La réforme du marché européen de l’électricité divise les 27

En quoi consiste la réforme du marché européen de l’électricité ?

Dans le cadre de la crise énergétique de cet hiver et de la guerre en Ukraine, mais aussi en vue de l’objectif de neutralité carbone pour 2050, la Commission européenne se réunit pour discuter d’une proposition législative pour réformer le marché européen de l’électricité. 

Ursula von der Leyen, présidente de l’exécutif, a positionné cette réforme comme prioritaire, une proposition législative est justement attendue dès le 14 mars. 

Les 27 États membres sont d’accord sur les objectifs à atteindre : 

• garantir des prix compétitifs de l’électricité en Europe ;
• sécuriser l’approvisionnement de l’Union européenne en électricité ;
• stimuler les investissements pour la production d’électricité verte. 

Quels sont les sujets épineux de la réforme du marché européen de l’électricité ?

Bien que les États membres soient en accord sur les objectifs de la réforme, les actions à mener pour les atteindre divisent les 27 et deux équipes se dessinent. 

D’un côté, l’Allemagne prône le laisser faire et donc des ajustements minimes. Le pays, soutenu par les Pays-bas, le Luxembourg, la Finlande, le Danemark, l’Estonie et la Lettonie, affirme que l’extrême hausse des prix est la conséquence de circonstances exceptionnelles causées par les conflits entre la Russie et l’Ukraine et non de lacunes de la structure du marché européen. 

 L’Europe possède l’un des marchés de l’électricité les plus performants au monde.

Robert Habeck, ministre allemand de l’Économie et de l’Action climatique

Ces pays souhaitent aussi attendre les prochaines élections européennes qui auront lieu en 2024 avant d’engager une réforme d’envergure pour le marché européen de l’électricité. 

De l’autre côté, la France assure qu’il y a urgence pour garantir des prix de l’énergie compétitifs en Union européenne et plaide pour une réforme dès 2023. Cette fois-ci, soutenue par l’Espagne, La France propose 2 leviers d’action : 

1. des contrats à long terme entre les énergéticiens et les entreprises ; 
2. des contrats à prix fixes sur 20 ans pour les producteurs d’énergies renouvelables et nucléaires.