques. Puisque le logement est mal isolé, les occupants doivent choisir entre :
- augmenter le chauffage pour conserver un minimum de confort thermique et accepter de s’acquitter de factures énergétiques excessives ;
- se résigner à vivre dans des conditions dégradées, afin d’éviter de gâcher de l’énergie et de payer des factures exorbitantes.
Cette tendance permet aussi de mettre en exergue la différence entre la consommation théorique et réelle. La consommation théorique (annoncée par un DPE), n’est pas représentative des réelles habitudes de consommation des ménages vivant dans les passoires thermiques.
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Idée reçue n°4 : Les passoires thermiques ne pourront bientôt plus être louées
C’est vrai et les interdictions ont déjà commencé ! Dans le but d’accélérer la transition énergétique en France et d’encourager les propriétaires à rénover leurs logements énergivores, un calendrier a été mis en place.
Celui-ci prévoit plusieurs échéances à partir desquelles il ne sera plus possible de mettre en location certains logements, en fonction de leurs classes énergétiques au DPE (Diagnostic de Performance Énergétique). Voici ces dates :
- 1ᵉʳ janvier 2023 : les bâtiments classés G+ (consommation énergétique supérieure à 450 kWh/m²/an) sont interdits à la location ;
- 1ᵉʳ janvier 2025 : les habitations classées G au DPE seront interdites à la location ;
- 1ᵉʳ janvier 2028 : les logements classés F seront interdits à la location ;
- 1ᵉʳ janvier 2034 : les maisons et appartements classés E au DPE ne pourront plus être proposés à la location.
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