L’UE s’accorde pour réduire la consommation d’énergie d’ici à 2030
Les 27 États membres de l’Union européenne (UE) et les députés européens se sont accordés vendredi 10 mars 2023 pour fixer l’objectif de réduction de la consommation d’énergie à 11,7 % d’ici à 2030.
Résumé
- L’Union Européenne s’est accordée pour diminuer la consommation d’énergie de 11,7 % d’ici à 2030.
- Pour cela, des leviers d’action sont en discussion pour toutes les parties prenantes : pouvoirs publics, particuliers et entreprises.
- Les ONG critiquent le manque d’ambition de la décision de l’Union.
Qu’a-t-il été décidé pour la consommation d’énergie en Europe ?
Vendredi 10 mars 2023, les 27 États membres et le Parlement européen ont passé un accord sur l’”efficacité énergétique” qui vise à réduire de minimum 11,7 % la consommation d’énergie finale de l’UE pour 2030. Cet accord s’inscrit dans une volonté d’améliorer la transition énergétique en vue de l’objectif de neutralité carbone d’ici à 2050.
Le texte avait été avancé par la Commission européenne en juillet 2021 pour le “Pacte vert” qui prévoit d’abaisser les émissions de gaz à effet de serre (GES) de l’Europe de 55 % pour 2030 par rapport à leur niveau de 1990.
L’objectif final retenu est supérieur à la première proposition de la Commission qui était de 9 %, mais inférieur aux 14,5 % demandés par les parlementaires européens.
Ainsi, les 27 États membres devront accentuer leurs efforts en matière d’efficacité et de sobriété énergétique pour arriver à des économies d’énergie annuelles de 1,9 % fin 2030, contre les 0,8 % d’économies réalisées en moyenne aujourd’hui.
Mais comment réduire la consommation d’énergie en Europe ?
Pour l’instant, seuls des objectifs indicatifs pour chaque pays ont été fixés à Bruxelles, toutefois des feuilles de routes plus détaillées devraient être présentées.
Et si vous tiriez profit de votre Linky ?
Un suivi efficace de sa consommation d'énergie permet de la réduire de 15 % !
Quels sont les moyens envisagés pour réduire la consommation d’énergie dans l’UE ?
Pour le moment, trois leviers d’action ont été mentionnés :
- la rénovation énergétique des bâtiments publics ;
- le financement massif de dispositifs pour lutter contre la précarité énergétique ;
- un “système de gestion de l’énergie” à destination des entreprises.
Les pouvoirs publics devront en effet montrer l’exemple puisque l’accord européen planifie une obligation pour chaque État de rénover 3 % minimum des bâtiments publics chaque année. Le texte programme aussi l’amélioration des systèmes de chauffage et de climatisation pour les villes de plus de 45 000 habitants afin qu’ils soient entièrement décarbonés d'ici à 2050.
Pour les particuliers, les États devront assurer un volume d’investissements dans l’efficacité énergétique. Pour cela, libre à eux de créer des modèles de financements “innovants” et des offres de “prêts verts”.
Ces investissements devront d’abord être réalisés dans le cadre de la lutte contre la précarité énergétique, pour cela les 27 membres de l’UE devront :
En ce qui concerne les entreprises, pour les plus énergivores d’entre elles, c’est-à-dire celles qui consomment plus de 85 térajoules par an, elles devront accepter ou réaliser un “système de gestion de l’énergie”.
La décision de l’UE pour réduire sa consommation d’énergie est-elle suffisante ?
Cet accord n’est pas suffisant et plutôt jugé “décevant” aux yeux de la coordination d’ONG environnementales CAN. Cette dernière revendiquait une diminution de 20 % de la consommation d’énergie de l’UE d’ici à 2030 et demandait à assigner des objectifs contraignants à chaque pays.
Selon la coordination CAN, “les responsables politiques n'ont pas réussi à adopter une position significative pour réduire la dépendance aux combustibles fossiles". Elle espère à présent que les plans d’action nationaux seront plus ambitieux et répondront aux enjeux des obligations de l’Accord de Paris.
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