Le photovoltaïque français mise tout sur les toitures : jusqu’à 125 TWh possibles ?

D’après une récente analyse du cabinet Enerdata, le solaire en toiture français dispose d'un potentiel considérable qui est largement sous-exploité à l’heure actuelle. Avec les 13,5 GW installés à ce jour, la production s’élevait à 14 TWh en 2024.

D’après les données dans cette étude, cette production pourrait atteindre 125 TWh d'ici à 2050 en se limitant aux projets économiquement viables sous le seuil de 0,15 €/kWh. Cette multiplication par neuf de la production offre un contraste saisissait avec les difficultés croissantes du solaire au sol, confronté : 

1. à la raréfaction du foncier ;
2. aux contraintes de non-artificialisation des sols.

Les centrales en toiture présentent en effet des avantages structurels face aux installations au sol. Elles facilitent l'autoconsommation et réduisent les besoins de renforcement du réseau électrique, contrairement aux grandes centrales qui exigent des aménagements complexes et coûteux. 

Certains pays comme les Pays-Bas connaissent même des délais de raccordement de dix ans qui freinent le développement des projets au sol. Toutefois, des défis techniques persistent : entre 30 et 40 % des toitures industrielles européennes ne peuvent supporter des panneaux standards sans travaux coûteux.

Le marché français des panneaux légers reste insuffisamment développé à l’heure actuelle, comme l'illustre la situation de Créawatt, fabricant français en redressement judiciaire. La Programmation Pluriannuelle de l'Énergie française vise 100 GW installés en 2050, avec 57 % des nouvelles installations en toiture. 

Cet objectif s'inscrit dans un contexte politique tendu, marqué par les contestations de la PPE (Programmation pluriannuelle de l'énergie) et une certaine opposition à la massification des renouvelables au profit d'une stratégie nucléaire privilégiée.