Le budget MaPrimeRénov’ réduit à 2,5 milliards d’euros en 2025

Écrit par Justine Dumont, Rédactrice experte rénovation énergétique le 23 octobre 2024 à 21:00
Temps de lecture : 3 min

Le Gouvernement a officialisé ce qui était redouté : le budget alloué à MaPrimeRénov’ fait face à une nouvelle baisse. L’aide à la rénovation énergétique voit son budget passer de 4 à 2,5 milliards d’euros en 2025. Une décision qui suscite de nombreuses inquiétudes dans le secteur de la rénovation énergétique. On fait le point sur les changements à venir.

En résumé

  • Le budget de MaPrimeRénov’ passe de 4 à 2,5 milliards d’euros en 2025.
  • Le Gouvernement justifie cette réduction par une "sous-consommation" des crédits en 2024, la nécessité de réduire les dépenses de l’État de 60 milliards d’euros et de limiter le déficit public à 5 % du PIB.
  • L’enveloppe pourra être réajustée si nécessaire.
Budget 2025 MaPrimeRénov’ en baisse

1,5 milliard d’euros en moins pour MaPrimeRénov’

Principale aide de l’État pour soutenir la rénovation énergétique des logements français, MaPrimeRénov’ subit une nouvelle coupe budgétaire. Le 10 octobre dernier, le ministre des Comptes publics, Laurent Saint-Martin, a présenté le projet de loi de finances (PLF) pour 2025. On apprend entre autres que seuls 2,5 milliards d’euros sont alloués à MaPrimeRénov’

Une réduction de 1,5 milliard d’euros qui intervient après “l’effort historique” du Gouvernement pour le budget initial de 2024. Pour rappel, le budget de MaPrimeRénov’ est passé de 3,4 milliards d’euros en 2023 à 5 milliards, puis à 4 milliards en 2024

Évolution du budget MPR, en milliards d'euros (MPR Copropriété incluse)

Budget 2023

3,4

Budget initial 2024

5

Budget raboté en février 2024

4

Budget 2025

2,5

À noter

Chaque budget octroie 1 milliard d’euros aux copropriétés

Cette réduction, justifiée par une "sous-consommation" des crédits en 2024, est l’une des solutions trouvées par le Gouvernement pour réduire les dépenses de l’État de 60 milliards d’euros et limiter le déficit public à 5 % du PIB. L’enveloppe allouée à MaPrimeRénov’ est donc ajustée pour correspondre à sa consommation réelle

Fort heureusement, cette décision n’est pas figée dans le marbre. Le Ministère de l’Économie et la ministre du Logement affirment tous deux que l’enveloppe pourra être réajustée si nécessaire.

Un retour à la précédente version de MaPrimeRénov’

La réforme du 1ᵉʳ janvier 2024 de MaPrimeRénov’, officialisant la suppression des subventions pour les rénovations par geste (comme l’isolation ou le changement de chauffage), y est pour beaucoup dans la baisse du budget 2025. De nombreux propriétaires, en particulier ceux aux revenus modestes, ont renoncé à entamer des travaux de rénovation globale faute de moyens financiers. Une situation qui a entraîné une chute notable du nombre de dossiers de demande d’aide.

Pour tenter d’inverser la tendance, l’aide a été réajustée le 15 mai 2024, rendant à nouveau possible les travaux par geste à tous les logements, indépendamment de leur note DPE (Diagnostic de Performance Énergétique). Cependant, cet assouplissement est temporaire puisqu’il prend fin le 31 décembre 2024

Les modalités sont en cours de discussion, mais il semblerait qu’à partir du 1ᵉʳ janvier 2025, le Gouvernement avantage de nouveau la rénovation globale. Ces travaux sont jugés plus efficaces pour la transition énergétique, car ils permettent de gagner deux classes énergétiques minimum. L’État ne semble toutefois pas vouloir reproduire la même erreur qu’en janvier 2024, puisque le soutien aux travaux mono-gestes sera maintenu pour certains cas.

Une réduction qui impacte directement les propriétaires

La baisse du budget 2025 de MaPrimeRénov’ aura très probablement des répercussions sur les propriétaires souhaitant rénover leur logement. Ils pourront être confrontés à : 

  • une diminution du montant d’aide accordé ;
  • des critères d’éligibilité plus stricts ;
  • un délai de traitement plus long des demandes d’aide.

Les objectifs de rénovation MaPrimeRénov’ revus à la baisse

En parallèle à cette réduction budgétaire, les ambitions de MaPrimeRénov’ sont également revues à la baisse. Déjà en février dernier, le ministre de la Transition écologique alors en poste, Christophe Béchu, annonçait que l’objectif de 200 000 rénovations d’ampleur pour 2024 ne serait pas atteint. Une ambition pourtant présentée comme le “moyen d’atteindre les objectifs climatiques [de la France] d’ici 2030”. Deux raisons peuvent expliquer la baisse du nombre de logements à rénover : 

  1. la nécessité pour l’État de faire des économies ;
  2. la révision du mode de calcul du DPE qui permet à 140 000 logements de moins de 40 m² de sortir du statut de passoires énergétiques

Les objectifs de rénovation 2025 du Secrétariat Général à la Planification Écologique (SGPE) fixés à 700 000 rénovations par geste et 317 000 rénovations d’ampleur semblent ainsi hors d’atteinte. Une situation qui soulève des inquiétudes concernant la capacité de la France à respecter ses engagements climatiques, alors que 5 millions de logements sont toujours considérés comme des passoires thermiques.

De son côté, Bercy clame haut et fort qu’il ne s’agit pas d’un “renoncement à l’ambition écologique” de la France et affirme vouloir maintenir ses objectifs de rénovation pour 2025 en privilégiant les primes sur les rénovations les plus efficaces.

Justine Dumont
Justine Dumont

Rédactrice experte rénovation énergétique

Rédactrice web engagée, Justine rejoint Hello Watt en 2024 avec deux objectifs en tête : informer les consommateurs sur la rénovation énergétique et partager des astuces pour les aider à réaliser des économies.

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