La “réalité pratique” sur le remplacement des chaudières à gaz

Les professionnels jugent les échéances peu réalistes pour le remplacement des chaudières à gaz

Le président de la Confédération de l’artisanat et des petites entreprises du bâtiment (Capeb), Jean-Christophe Repon, a réagi aux annonces d’Elisabeth Borne sur la planification écologique en affirmant que remplacer en quelques années des millions de chaudières à gaz “n’est pas rentable”.

Le gouvernement, qui a présenté un plan d’action pour réduire les émissions carbone du pays, ambitionne effectivement d’économiser 26 Mt de CO2 en éliminant les nouveaux équipements de chaudière à gaz.

Les modalités de cette mesure sont encore à discuter, mais d’après M. Repon, la Première ministre, dans le cadre de l’agenda social, mardi 23 mai, aurait mentionné l’année 2026 comme “échéance possible et potentielle souhaitable”.

On ne peut pas dire qu'en 2026, on supprime la chaudière à gaz et qu'on forme 200.000 chauffagistes à la pompe à chaleur. Ce calendrier n'est pas tenable.

Jean-Christophe Repon, récemment réélu président de la Capeb

Les obstacles pointés du doigt sont à la fois le manque de chauffagistes formés, mais aussi l’incapacité de la France à faire face à la demande d’électricité sans nouveau ERP.

Le dirigeant de l’organisation patronale explique alors avoir demandé à Elisabeth Borne de prendre en compte la “réalité pratique”.

Le plan de remplacement des chaudières à gaz soulève d’autres interrogations 

Avec la disparition progressive des chaudières au fioul et au gaz, le gouvernement français prévoit d’éviter l’émission de 8 millions de tonnes de CO2 par an. 

Pourtant, aucune précision n’a été apportée concernant la stratégie de réalisation, entre la hausse des aides pour remplacer une chaudière au gaz ou la création d’une réglementation. 

Ainsi Coénove présente à batiactu quelques points d’attention pour l’évolution de cette mesure : 

• l’accentuation des inégalités sociales pour les ménages modestes qui ne pourront pas assumer le coût d’une pompe à chaleur (PAC) ; 
• la concentration trop importante sur le mode de chauffage sans amélioration de la performance énergétique du bâtiment ;
• la perte de souveraineté industrielle puisque les chaudières sont majoritairement produites en France et en Europe alors que les composants électriques des PAC proviennent d’Asie.