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Les passoires thermiques sont à la fois un défi pour l’écologie et pour le pouvoir d’achat des Français. Dans le cadre de la réforme de MaPrimeRénov' en 2024, le Gouvernement a fait de la lutte contre les passoires thermiques sa priorité. 5 millions de passoires attendent d’être rénovées.
Où sont-elles ? À quoi ressemblent-elles ? Quels travaux effectuer en priorité pour les faire sortir de ce statut ? Quelles sont les aides et le coût moyen d’une rénovation ? Autant de questions auxquelles nous allons tenter de répondre dans cette étude.
L’essentiel sur les passoires thermiques
Une passoire thermique est un logement qui présente une très mauvaise performance énergétique. En d'autres termes, une passoire thermique est un logement caractérisé par une isolation thermique insuffisante et des dispositifs inefficaces en matière de chauffage, ce qui entraîne une déperdition significative de chaleur. Ces habitations sont souvent associées à une consommation énergétique élevée, entraînant des coûts de chauffage importants et une empreinte carbone plus importante.
D’un point de vue normatif, une passoire thermique est un logement classé dans les catégories les moins performantes (lettres F ou G) selon le Diagnostic de Performance Énergétique (DPE).
Pour permettre à tous les Français de retrouver le DPE de leur logement, Hello Watt a créé une carte interactive fondée sur les diagnostics répertoriés auprès de l’ADEME. À partir d'une simple adresse, il est désormais possible de trouver son DPE (ou celui de son voisin !).
Capture d'écran de la carte interactive Hello Watt
Retrouvez votre DPE
Renseignez votre adresse dans notre outil pour connaître facilement la classe DPE de votre logement.
Depuis le 1er janvier 2023, les propriétés les plus énergivores de la catégorie G, baptisées "G+", avec une consommation d'énergie finale de 450 kilowattheures par mètre carré et par an, ne peuvent plus être louées. Par la suite, le seuil sera progressivement relevé pour inclure tous les biens classés G, puis F, et enfin E, selon un calendrier précis.
Ces données proviennent de la base de l’ADEME en open data pour les DPE réalisés après juillet 2021.
D'importantes différences existent par rapport à l'étude que nous avions menée en juin 2022 puisqu'elle avait été faite sur les DPE d'avant juillet 2021. Cette nouvelle version est réalisée sur les DPE post-Juillet 2021.
Dans certains départements comme Paris, la hausse de la proportion de passoires peut s’expliquer en partie par le fait que le marché évolue et que les ventes de passoires thermiques augmentent. Le DPE étant nécessaire à la vente, les passoires peuvent être ainsi sur-représentées.
Globalement, cette année comme l’année dernière, on constate une sur-représentation des villes de région parisienne dans ce classement effectué sur les 50 plus grosses villes françaises.
À Modane en Savoie, 7 DPE sur 10 sont F et G. Dans les stations de sports d’hiver, la part de passoires thermiques est impressionnante : par exemple, 57 % à La Clusaz et à La Plagne, 56 % à Tignes et 50 % aux Gets.
Les villes méditerranéennes où le climat est plus doux sont fortement représentées dans ce classement, car le besoin de chauffage évalué par le DPE est moins important.
Une passoire thermique “type” est un appartement de 67 m² qui a été construit en 1953, chauffé à l'électricité.
Alors que 60 % des logements sont généralement des appartements, seulement 52 % des passoires thermiques correspondent à cette catégorie. Ainsi, la proportion d'appartements parmi les passoires thermiques est inférieure à la moyenne pour l'ensemble des logements. La proportion des passoires thermiques chauffées au fioul est significativement élevée, atteignant 18,5 % (contre 7 % pour la moyenne des logements).
En théorie, une passoire thermique consomme environ 400 kWh/m²/an. Dans la pratique cependant, on constate que la moyenne se situe plutôt autour de 100 kWh/m²/an*. Cette différence s’explique en partie par le fait que les ménages résidant dans les passoires thermiques chauffent moins leur logement.
*La consommation réelle moyenne des logements en fonction de leur classe énergétique est calculée à partir des données fournies par les utilisateurs de l’application Hello Watt.
Pour environ 800 logements, nos data scientists ont réussi à faire correspondre les données de consommation et le jeu de données de l’Ademe à partir des codes INSEE et de l’adresse postale. Une unique adresse postale peut héberger plusieurs logements : une fois qu’une correspondance potentielle entre un DPE ADEME et une consommation Hello Watt est identifiée, une série de vérifications additionnelles est donc effectuée pour vérifier que les deux enregistrements correspondent au même logement.
