Hausse de la TICFE : une ponction sur l’électricité pour boucler le budget 2025
Le gouvernement de Michel Barnier cherche des milliards pour boucler le budget 2025 et les économies pourraient bien se faire au détriment des consommateurs d’électricité. En effet, la hausse de la taxe intérieure sur la consommation finale d'électricité (TICFE) au 1er février 2025 risque d’être plus importante que prévu.
En résumé :
- La TICFE, abaissée dans le cadre du bouclier tarifaire, devait déjà retrouver son niveau d’avant-crise au 1er février 2025, permettant au gouvernement d’économiser 3 milliards d’euros.
- Cependant, le gouvernement envisage de relever cette taxe au-delà de 32,44 € par MWh, son niveau d’avant-crise.
- Cela limitera la baisse des prix de l’électricité prévue pour février 2025.
La TICFE pourrait augmenter au-delà de son niveau d’avant-crise
Le Parisien l’a révélé samedi soir : le gouvernement de Michel Barnier envisage d’augmenter plus que prévu la TICFE, la taxe intérieure sur la consommation finale d’électricité, également appelée accise sur l’électricité. Cette taxe acquittée par tous les consommateurs est intégralement versée au budget de l’État depuis 2022.
Le 1er février 2022, face à la flambée des prix de l’énergie, le gouvernement avait abaissé la TICFE à 1 € par mégawattheure (MWh) pour les particuliers dans le cadre du bouclier tarifaire.
Avec la fin de la crise de l’énergie, le gouvernement a relevé la taxe en début d’année : elle est passée à 21 € par MWh le 1er février 2024.
Actuellement, la TICFE est fixée à 22,50 € par MWh et le gouvernement a prévu de lui faire retrouver son niveau d’avant-crise : 32,44 € par MWh en 2021. Cette décision n’est pas nouvelle, le ministère de l’Économie ayant déjà annoncé, en janvier 2024, un retour à la normale de la TICFE pour février 2025. Il fera économiser 3 milliards d’euros à l’État.
La nouveauté réside dans une information révélée par Le Parisien : Bercy envisage d’augmenter la TICFE au-delà de son niveau d’avant-crise. Le calcul de la hausse n’est pas encore acté et le montant exact devrait être connu jeudi 10 octobre, lors de la présentation de la nouvelle loi de finances 2025.
Les économies sur les factures promises par Bercy rétrécissent comme peau de chagrin
La hausse du TICFE de février 2025 sera atténuée par la baisse du tarif réglementé de vente de l’électricité prévue au même moment. Mais cette dernière sera donc moins importante que prévu.
Une première promesse de baisse des prix de 10 à 15 %...
En février 2025, le tarif réglementé de vente de l’électricité (TRVE), recalculé sur les années 2023 et 2024, et non plus sur 2022, année de crise, répercutera la baisse des prix de gros.
Cette baisse attendue avait permis à Bruno Le Maire, en juin 2024, en pleine campagne électorale, de promettre une baisse de la facture d’électricité des Français de 10 à 15 % au 1er février 2025. Bruno Le Maire intégrait déjà à son calcul une hausse des taxes puisqu’au même moment, en juin 2024, les tarifs des offres de marché proposaient des tarifs déjà alignés sur les prix du marché et jusqu’à 25 % moins chers que le TRVE.
Réévaluée à 10 % en septembre 2024…
Cependant, cette promesse, formulée avant la crise budgétaire, a déjà subi un premier revers de fortune. En effet, la baisse des tarifs prévue pour février 2025 a déjà été une première fois réajustée, car elle intégrera la hausse différée du TURPE, le tarif d'utilisation du réseau public d'électricité, qui finance l’entretien du réseau d’électricité.
Malgré cette hausse, le 10 septembre, la Commission de régulation de l’énergie assurait encore une baisse des factures d’au moins 10 % au 1er février 2025.
Et à moins de 10 % aujourd’hui
Ces 10 % de baisse sont désormais fortement compromis si la TICFE n’est pas seulement remontée à son niveau d’avant-crise, mais augmentée.
La révision initiale de la TICFE à 32,44 € par MWh représentait déjà une augmentation de 5 % sur la facture d’électricité. Si la hausse est plus conséquente, atteignant par exemple 37 € par MWh au lieu des 32,44 € d’avant-crise, la hausse des factures culminera à 7,5 %, soit environ 120 € de plus par client en moyenne.
Avec une nouvelle TICFE à 37 € par MWh, plutôt que 32,44 €, le gouvernement engrangerait 4,5 milliards d’euros et pas seulement 3 milliards.
La meilleure solution est d’obtenir un tarif moins cher avant l’hiver
Les 60 % de Français actuellement au tarif réglementé de vente de l’électricité ont tout intérêt à ne pas attendre février 2025 pour réaliser des économies, de plus en plus incertaines, sur leur facture d’électricité. D’autant plus que la baisse de février interviendra alors qu’une grande partie de la consommation hivernale sera passée.
Les ménages peuvent dès maintenant faire d’importantes économies en souscrivant une offre de marché qui répercute déjà la baisse des prix de marché.
Actuellement, ces offres de marché sont souvent entre 20 et 28 % moins chères que le TRVE, ce qui permet à un ménage type d’économiser en moyenne 350 € sur sa facture d’électricité annuelle.
Pour un logement chauffé à l’électricité (10 MWh par an), cela peut représenter jusqu’à 600 € d’économies en passant du TRV à une offre de marché juste avant l’hiver.
Si les 22 millions de consommateurs au TRVE optaient dès maintenant pour une offre de marché sans attendre la baisse, de moins en moins certaine, de février 2024, cela représenterait jusqu’à 6,3 milliards d’euros de gains de pouvoir d’achat à l’échelle nationale.
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