Interview de Philippe Rivet, directeur des opérations de Mini Green Power

Comment est né le projet de Mini Green Power ?

Jean Riondel, notre président et fondateur de Mini Green Power, était expert dans le démarrage des plus grosses centrales gaz du monde. 

Il a eu la volonté de réorienter son savoir-faire et son expérience pour mettre au point une technologie capable de créer de l’énergie bas-carbone, à partir de sources renouvelables et capable de présenter une alternative sérieuse aux énergies fossiles.

Jean a eu une double intuition au départ :

• l’énergie de demain sera produite en local par des petites infrastructures installées chez le client ;
• la valorisation des déchets produits localement sera à la base de la transition énergétique.

C’est comme cela qu’est née Mini Green Power en 2014. On voit en 2023 que son intuition s’est révélée exacte.

Votre technologie utilise des déchets locaux comme énergie renouvelable, pouvez-vous nous rappeler ce à quoi correspond la biomasse et les déchets que vous valorisez ?

Avec Mini Green Power, nous avons la volonté d’élargir au maximum notre spectre de déchets entrants. Nous intégrons déjà deux catégories de déchets non valorisés ailleurs et destinés d’ordinaire à l’enfouissement (bois de mauvaise qualité comme le bois d’ameublement, broyat d’élagage, combustibles solides de récupération).

Notre technologie participe à la transition énergétique pour différentes raisons : 

1. selon l’ADEME, la conversion de la biomasse en énergie présente un bilan nul en CO2 puisque le CO2 émis pendant cette conversion correspond à celui que la plante a capturé lors de sa croissance ;
2. nos centrales permettent les meilleurs niveaux d’émission en générant peu de poussières, peu de NOX (oxyde d’azote) et peu de CO (monoxyde de carbone). Pour les CSR (combustibles solides de récupération), nous disposons d’une technologie capable de filtrer les fumées ;
3. nous évitons également les émissions de GES liés au transport des déchets et à leur enfouissement puisque nous sourçons du déchet en circuit court au plus près de nos clients.

C’est aussi en partie pourquoi nous nous différencions d’une chaudière à biomasse classique.

Qui fait appel aux solutions Mini Green Power et pourriez-vous étendre votre solution aux particuliers ?

Nos clients ont tous un point commun  : la volonté de se détacher des énergies fossiles et de diminuer leur empreinte environnementale. 

Ce sont généralement des spécialistes des déchets ou des industriels fortement consommateurs d’énergie comme des industriels de l’agro-alimentaire, des papeteries, des spécialistes du BTP.

Nos centrales vertes ne sont pas adaptées pour les particuliers, car notre gamme de puissance est trop élevée pour des particuliers. L’équation financière ne serait pas possible. 

Votre raison d’être “l’autonomie énergétique locale bas-carbone” a pris tout son sens ces dernières années avec la crise énergétique et les enjeux environnementaux, est-ce que ce contexte a engendré plus de commandes chez Mini Green Power ?

Nous sommes très sollicités, que ce soit pour des besoins en énergie (ventes de chaleur, vente d’électricité ou vente de centrales) ou pour des sécheurs.

Nous avons vendu plusieurs études depuis décembre dernier. Le processus est un peu long au vu de l’investissement que cela représente, mais cela devrait déboucher sur des projets de centrale d'ici à quelques semaines.

Nous avons déjà 4 centrales construites et installées en France et en Europe : Pays de Galles, Sicile, Bretagne et un démonstrateur à Hyères. Nous souhaitons déployer une flotte de centrales que nous allons financer à travers des sociétés projets.

Pensez-vous que les déchets locaux que vous valorisez pourraient être une solution pour décarboner à grande échelle le mix énergétique français ?

Le mix énergétique est important dans l’environnement de l’énergie en France. Quand on est mono-source, ça ne fonctionne pas, on se met en danger. 

Il n’y a pas que la solution Mini Green Power, il y a plein de solutions à prendre en compte dans le mix énergétique. 

De toute façon, Mini Green Power n’arriverait pas à répondre à tous les besoins du marché. Il faut donc trouver un équilibre avec des solutions complémentaires (énergie éolienne, énergie solaire, les biodéchets, etc.) pour assurer le mix énergétique. 

Comment voyez-vous évoluer le mix énergétique français dans les années à venir ?

On sait que des lois ont déjà été votées pour développer les énergies renouvelables, mais aussi relancer le nucléaire.

Un mix énergétique mono-source ne fonctionnera pas. Il y a de la place pour toutes les solutions qui permettent la création d’énergie décarbonée.

Philippe Rivet, directeur des opérations de Mini Green Power

Chez Mini Green Power, on croit dur comme fer que ce sont des solutions locales qui vont apporter des réponses.

Faire venir du gaz ou de l’énergie fossile de l’autre bout du monde n’a pas de sens en termes d’empreinte carbone. L’énergie, on en a besoin là où on produit, les entreprises ont besoin de ne plus être dépendantes d’un autre pays pour se fournir en énergie.