Prenons l’exemple d’une maison de 150 m², construite avant les années 1970, occupée par 4 personnes sur 2 niveaux habitables.
La maison n’est pas accolée à d’autres logements, aucun travaux n’ont été réalisés depuis sa construction. Le logement possède des combles perdus, un sous-sol non chauffé, 2 portes et 10 fenêtres donnant sur l’extérieur.
La maison n’est pas équipée de climatisation et possède une VMC simple flux.
Le chauffage de la maison est assuré par une chaudière au gaz.
Cette maison est considérée comme étant une passoire thermique : elle est classée F, et possède une consommation de 356 kWh/m²/an.
L’isolation des combles pour cette maison représente un coût moyen de 1 282 €. Pour un ménage aux revenus très modestes, 430 € de primes CEE peuvent être déduites du devis. Le reste à charge est donc de 851 €. Pour ce type de chantier, la durée des travaux est de 3 heures.
Coût moyen des travaux
1 282 €
MaPrimeRénov’
0 €
Prime CEE
430 €
Reste à charge
851 €
Économies sur la facture d'énergie
- 390 €/an
Les économies obtenues à travers ce geste sont de l’ordre de 390 €/an pour le logement étudié. Il permet de réduire de 9 % la consommation d’énergie du logement.
Ce geste permet de gagner une classe énergétique : avec ce premier geste, le logement passe donc de F à E.
L’isolation des murs par l’extérieur est un geste plus engageant mais également plus efficace.
Dans le cas étudié (maison de 150 m²), cela représenterait un coût total de 27 000 €. 1 340 € est pris en charge par les primes CEE. Concernant MaPrimeRénov', l’aide pour un foyer aux revenus très modestes est de 75 €/m². En considérant que la maison requiert 150 m² de murs à couvrir, l’aide MPR s’élève ici à 11 250 €. Le reste à charge pour la famille est donc de 14 410 €. Ces travaux conduisent à des économies annuelles de 1 880 €/an.
27 000 €
MaPrimeRénov'
11 250 €
1 340 €
14 410 €
- 1 880 €/an
Bien que coûteux, ces travaux ont un effet très important sur la classe énergétique du logement et sa valeur verte : couplé à l’isolation des combles, notre logement type afficherait désormais à l’issue de l’isolation des murs une classe énergétique C pour l’énergie (D pour la note Climat).
Gain de classes pour un cumul de 2 gestes
Dans notre étude, nous considérons le remplacement de la chaudière gaz par une pompe à chaleur air-eau. C’est une intervention qui dure 2 jours.
Une PAC air-eau coûte en moyenne 13 000 €. Notre ménage est éligible à 4 000 € d’aide MaPrimeRénov' et 4 000 € des CEE, soit 8 000 € d’aides. Le reste à charge, de 5 000 €, sera rentabilisé dès la 3ème année : les économies réalisées dans ce cas de figure seront de 1 970 €/an !
13 000 €
4 000 €
5 000 €
- 1 970 €/an
Attention : il est important, pour dimensionner correctement votre pompe à chaleur, de commencer par les travaux d’isolation.
Ce 3ème geste, réalisé après les 2 premiers, permet d’élever la note Énergie à B et la note climat à A. Le DPE étant la plus basse des 2 notes, nous avons, avec ces 3 chantiers, fait passer notre logement classé F à un logement classé B.
Gain de classes pour un cumul de 3 gestes
Nous avons donc effectué 3 gestes successifs pour un montant total de 17 000 € environ. Combinés, ces travaux permettent de réduire la facture énergétique de 70 %, soit 4 240 € d’économies potentielles chaque année. En 5 ans, les travaux sont rentabilisés. Sans compter que la valeur verte de la maison s’est envolée, puisque nous avons transformé une passoire thermique en logement basse consommation.
Montant total des travaux
41 282 €
Aides perçues
21 020 €
20 262 €
Dans le cas où ces trois gestes sont effectués en même temps, on parle d’une rénovation d’ampleur. Dans ce cas, une aide spécifique sera mise en place en 2024, on en parle au chapitre suivant !
Pour permettre à tout le monde d’estimer le DPE de son logement et de découvrir quel bouquet de travaux permet d’améliorer sa classe énergétique, Hello Watt a mis au point un bilan énergétique gratuit à réaliser en ligne.
