274 MW de panneaux résidentiels raccordés au 3ᵉ trimestre 2024

Écrit par Claire Dubas, Rédactrice experte solaire le 18 novembre 2024 à 08:00
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Modifié le 17 décembre 2024 à 11:54
Temps de lecture : 4 min

L’énergie solaire photovoltaïque continue de conquérir les toitures des résidences en France. Et pour cause, Enedis a recensé un total de 1 351 MW de panneaux solaires raccordés au réseau au 3ᵉ trimestre 2024. Un record pour le secteur, malgré des signaux qui indiquent un ralentissement de la croissance du côté du secteur solaire résidentiel.

En résumé :

  • 1 351 MW panneaux solaires ont été raccordés en France au 3ᵉ trimestre 2024, avec un total de 64 448 nouvelles installations solaires.
  • Sur ce total, 61 064 installations sont dotées d’une puissance inférieure ou égale à 36 kWc, en puissance, pour une capacité cumulée de 283 MW.
  • Concernant le secteur résidentiel en autoconsommation (≤ 36 kWc), on dénombre 60 951 nouvelles installations au cours de ce trimestre, totalisant une puissance raccordée de 274 MW.
  • Depuis le 1ᵉʳ août 2023, les montants de la prime à l’autoconsommation et les tarifs d’achat de l’électricité ne cessent de baisser à chaque nouvelle annonce de la CRE (Commission de Régulation de l’Énergie).
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274 MW raccordés : une performance en demi-teinte pour le photovoltaïque résidentiel ?

Selon les données d’Enedis, 1 351 MW de nouvelles capacités photovoltaïques ont été raccordées en France au 3ᵉ trimestre 2024, avec un total de 64 448 installations. Parmi celles-ci, 61 064 équipements solaires d’une puissance inférieure ou équivalente à 36 kWc, représentant 283 MW, ont été déployés sur les toitures françaises. Sur ce total, 60 951 installations concernent le secteur résidentiel en autoconsommation, soit 274 MW.

Toutefois, derrière ces chiffres se cache une réalité plus nuancée. Effectivement, bien que ce trimestre marque un record en termes de puissance totale installée, le rythme de croissance ralentit pour les petites installations en autoconsommation. Suivant ce constat, cela soulève quelques interrogations quant à l’avenir du photovoltaïque résidentiel en France.

Évolution trimestrielle de la puissance et du nombre d’installations en autoconsommation ≤ 36 kWc installées en France

Trimestre

Puissance totale en MW des installations en autoconsommation ≤ 36 kWc

Évolution de la puissance

Nombre d'installations photovoltaïques en autoconsommation ≤ 36 kWc

Évolution du nombre d'installations

T1 2020

252

-

71 958

-

T2 2020

274

+9 %

77 472

+8 %

T3 2020

304

+11 %

85 225

+10 %

T4 2020

343

+13 %

95 268

+12 %

T1 2021

398

+16 %

108 664

+14 %

T2 2021

448

+13 %

120 668

+11 %

T3 2021

501

+12 %

133 310

+10 %

T4 2021

560

+12 %

147 058

+10 %

T1 2022

626

+12 %

162 901

+11 %

T2 2022

706

+13 %

182 514

+12 %

T3 2022

803

+14 %

206 961

+13 %

T4 2022

920

+15 %

237 605

+15 %

T1 2023

1 060

+15 %

274 732

+16 %

T2 2023

1 261

+19 %

323 526

+18 %

T3 2023

1 511

+20 %

384 087

+19 %

T4 2023

1 732

+15 %

436 675

+14 %

T1 2024

1 957

+13 %

490 390

+12 %

T2 2024

2 211

+13 %

551 229

+12 %

T3 2024

2 485

+12 %

612 180

+11 %

D’après ce tableau, on peut voir une croissance continue du nombre d’installations photovoltaïques en autoconsommation ainsi que de la puissance totale installée en France entre 2020 et 2024. Malgré tout, on observe 2 points importants :

  1. au 3ᵉ trimestre 2023, on remarque un pic avec une croissance de 20 % de puissance installée et 19 % d’augmentation du nombre d’installations ;
  2. suite à ce pic, c'est-à-dire, à partir du 4ᵉ trimestre de l’année 2023, on peut voir que la croissance ralentit de manière abrupte : on passe de 20 % au T3 2023 à 15 % au T4 2023, puis à 13 % les 2 premiers trimestres de 2024 et 12 % ce trimestre-ci (T3 2024).

