Quelles seraient les conséquences de la faillite d’Hydroption pour le marché de l’électricité ?

La potentielle faillite d’Hydroption : toute l’actualité

Hydroption, fournisseur d’énergie spécialiste des industriels, avait confirmé le mardi 16 novembre que l’administration souhaitait lui retirer son autorisation d’exercer. En effet, une “notification préalable à son retrait de licence de fournisseur” lui aurait été envoyée par la DGEC. Le 1^er décembre, le fournisseur a été liquidé pour de bon.

L’information de la potentielle faillite d’Hydroption avait été confirmée en novembre par le ministère de la Transition écologique, qui surveille de près la situation des fournisseurs d’électricité et de gaz naturel en cette période difficile sur le marché de l’énergie français et européen. Hydroption avait alors annoncé vouloir contester la décision de la DGEC et cherchait un repreneur, mais a finalement fait faillite deux semaines plus tard.

Au cours de cette journée de novembre, les salariés d’Hydroption avaient été prévenus de leur licenciement économique pour le 31 décembre 2021.

Déjà en procédure de sauvegarde depuis 2018, Hydroption avait été placé en redressement judiciaire par le Tribunal de Toulon le 21 octobre 2021.

Pourquoi Hydroption a-t-il fait faillite ?

Une conjoncture défavorable

Hydroption a enduré la récente flambée des prix de l’électricité et du gaz avec une grande difficulté, l’une des principales raisons de sa prochaine faillite potentielle.

Pour rappel, depuis l’été 2021, les prix du gaz naturel flambent en France et ailleurs en Europe. En cause, la forte demande liée à la reprise de l’activité économique post-covid, des difficultés de s’approvisionner auprès des pays producteurs (Russie, Norvège, Algérie notamment) et l’augmentation de la taxation CO2. L’augmentation des prix du gaz naturel a entraîné dans son sillage une hausse des tarifs de l’électricité.

Les consommateurs et les autres acteurs du marché de l’énergie sont nombreux à pâtir de cette situation ; les fournisseurs d’énergie, notamment, achètent l’essentiel de l’énergie qu’ils commercialisent sur les marchés de gros, dont les prix varient en fonction de l’offre et de la demande. Or, compte tenu de la forte demande et des importantes difficultés d’approvisionnement en gaz naturel pour les pays européens, nombre de fournisseurs d’énergie ont été fragilisés au cours de cette période peu fructueuse, comme c’est le cas d’Hydroption.

Des choix malheureusement peu stratégiques

Au vu de la faible demande de sa clientèle en 2020 à l’occasion de la crise sanitaire, Hydroption avait fait le choix de réduire ses achats en électricité. Cependant, l’activité économique reprenant en 2021 a forcé le fournisseur, acculé, à s’approvisionner sur les marchés de court terme, qui ont présenté des prix astronomiques ces derniers mois.

Face aux tentatives de négociation d’Hydroption visant les termes des contrats, de gros clients comme l’État français et l'Armée ont préféré changer de fournisseur d’énergie. Le contrat avec la mairie de Paris, prépayé au moment de sa signature, prendra quant à lui fin au 31 décembre 2021.

L’éventuelle faillite d’Hydroption : quelles incidences sur le marché de l’énergie ?

Un bon nombre de fournisseurs ont déjà augmenté leurs prix, supprimé la commercialisation de certaines de leurs offres, voire même congédié leurs clients (comme c’est le cas de E.Leclerc énergies). Hydroption est le premier fournisseur d’énergie faisant faillite en France. 

L’explosion des prix de l’énergie qui a lieu depuis quelques mois fait craindre une réaction en chaîne et des faillites en cascade parmi les fournisseurs d’énergie, comme ce fut le cas au Royaume Uni.