Captures d’écran du bilan énergétique d’Hello Watt
En 2024, le dispositif de MaPrimeRénov' (MPR) évolue avec une segmentation en deux parcours distincts :
Le premier, intitulé "Performance", cible les rénovations multigestes, nécessitant un accompagnement dédié par un tiers de confiance appelé "Mon Accompagnateur Rénov’" (MAR). Ce parcours vise les logements classés D à F, avec pour objectif une rénovation d'ampleur impliquant le saut d'au moins deux classes sur le DPE.
Les travaux incluent le changement de système de chauffage pour une option moins carbonée, des gestes d'isolation, et le traitement de la ventilation. L’aide pourra couvrir jusqu’à 70 000 euros de travaux, dans la limite de 90 % du montant final. Le MAR est obligatoire, financé entre 20 % et 100 % selon les catégories de revenus.
Le deuxième parcours, "Efficacité", concerne les logements hors passoires thermiques et vise à décarboner l'énergie de chauffage avec des PAC. Ce parcours est destiné aux revenus très modestes, modestes et intermédiaires. Le montant de l’aide va être augmenté pour ces gestes, avec un plafond allant de 1 000 à 2 000 € en fonction des ménages.
L’objectif affiché de cette révision de MPR est d’augmenter le nombre de rénovations d’ampleur, et notamment le nombre de travaux d’isolation. On peut s’attendre à ce que le marché des DPE s’accélère également puisqu’ils deviendront systématiques avant chaque intervention monogeste.
Reprenons notre exemple du chapitre précédent pour évaluer les changements induits par une telle réforme.
Le ménage que nous avons étudié a effectué, sur une passoire thermique, 2 gestes d’isolation (combles et murs) et un geste de chauffage, il entre donc dans le cadre d’une rénovation d’ampleur.
Puisque (i) nous avons pris l’exemple d’un ménage aux revenus très modestes et que (ii) il y a eu un saut de 4 classes énergétiques grâce aux travaux, notre ménage sera éligible aux aides maximales, soit 80 % du montant des travaux. À cela, il convient d’ajouter une bonification de 10 % pour le fait d’avoir sorti le logement du statut de passoire thermique.
Le coût total des travaux, évalué à 41 282 €, n’atteint pas le plafond de 70 000 € fixé par le Gouvernement. Le foyer bénéficiera donc de l’intégralité de l’aide, soit 90 % du montant des travaux. Ainsi, le reste à charge de 2023 évalué à 20 262 € passerait, en 2024, à simplement 4 128 € !
À noter également que la réforme de MaPrimeRénov’ exigerait dans ce cas de passer par un Accompagnateur Rénov. Pour notre ménage aux revenus très modestes, ce coût supplémentaire serait pris en charge à 100 %.
Actuellement, seuls les logements consommant plus de 450 kwh/m²/an sont interdits à la location. Cependant, la situation va changer dès 2025, car les logements classés G ne pourront plus être loués. Ce sera au tour des logements F en 2028.
Depuis le 1er avril 2023, si vous souhaitez vendre une maison individuelle ou un immeuble comprenant plusieurs logements classés en catégorie F ou G (qualifiés de passoires thermiques) en tant que seul propriétaire, il est obligatoire de remettre un audit énergétique à l'acheteur potentiel.
Bien que la ministre Agnès Pannier-Runacher ait affirmé que les logements classés G paient en théorie jusqu'à 7 500 € par an en factures énergétiques, la réalité sur le terrain s'avère plus nuancée. Si on reprend le calcul théorique, 7 500 € s’obtient par exemple pour un logement de 75 m², consommant 435 kWh/m²/an (classé G), chauffé à l’électricité. Dans la pratique, les logements classés G ne chauffent pas autant que les catégories énergétiques supérieures.
Cependant, cela ne diminue en rien la gravité du problème des passoires thermiques. Les ménages occupant ces logements se retrouvent confrontés à un réel dilemme : soit ils acceptent de vivre dans des conditions de chauffage précaires et ressentent le froid, soit ils s'exposent à des factures énergétiques démesurées.
Cette situation souligne l'urgence de prendre des mesures efficaces pour remédier à la vétusté énergétique des logements et améliorer les conditions de vie des occupants.
Faites le bilan !
Évaluez les performances de votre bien immobilier et planifiez vos travaux de rénovation.
Content Manager
Madeleine rejoint Hello Watt en 2020 pour informer les consommateurs sur le marché de l'énergie. Aujourd'hui responsable du pôle contenu, elle est spécialiste des sujets liés à l'énergie et au suivi de la consommation.
Super bon article, d'excellentes explications
Bonjour, merci pour ce retour !
À très vite chez Hello Watt ⚡
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