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Comparés à ceux d’autres pays européens où la facture énergétique des particuliers a doublé voire triplé pendant la crise, les ménages français ont été relativement bien protégés par le bouclier tarifaire mis en place par le Gouvernement début 2022. Avec les hausses successives appliquées en 2023 (sur l’électricité, +15 % en février puis +10 % en août), le prix du kWh payé par le consommateur français repasse dans la moyenne européenne. Sans bouclier, les Français le payeraient même plus cher que leurs voisins. Explications.
En résumé
Nous avons incontestablement connu une crise de l’énergie d’ampleur en Europe : la reprise post-Covid, puis la guerre en Ukraine, ont propulsé les cours du gaz et de l’électricité à des sommets historiques.
En France, trois problèmes sur le parc nucléaire se sont simultanément ajoutés à l’équation : des soucis de corrosion, des opérations de maintenance qui tombent au pire moment, et une canicule à l’été 2022 qui assèche les rivières utilisées pour refroidir les réacteurs.
Paradoxalement, les ménages français n’ont relativement pas subi de conséquences trop néfastes - en tout cas pas au niveau de ce qu’elles auraient pu être, ou de ce qu’elles ont été chez certains de nos voisins.
Aux Pays-Bas par exemple, le prix moyen du kWh d’électricité payé par les consommateurs atteint 0,56 € en août 2022. C’est trois fois plus qu’avant la crise, début 2021. L’évolution est la même en Allemagne, en Belgique, au Royaume-Uni et en Italie. On voit les factures d’énergie exploser et des mouvements sociaux émerger (Don’t Pay au UK, et des initiatives comparables en Allemagne et en République Tchèque).
À titre de comparaison, à la même période, le particulier français paie le kWh d’électricité 0,21 €, soit quasiment trois fois moins. Cela est dû à une mesure : le bouclier tarifaire.
Le bouclier tarifaire a protégé les foyers français pendant toute la durée de la crise mais a également eu un coût : environ 50 milliards d’euros pour les finances publiques. Le Gouvernement français a donc annoncé la disparition progressive du dispositif.
Deux hausses successives, +15 % en février et +10 % en août pour l’électricité, ont déjà eu lieu en 2023. Alors que, dans le même temps, les autres pays européens retrouvent leur niveau d’avant-crise, la France rentre dans le rang des prix pratiqués sur le continent.
Comme nous le montrons dans notre baromètre des prix de l’électricité en Europe, le prix du kWh constaté en France est dans la moyenne des pays européens (0,27 € en France, contre 0,31 € pour la moyenne des prix en Europe). Ce qu’il est intéressant de constater, c’est que sans le bouclier tarifaire, encore en vigueur sur l’électricité, la France serait aujourd’hui nettement au-dessus de la moyenne, et que la situation par rapport au plus fort de la crise serait alors inversée.
En effet, la CRE (Commission de Régulation de l’Énergie) considère que sans bouclier tarifaire, le prix de l’électricité aurait dû augmenter de +99 % en février 2023, au lieu des 15 % effectivement appliqués, soit un doublement du tarif pratiqué en 2022.
Même constat pour le gaz où le régulateur évaluait, en août 2022, une augmentation “théorique” (sans bouclier) de +105 % par rapport aux tarifs du 1er octobre 2021.
Comment expliquer que, sans bouclier, les prix en France seraient aujourd’hui supérieurs à la moyenne européenne, alors que nos voisins n’ont pas mis en place de dispositifs comparables ?
Cela relève du mix énergétique : en France, une part très importante de la production d’énergie est d’origine nucléaire (40 % du mix total, 70 % du mix électrique). La consommation de gaz reste quant à elle relativement faible (inférieure à 16 %).
En Allemagne par exemple, la consommation de gaz naturel représente plus d’un quart de la consommation totale. La consommation d’électricité issue de centrales nucléaires plafonne à 6 %. Conséquence : quand les cours du gaz diminuent fortement sur les marchés, comme c’est le cas depuis le début de l’année, cela impacte beaucoup plus nos voisins, qui profitent alors d’une baisse importante des prix pour les particuliers.
Inversement, en France, les prix tendent à augmenter en raison de la faible disponibilité du parc nucléaire. Même si elle s’est légèrement améliorée par rapport à l’année 2022, historiquement compliquée, elle reste basse, comme en témoigne la délibération de la CRE du 20 juillet 2023 :
“Lors de la mise en œuvre du dispositif ARENH, une hypothèse de production nucléaire moyenne de 430 TWh par an avait été retenue pour estimer la part de la production nucléaire dans la consommation nationale [...]. Selon les dernières informations publiées, EDF estime la production de son parc nucléaire sur l’année 2024 à un niveau compris entre 315 et 345 TWh.”
Face à un parc vieillissant et de nouvelles ambitions pour le secteur affichées par Emmanuel Macron récemment, il faut s’attendre à des investissements importants dans la filière. En revanche, il ne faut pas s’attendre à une baisse des prix.
Quelles conséquences vont avoir ces hausses tarifaires en France ? Outre les problèmes de pouvoir d’achat que cela pose, on peut s’attendre à ce que les ménages cherchent des moyens de réduire la facture. En Allemagne par exemple, le nombre de panneaux solaires installés par les particuliers a plus que doublé au premier trimestre 2023, par rapport au premier trimestre 2022, poussé par la crise énergétique.¹
L’autoconsommation solaire peine à se démocratiser en France, mais la tendance est en train de changer : fin septembre 2022, Enedis déclarait 208 000 installations privées raccordées au réseau, contre 108 000 en mars 2021.
D’autre part, l’augmentation des prix de l’énergie rend mécaniquement le photovoltaïque rentable plus rapidement : dans une précédente étude, nous avions calculé qu’une hausse des prix de 15 % par an pendant 3 ans (hypothèse plus que probable, nous sommes déjà à +25 % en 2023) conduit à un gain de rentabilité d’environ 2 ans. Ainsi, une maison de 100 m² chauffée à l’électricité rembourserait son installation de 6 kWc dès la 7ᵉ année, contre 9 ans auparavant.
Sources :
(1) PV Magazine - L'Allemagne dépasse les 3 millions d'installations photovoltaïques
(2) Enedis - Energies renouvelables : la France compte près de 600 000 installations photovoltaïques
Content Manager
Madeleine rejoint Hello Watt en 2020 pour informer les consommateurs sur le marché de l'énergie. Aujourd'hui responsable du pôle contenu, elle est spécialiste des sujets liés à l'énergie et au suivi de la consommation.
Et le bouclier va disparaître.
Bonjour,
Oui ! Pour le moment, la suppression du bouclier tarifaire sur l'électricité est prévue pour la fin de l'année 2024.
Sur quelles justifications techniques vous appuyez vous pour affirmer qu'une maison de 100 m² chauffée à l’électricité rembourserait son installation de 6 kWc dès la 7ᵉ année, alors que justement en hiver les panneaux produisent très peu ! (j'en parle en connaissance de cause puisque j'ai des panneaux).
Ce n'est certainement pas par l'autoconsommation citée par votre article que vous pouvez obtenir ce résultat mais plus par la revente totale de la production des panneaux.
Cessons de tromper les gens au risque de discréditer la démarche
L'argument avancé dans l'article renvoie à cette étude, basée sur le scénario suivant :
Pour une installation de la sorte, il faudrait 6 à 9 ans pour qu'elle soit totalement rentabilisée, et ce, sans revente totale.🌞
À très bientôt chez Hello Watt !
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