Mais alors, comment expliquer ce ralentissement pour les petites installations solaires en autoconsommation, alors même que le photovoltaïque enregistre un record de 1 351 MW raccordés toutes puissances confondues au 3ᵉ trimestre 2024 ?

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Analyse des tendances de la baisse des installations solaires résidentielles en France

Un ralentissement visible depuis fin 2023

D’après les données d’Enedis, on constate un ralentissement de la croissance à compter du 4ᵉ trimestre 2023, qui coïncide avec la diminution des primes à l’autoconsommation et des tarifs de rachat. En effet, à partir du 1ᵉʳ août 2023, ces subventions ont été révisées à la baisse, entraînant une diminution directe des installations en autoconsommation chez les particuliers.

Si vous souhaitez en savoir plus, la CRE (Commission de Régulation de l’Énergie) a récemment dévoilé les nouveaux tarifs pour le 12ᵉ trimestre de l’arrêté tarifaire du 6 octobre 2021 (S21). Pour une analyse détaillée et claire, Hello Watt a décrypté ces nouveaux montants et l’impact de ces changements pour les consommateurs.

Un autre facteur de ralentissement : la baisse de 10 % annoncée des tarifs réglementés de l’électricité

Un autre point, qui peut également avoir un impact sur ce ralentissement, réside dans l’annonce d’une baisse d'au moins 10 % des tarifs réglementés de vente de l'électricité (TRVE) prévue pour février 2025, selon la CRE. Cette réduction pourrait diminuer l’envie des consommateurs à investir dans le photovoltaïque, car ce changement rendrait les investissements solaires moins rentables.

Des nouvelles rassurantes pour l’avenir de l’autoconsommation photovoltaïque

Malgré la baisse récente de la prime à l’autoconsommation et des tarifs de rachat, il n’y a pas que des mauvaises nouvelles pour les amateurs d’énergie verte. Effectivement, de nouvelles mesures pourraient bien redonner un coup de pouce au marché de l’autoconsommation photovoltaïque.

Les députés planchent actuellement sur un projet de loi de finances pour 2025, avec une bonne nouvelle pour les particuliers : une TVA à 5,5 % (au lieu de 10 % actuellement) pour les installations solaires équipées d’une batterie ou d’un système de gestion intelligente de la consommation.

Et ce n’est pas tout : malgré le contexte économique tendu, la CRE a décidé de jouer la carte de la stabilité pour une fois en maintenant le coût unitaire annuel à 8,88 € HT dans le cadre du TURPE 7 (Tarif d’Utilisation des Réseaux Publics d’Électricité).

Cela induit que même avec l’augmentation du nombre de raccordements, les frais liés à l’utilisation du réseau Enedis resteront stables pour ceux qui choisissent de revendre le surplus de leur production d’électricité.

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Une phase de transition pour le photovoltaïque résidentiel ?

Le ralentissement de la croissance observé au 3ᵉ trimestre 2024 marque peut-être la fin d’une période d’euphorie pour le solaire résidentiel en France. Toutefois, cela ne remet pas en question son potentiel. Les panneaux solaires photovoltaïques restent un investissement sûr et rentable, avec un retour sur investissement estimé entre 6 et 10 ans.

Claire Dubas
Claire Dubas

Rédactrice experte solaire

Après avoir obtenu son master en marketing digital, Claire rejoint Hello Watt. Dotée d'une sensibilité marquée pour les enjeux environnementaux, elle vous accompagne dans votre démarche de transition énergétique et écologique.

Commentaires
Metzger
 - 23 novembre 2024

Il est urgent de fonder une association de petits producteur pour entamer une procédure destinée à obliger les fournisseur à racheter au même coút qu'ils vendent !

Poser des panneaux photovoltaïques sur son toit est un geste cytoyen : poirquoi doit-on être punis ?

Ougarane
 - 1 décembre 2024

Pas surprenant de voir la déclin des installations photovoltaïques individuelles. La politique de l'état est comme la météo, instable. Aucun plan des autorités sur le long terme pour baisser les emissions de CO2. Que des discours monsongers.

Le consommateur que nous sommes savons aussi faire des bilans de rentabilité d'une installation. A part des puriste, on n'investit pas dans un équipement énergétique à pertes.

Nos hommes politiques (gouvernement et parlementaire) ne sont là que pour se faire une place au soleil bien payés par l'argent du contribuable.

Tant que la loi ne prévoit pas un contrôle stricte sur la responsabilité de ces personnes sur l'efficacité d'utilisation de l'argent public; ils continueront à plonger la France dans une situation de précarité pour la majorité des citoyens.

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