Le télétravail permet-il de faire des économies d’énergie ?

Le télétravail représente une opportunité pour réaliser d’importantes économies d’énergie

Le télétravail permet des économies de chauffage et d’électricité

L'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe) et l'Institut français pour la performance du bâtiment (IFPEB) ont mené une étude visant à mesurer la consommation d'énergie des sites de bureau, du domicile des employés et de leur transport, dans le but d'évaluer les économies d'énergie réalisées lorsque les bureaux sont fermés et de vérifier si les salariés en télétravail ont tendance à consommer davantage d'énergie. 

Cette étude a été lancée en novembre 2022 sur dix sites publics et implique 100 employés volontaires en Île-de-France, Centre-Val-de-Loire et Provence-Alpes-Côte-d'Azur.

Les résultats sont positifs et très encourageants lorsque les sites de travail sont fermés pour une journée entière, avec un potentiel global d'économie d'énergie de 20 à 30 %. 

Pour les bâtiments professionnels, la consommation d'énergie lors des journées de fermeture a en moyenne diminuée de "25 à 40 %" par rapport aux journées ouvertes, grâce aux économies de chauffage.

La fermeture des sites de travail pour une journée entière présente un potentiel intéressant (...) pour gérer les tensions sur le réseau électrique.

Conclusion de l’ADEME

Les bâtiments qui offrent les meilleures perspectives d'économies sont ceux qui ont à la fois une faible performance énergétique et une faible densité d'occupation.

De grandes économies grâce aux transports évités en télétravail

Si les économies d’énergie réalisées dans les bureaux peuvent être contrebalancées par l’effet rebond de la consommation d’énergie à domicile, celles liées aux transports sont très efficaces.

Ces économies d’énergie sont fortement dépendantes du moyen de transport utilisé et de la distance domicile-travail. C’est pourquoi l’étude révèle que les économies d’énergie liées aux transports sont 2 à 4 fois plus importantes en province qu’à Paris.

C’est grâce aux économies générées par les transports, entre 5 et 15 kWh, que l’effet rebond de la consommation à domicile, estimé en moyenne à 1,4 kWh, est négligeable. 

Le télétravail ne permet pas à coup sûr de faire des économies d’énergies

Le télétravail ne génère que des économies négligeables dans certains cas

Les premières conclusions de l’étude, publiées le 3 avril 2023, portant sur les deux premiers mois de l'étude, indiquaient que "l'absence de travailleurs sur site a un impact négligeable sur la consommation d'électricité (ordinateurs, éclairage)".

Les économies d'énergie constatées dans les bureaux sont "attribuables à la sobriété énergétique et non au télétravail", alors que la baisse moyenne de la consommation de chauffage fin 2022 était de 38 %.

Ainsi, seule la fermeture complète d’un site pendant une journée constituerait une stratégie de télétravail viable pour réduire la consommation d’énergie.

Des effets comportementaux sur la consommation en télétravail sont encore à étudier

Afin d'améliorer la précision des résultats, en particulier en ce qui concerne les logements (comportement des utilisateurs, réduction de la consommation de chauffage en cas d'absence, etc.) et de déterminer des recommandations précises sur l'organisation du télétravail, l'expérimentation va être poursuivie à plus grande échelle au-delà de l'hiver 2022-2023.

Nous pouvons, en effet, imaginer que les économies d’énergie réalisées au global grâce au recours au télétravail seront le résultat d’un confort moindre pour les travailleurs à domicile qui se chaufferont moins.

Par ailleurs, l’effet rebond pourrait s’avouer plus important si le logement habituellement vide en journée n’est pas chauffé.