Le chauffage au bois : une alternative face à la hausse des prix de l'électricité et du gaz ?

Le recours au bois s’intensifie face à la hausse des prix des énergies traditionnelles

Le chauffage au bois : adopté par de plus en plus de Français

Le Syndicat des énergies renouvelables (SER) souligne le rôle de plus en plus important joué par le chauffage au bois dans le paysage énergétique de l’Hexagone. À bûches ou à granulés de bois (pellets), c’est pas moins de 7,5 millions d’appareils (foyers, inserts, poêles à bûches, poêles à pellets) qui équipent les foyers français.

Une avancée qui va dans le sens de la rénovation énergétique du parc immobilier, où l'accent est mis sur les appareils fonctionnant aux énergies renouvelables et respectueuses de l'environnement. 

Une solution rentable dans un contexte de crise énergétique 

Face à la crise énergétique, ce sont également des milliers de Français qui se ruent sur le chauffage au bois depuis la rentrée et abandonnent les énergies traditionnelles (gaz, électricité) jugées trop chères. 

Rappelons par ailleurs que même avant la crise, le bois était déjà l’énergie la moins onéreuse sur le marché. Le prix du stère de bois de chauffage est actuellement compris entre 30 et 120 €. La plupart du temps, il est entre 50 € et 70 €.

Il y a de plus en plus de gens qui souhaitent faire des économies et le bois, en chauffage principal comme en appoint, est l’énergie la moins chère.

Laura Menrath, assistante administrative chez Moose, entreprise spécialisée en poêles et en cheminées-inserts.

Celle-ci constate en effet que la demande en poêles à bûches a énormément augmenté depuis quelques mois, cette année. 

Christophe Glad est vendeur de bois de chauffage à Wissembourg, à la frontière avec l’Allemagne et livre bûches et granulés à l’entreprise Moose. Il le reconnaît lui-même, face à l'augmentation des prix des autres énergies, la demande en bois de chauffage est en plein boom. 

La demande a carrément explosé, on n’arrive plus à suivre [...] On est obligé de rationner, de livrer en deux, voire trois fois pour que les clients puissent commencer l’hiver.

Christophe Glad, vendeur de bois de chauffage et Président du groupement syndical des négociants en bois de chauffage. 

Soulager un réseau électrique trop tendu grâce au bois 

Actuellement, 2,6 millions d’équipements au bois évitent de devoir recourir à 10 GW de courant électrique. C’est l’équivalent de 10 tranches nucléaires ! Un recours massif au bois de chauffage domestique serait donc un bon moyen de passer le cap de la saison hivernale sans grelotter ni creuser un trou dans son budget.

Par ailleurs, le SER évalue que d’ici à 2030, 1,5 million d'appareils supplémentaires seront installés pour un total de 9 millions de foyers équipés, ce qui pourrait permettre à la France de se passer de 5 à 11 GW d’électricité.

Un recours massif à relativiser ?

Une augmentation des travaux d’isolation 

Toutefois, relativisons. Malgré la progression du nombre d’inserts et de poêles, la consommation de bois stagne. Pourquoi ? Parce que de plus en plus de travaux d’isolation sont menés, améliorant le confort acoustique et thermique des logements et réduisant le besoin en apport de chaleur. 

D’autres énergies sont  également à envisager

Par ailleurs, le chauffage au bois n’est pas le seul système à s’inscrire dans la stratégie de transition écologique menée par l’État pour le pays. En effet, si le bois est une ressource renouvelable, faisant partie des “bio-énergies”, d’autres systèmes de production de chaleur décarbonée existent tels que la pompe à chaleur (PAC) qui utilise les calories présentes dans l’air, l’eau ou la terre pour fonctionner.