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Depuis quelques jours, la rumeur d’une renationalisation d’EDF fait grand bruit dans la presse française et sur le web. C’est plus spécifiquement la filière nucléaire du géant de l’électricité qui serait visée. En cause : la dette faramineuse d’EDF qui pourrait bien fragiliser l’entreprise, le tout sur fond de question d’indépendance énergétique. Les opérations seraient directement pilotées par Emmanuel Macron et par l’Élysée. Des tractations sont déjà en cours et vont se poursuivre jusqu’à la fin de l'année.
37 milliards d’euros, c’est le montant actuel de la dette d’EDF. L’entreprise est aujourd’hui confrontée à des investissements colossaux pour garantir la sécurité des centrales nucléaires, construire les réacteurs du futur et supporter la transition énergétique en investissant dans les énergies renouvelables. Ainsi, ce sont près de 100 milliards d’euros qu’EDF doit investir dans les années qui viennent. Un gouffre financier qui pourrait bien être sous-évalué. Les sommes à investir dans le grand carénage sont régulièrement revues à la hausse, tout comme les frais liés au retard dans la livraison des EPR (réacteurs nucléaires de nouvelle génération) de Flamanville et de ceux de la centrale de Hinkley Point (Angleterre). Il devient de plus en plus difficile pour EDF de faire face à sa feuille de route et l’État semble bien décidé à intervenir pour tenter sauver ce qui peut encore l’être.
La branche de commerce de l’électricité d’EDF est aussi fragilisée. Ouvert à la concurrence depuis plus de 10 ans, le marché de l’électricité a vu émerger de nombreux fournisseurs qui concurrencent EDF en proposant des prix plus bas. Concurrence elle-même freinée par le fait qu’EDF détient 78% du parc des centrales nucléaires qui produisent 70% de l’électricité française. Dans le même temps, l’État a choisi de conserver les tarifs réglementés de vente de l’électricité et fait tout pour limiter les hausses, quitte à devoir effectuer un rattrapage plus tard. Dans ce contexte, de plus en plus de Français choisissent de quitter EDF pour un fournisseur d’électricité ou de gaz alternatif. Ils font ainsi baisser leurs factures d’électricité.
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Devant l’ampleur de la tâche à accomplir, l’Élysée a donné pour nom de code au projet de renationalisation partielle d’EDF celui du héros grec de l’Antiquité : Hercule. C’est dire que le projet s’annonce difficile à mettre en oeuvre. L’État détient actuellement 83,7% du capital d’EDF. Son objectif serait de se rapprocher de 100% de capital sans pour autant y arriver.
Le plan du gouvernement : isoler la filière nucléaire des autres activités du groupe et regrouper les autres filiales dans une nouvelle entreprise. Ainsi, l’État accroîtrait son contrôle sur une partie d’EDF, soit les centrales nucléaires, les centrales hydrauliques et la dette, ce qui permettrait à EDF de continuer à investir. Les filières de distribution (Enedis), de transport (RTE) et de production d’énergies renouvelables seraient regroupées et privatisées (mais l’État resterait tout de même majoritaire). S’y ajouterait la filière de commerciale de l’électricité fragilisée par la concurrence ces dernières années.
En renationalisant EDF, l’objectif de l’État est donc double :
Isoler la dette des activités les plus rentables en s’en portant garant,
Ce qui aurait pour effet de faciliter le financement des investissements.
Une renationalisation totale d’EDF coûterait beaucoup trop cher à l’État et au contribuable. C’est aussi une des raisons pour laquelle une renationalisation partielle est privilégiée. Ce projet engendrerait tout de même une ardoise de plusieurs milliards d’euros. L’État devrait racheter entre 10 et 15% des actions EDF (dont la capitalisation boursière s’élève à 37 milliard d’euros).
Renationalisation d'EDF : qui va payer ?
Le risque d’une renationalisation partielle d’EDF : faire payer aux contribuables la dette et la gabegie nucléaire annoncée.
Les choses devraient débuter dès la fin du mois de mai et le début le mois de juin. Le gouvernement veut aller vite mais la tâche s’annonce ardue. EDF doit présenter son plan de réorganisation au gouvernement pour la fin de l’année 2019. Il devra ensuite obtenir l’aval de Bruxelles ce qui laisse espérer une mise en place du projet au plus tôt pour 2021.
28 mai : réunion du comité stratégique du conseil d’administration d’EDF
7 juin : présentation du projet devant les 300 cadres dirigeants
20 juin : présentation du projet devant les syndicats des salariés d’EDF
Fin 2019 : présentation du projet au gouvernement
2020 : présentation du projet à Bruxelles
2021 : renationalisation d’EDF
Deux étapes clés semblent donc susceptibles de ralentir considérablement le projet de réorganisation totale de l’entreprise. La première, les négociations syndicales qui s’annoncent dors et déjà difficiles. Les salariés craignant une rationalisation des effectifs si des filiales sont amenées à fusionner. Deuxièmement, l’accord de la Commission Européenne qui pourrait voir d’un mauvais oeil, et comme contraire au processus d’ouverture à la concurrence, cette renationalisation d’EDF. L’Élysée pourrait donner des garanties à Bruxelles en privatisant les filiales les plus rentables. Alors que les élections européennes viennent de s’achever, et qu’un nouveau président de la Commission doit être nommé, la renationalisation d’EDF pourrait bien peser dans le dossier français.
Alexandre François
Rédacteur expert énergie
Après ses études supérieures, Alexandre rejoint Hello Watt en 2019. Il est expert des sujets liés au marché de l'électricité et du gaz, au développement de la concurrence et aux fournisseurs.
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