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C’est ce mardi 15 avril qu’est allumée, en Grèce, la flamme des Jeux olympiques d’été de 2024. À cette occasion, nous proposons de faire le bilan énergétique des JO 2024.
Les Jeux olympiques d'été de 2024 affichent deux objectifs ambitieux : réduire de moitié les gaz à effet de serre par rapport aux éditions précédentes (Rio en 2016 et Londres en 2012) et recourir exclusivement à de l’électricité d’origine renouvelable.
Pourtant, certaines critiques de greenwashing fusent à l’encontre de ces Jeux “écolo”. En témoigne l’action remarquée du mouvement écologiste Youth for Climate, qui a jeté des litres de faux sang sur les anneaux olympiques installés sur le parvis de l’Hôtel de ville de Paris en juillet 2023. Les JO peuvent-ils combiner “innovation et audace” avec sobriété énergétique et faible impact environnemental ?
En résumé :
Le site officiel des Jeux promet “des engagements inédits pour le climat [...] avec comme lignes directrices la sobriété, l’innovation et l’audace” (1). Les objectifs environnementaux des Jeux ont pourtant été revus à la baisse entre 2021 et 2023.
En avril 2021, le Comité d’organisation des Jeux Olympiques (COJO) promettait un impact environnemental positif, avec plus de CO2 absorbés que de CO2 émis. Depuis mai 2023, la promesse se limite à réduire de moitié les émissions par rapport aux éditions des années 2010. Les Jeux de Rio en 2016 et Londres en 2012 ont servi de référence avec 3,5 millions de tonnes de CO2 émis en moyenne.
Le cap à ne pas franchir pour les Jeux 2024 est donc fixé à 1,58 millions de tonnes de CO2. Pour donner un ordre de grandeur, un Français moyen a émis en moyenne 8 tonnes de CO2 par an en 2022. Cela signifie que cette nouvelle édition des JO de Paris devrait émettre en trois semaines autant de CO2 qu’environ 200 000 Français en un an.
La construction de bâtiments et leur consommation d’énergie pèsent souvent lourd dans la balance des émissions de gaz à effet de serre.
Le Comité d’organisation met l’accent sur le fait que 95 % des infrastructures qui accueilleront les Jeux sont déjà existantes ou seront temporaires. Une situation bien différente de l’impact écologique considérable de la Coupe du monde de football 2022, quand le Qatar avait dû engager d’importants travaux de construction faute d’infrastructures sportives adaptées.
Le COJO insiste également sur la durabilité des bâtiments du village des athlètes construit en Seine-Saint-Denis, avec une économie de 30 % d’émissions carbones par rapport aux constructions classiques. Après les Jeux, le projet annoncé est de transformer le village en écoquartier pouvant accueillir jusqu’à 12 000 personnes.
Du côté des performances énergétiques, le village des athlètes se distingue par son absence de climatisation. Cela a d’ailleurs ému certaines fédérations sportives, inquiètes pour la récupération des sportifs en plein été. Une autre différence avec la Coupe du monde de football au Qatar, critiquée pour ses stades climatisés et ouverts.
Enfin, d’importants travaux ont été réalisés pour alimenter tous les sites olympiques en électricité. Jusqu’en 2023, certains grands stades fonctionnaient encore avec des groupes électrogènes diesel, à l’instar du Stade de France à Saint-Denis. Un impact écologique qui a son importance : quatre millions de litres de diesel avaient été brûlés lors des Jeux de Londres de 2012.
Après avoir envisagé un partenariat avec Total, décliné en 2019 par la mairie de Paris, le COJO a noué un partenariat avec EDF. Cependant, l’entreprise publique française devra se détourner de son parc nucléaire pour fournir les Jeux en énergie exclusivement éolienne et solaire.
Le Comité d’organisation a en effet promis que tous les sites seront approvisionnés en électricité “100 %” renouvelable. Comment EDF pourra-t-il garantir l’origine de cette électricité ? On peut lire sur son site :
L’origine de l’énergie fournie par EDF étant en fait impossible à établir, les instances olympiques recourront au mécanisme des “garanties d’origine”. Des certificats émis par un organisme indépendant garantiront qu’une quantité d’électricité d’origine éolienne et solaire équivalente à la consommation des sites olympiques soit produite et injectée dans le réseau.
L’électricité renouvelable sera produite au même moment où de l’électricité sera consommée par les sites olympiques.
Ces engagements cachent cependant plusieurs zones d’ombre. Des voix s’élèvent pour dénoncer l’impact social des Jeux avec la réquisition de logements CROUS, les mauvaises conditions de travail sur les chantiers et la crainte d’un nettoyage social avant les épreuves.
De plus, les 5 % d’infrastructures à construire menacent parfois des sites naturels. Ainsi, le projet de construction d’une tour en aluminium de 16 tonnes rivée au corail pour l’épreuve de surf sur la plage de Teahupo’o, à Tahiti, a provoqué une vague de protestations. Les travaux ont repris en décembre 2023 après des modifications apportées au projet initial qui ne convainquent pas les collectifs locaux.
L’artificialisation de l'Aire des vents, à Dugny, pour accueillir le village des médias que la mairie de Dugny présente comme “un quartier durable et écologique” a également fait débat.
Enfin, la destruction d’une partie des jardins ouvriers d'Aubervilliers pour construire la piscine d’entraînement des Jeux avait commencé, avant que le projet ne soit finalement invalidé en février 2023 par la cour administrative d’appel de Paris.
Le COJO a abandonné depuis 2023 l’expression sujette à caution de “neutralité carbone” pour ne plus parler que de la division par deux de l’empreinte carbone des Jeux. Le mécanisme mis en place relève en fait de la compensation carbone, qui consiste à contrebalancer ses émissions de gaz à effet de serre en finançant des projets de réduction d'autres émissions :
Les Jeux de Paris financeront par exemple la Grande muraille verte, un projet de lutte contre la dégradation des terres et la désertification dans le Sahara et le Sahel. Ce type de mécanisme de compensation carbone est sous le feu des critiques car il encourage les grands événements et les entreprises à payer pour compenser plutôt que de réduire leurs activités polluantes.
De plus, l’impact social de la destruction de certaines zones naturelles ne peut pas être compensé. Pour les habitants d'Aubervilliers qui ne bénéficient que de 1,3 m² d’espace vert par habitant, contre 10 m² recommandés par le schéma directeur de la région Île-de-France, la plantation d’arbres sur un autre continent ne compense rien.
D’autres solutions pour réduire encore plus drastiquement la consommation énergétique des Jeux ont été avancées par des chercheurs en 2023, comme réduire considérablement le nombre de spectateurs, voire organiser un événement uniquement retransmis à la télévision. Il serait également possible d'organiser des Jeux locaux, avec des compétitions réparties dans des villes différentes et accessibles uniquement aux populations locales.
En effet, les transports aériens seront le premier poste d’émission de CO2 des Jeux olympiques. Les déplacements peuvent représenter jusqu’aux deux tiers d’une grande manifestation sportive.
Sources :
Journaliste énergie et rénovation
Juliette a rejoint Hello Watt en 2024 après des études de lettres et de marketing. Sa mission : vous tenir informés des dernières actualités du secteur de l’énergie dans les articles du blog Hello Watt.
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