Riposte Alimentaire frappe fort pour défendre la rénovation énergétique

Écrit par Juliette Mariani, Journaliste énergie et rénovation le 28 février 2024 à 12:25 | Modifié le 28 février 2024 à 12:25
Temps de lecture : 2 min

Le collectif Riposte Alimentaire fait parler de lui, après une action remarquée hier, au Salon de l’agriculture. La veille, lundi 26 février, Riposte Alimentaire avait également mené une action de protestation en faveur de la rénovation énergétique : sept militants ont bloqué l’avenue de la Grande-Armée, à Paris, pour protester contre le coup de rabot infligé par le gouvernement aux aides à la rénovation énergétique MaPrimeRénov’

En résumé : 

  • Riposte Alimentaire a mené une action pacifique pour dénoncer la coupe budgétaire d’un milliard d’euros de MaPrimeRénov’
  • D’autres voix écologistes s'élèvent contre ce coup de rabot qui va à l’encontre des engagements du gouvernement en faveur de la rénovation énergétique et de la protection de l’environnement
Riposte Alimentaire a bloqué une avenue à Paris

Quelles sont les revendications de Riposte Alimentaire ? 

Les activistes de Riposte Alimentaire sont les héritiers du collectif de résistance civile Dernière Rénovation, créé au printemps 2022, qui s’était fait connaître par des coups d’éclat pacifiques en faveur de la rénovation thermique des bâtiments. Le collectif, partiellement satisfait par l’augmentation du budget des dispositifs d’aides à la rénovation énergétique, avait décidé de sa dissolution en décembre 2023. 

À la fin du mois de janvier 2024, le collectif s'est réorganisé sous la bannière de la campagne Riposte Alimentaire, qui milite pour la mise en place d’une Sécurité sociale de l’alimentation. Les militants se sont fait remarquer pour avoir aspergé de soupe La Joconde, le célèbre tableau de Léonard de Vinci, il y a un peu moins d’un mois. 

Les dernières annonces du gouvernement ont incité Riposte Alimentaire à reprendre du service en faveur de la rénovation énergétique. En effet, le budget de l’État alloué aux aides à la rénovation a été sérieusement revu à la baisse. Le plan d’économies révélé par Bruno Lemaire le 18 février ponctionne un milliard d’euros dans le budget 2024 de MaPrimeRénov’, qui passe de 5 à 4 milliards d’euros, contre 3,4 milliards en 2023. 

C’est contre cette coupe budgétaire que le collectif Riposte Alimentaire a protesté lundi matin. Sept militants ont collé leurs mains sur l’asphalte de l’avenue de la Grande-Armée pour empêcher la circulation aux véhicules dans le sens banlieue-Paris.

“La rénovation thermique des bâtiments est une avancée majeure de justice sociale et de lutte face à la crise climatique” a déclaré une militante après avoir reproché au gouvernement d’être revenu sur ses engagements. Après trois quarts d’heure de blocage, la police a décollé les mains des militants et les a interpellés. 

Le collectif a promis que les actions allaient se poursuivre dans les semaines à venir. 

D’autres voix se sont élevées contre le coup de rabot sur MaPrimeRénov’

Riposte Alimentaire n’est pas la seule voix écologiste à s’insurger contre le rétropédalage du gouvernement, qui présentait en septembre 2023 ses investissements dans MaPrimeRénov’ comme un “effort historique” et comme le meilleur moyen d’atteindre les “objectifs climatiques [de la France] d’ici 2030”. 

Greenpeace France, sur X (anciennement Twitter), a dénoncé une “annonce climaticide du gouvernement”. 

Grégory Doucet, maire écologiste de Lyon, s’est également exprimé au micro de France 2, dénonçant un “signal incompréhensible et incohérent” et une mesure qui va directement impacter les classes moyennes et les petits propriétaires qui ont besoin d’être aidés dans la rénovation thermique de leur logement

De son côté, le gouvernement a justifié cette mesure par la nécessité de faire des économies, mais aussi, par l’entremise de Thomas Cazenave, ministre délégué chargé des Comptes publics, parce qu’il y aurait moins de logements à rénover en 2024. La révision du calcul du DPE, annoncée une semaine plus tôt par Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique, fait en effet sortir mécaniquement au moins 180 000 petits logements de la catégorie de passoire thermique

Un autre argument avancé par Christophe Béchu est que le budget alloué à MaPrimeRénov’ en 2023 n’avait pas été entièrement utilisé : 300 millions d’euros avaient été laissés de côté. Les règles très compliquées du dispositif n’avaient en effet pas permis à un nombre suffisant de ménages d’en bénéficier. C’est pourquoi le ministre a promis une simplification des règles de MaPrimeRénov’ quelques jours avant l’annonce de la réduction de son budget.

Juliette Mariani
Juliette Mariani

Journaliste énergie et rénovation

Juliette a rejoint Hello Watt en 2024 après des études de lettres et de marketing. Sa mission : vous tenir informés des dernières actualités du secteur de l’énergie dans les articles du blog Hello Watt.

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