Nos services
Nos Services
Alors que le premier tour de l’élection présidentielle approche, Hello Watt fait le tour des propositions des principaux candidats sur le thème de l’énergie. Découvrez aujourd’hui ce que pensent les prétendants à l’Élysée sur le nucléaire.
Candidat
Sortie du nucléaire
Anne Hidalgo
Parti socialiste
Favorable✅
Jean-Luc Mélenchon
La France insoumise
Yannick Jadot
Europe Écologie Les Verts
Emmanuel Macron
La République en marche
Défavorable❌
Eric Zemmour
Reconquête
Fabien Roussel
Parti communiste français
Marine Le Pen
Rassemblement national
Valérie Pécresse
Les Républicains
Parmi les huit principaux candidats à l’élection présidentielle, seuls deux sont favorables à une sortie du nucléaire d’ici 2050 : Jean-Luc Mélenchon et Yannick Jadot. Notons que si Anne Hidalgo s’oppose à la construction de nouveaux réacteurs, elle ne table pas sur une sortie de l’énergie atomique d’ici 2050.
La facture d'électricité des Français
Hello Watt revient sur 10 ans de hausse des prix de l'électricité en France.
Calendrier de construction
Prolongation de la durée de vie des centrales
6 EPR d'ici 2035
8 EPR 2 à l'étude pour 2050
Oui, au-delà de 50 ans
14 EPR d'ici 2050
Oui, à 60 ans
Au moins 6 EPR d'ici 2050
Oui, au-delà de 40 ans
10 EPR pour 2031
10 EPR 2 pour 2036
Réouverture de Fessenheim
Réflexion pour d'autres d'ici 2050
Suite à la catastrophe nucléaire de Fukushima (2011), plusieurs pays européens et responsables politiques ont marqué leur opposition à l’énergie atomique.
Plus d’une décennie plus tard, la majorité des candidats à l’élection présidentielle de 2022 sont favorables à la construction de nouveaux réacteurs en France. Comment expliquer ce revirement ?
La loi énergie-climat du 8 novembre 2019 inscrit dans le code de l’énergie l’objectif de la neutralité carbone pour 2050 afin de répondre à l’urgence écologique et climatique. Cet objectif a également été adopté à l’échelle de l’Union européenne.
Hors, la décarbonation de l’activité économique passe par l’électrification des usages. Dans son rapport Futurs énergétiques 2050, le gestionnaire du réseau de transport de l’électricité RTE prévoit une hausse importante de la consommation électrique afin de compenser l’utilisation des énergies fossiles.
Afin d’y parvenir, RTE a proposé 6 scénarios. Le dernier prévoit le maintien de la part du nucléaire à 50 % dans le mix de production (contre 70 % aujourd’hui). Le reste serait assuré par un mix de renouvelable.
Lors de sa visite à Belfort en février 2022, Emmanuel Macron a présenté sa feuille de route énergétique pour 2050. Le président a annoncé la construction de 6 réacteurs nucléaires pour 2035 (ainsi que l’étude de 8 autres pour 2050). Le projet d’Emmanuel Macron se rapproche ainsi fortement du dernier scénario de RTE, tout en s’appuyant sur les EnR et le prolongement de la durée des réacteurs actuellement en service “sous conditions”.
Pour Jean Luc Mélenchon et Yannick Jadot, la sortie du nucléaire doit s’accompagner d’un développement massif des énergies renouvelables afin de parvenir aux objectifs de neutralité carbone. Le candidat écologiste souhaite cependant une sortie progressive qui tient compte de l’obsolescence du parc actuel.
L’argument du nucléaire comme levier d'indépendance énergétique est avancé par l’ensemble des candidats favorables au nucléaire. Pour Emmanuel Macron, le nucléaire entre dans le cadre d’une "Stratégie d'indépendance énergétique européenne". Il est ainsi opposé au gaz russe choisi par plusieurs pays européens comme alternative au charbon pour décarboner leur économie.
Mais l’idée du nucléaire comme moyen d’indépendance énergétique point peut être nuancée. En effet, 100 % du combustible utilisé pour faire tourner les centrales nucléaires françaises est importé. En 2020 quatre pays ont fourni à la France la quasi-totalité de son uranium : le Niger, le Kazakhstan, l'Ouzbékistan et l’Australie (Comité technique Euratom).
EDF et Areva assurent avoir sécurisé et diversifié leurs réseaux d’approvisionnement, ce qui est vrai dans la mesure où l’on trouve de l’uranium à de nombreux endroits dans le monde. La France ne reste pas moins dépendante d’acteurs extérieurs. Un choix stratégique que dénonce l'écologiste Yannick Jadot. Ce dernier a notamment pointé du doigt le fait que la moitié de l’approvisionnement français dépend aujourd’hui du Kazakhstan et de l'Ouzbékistan, deux pays alliés… de la Russie.
C’est sans doute l’un des arguments majeurs du nucléaire face aux énergies renouvelables intermittentes, sur lesquelles ont été concentrés l’essentiel des investissements ces dernières années. L’énergie nucléaire à l’avantage d’être pilotable, la production peut être facilement adaptée aux variations de la demande électrique.
Dans le contexte d’un mix énergétique qui évoluerait vers une part croissante d’énergies renouvelables et de l’arrêt des énergies fossiles, il est essentiel de conserver une part de pilotable afin de répondre à l’ensemble des besoins énergétiques du pays.
Le programme le plus poussé en la matière est celui de Marine Le Pen qui souhaite baptiser son plan nucléaire “Marie Curie”. Elle prévoit notamment la construction de 20 réacteurs nucléaires. Les réacteurs seront construits en deux vagues par paire sur des sites déjà existants. Une stratégie similaire à celle évoquée par EDF pour la construction des 6 EPR souhaités par Emmanuel Macron pour 2035.
Le programme reste néanmoins extrêmement ambitieux au regard des délais de construction actuels de la filière. EDF envisage de son côté la mise en service d’un premier EPR de seconde génération pour 2035, on est donc loin des 10 EPR proposés par Marine Le Pen pour 2036.
Tout comme Emmanuel Macron, Eric Zemmour, Fabien Roussel et Valérie Pécresse sont quant à eux d’accord sur la construction d’un minimum de 6 EPR d’ici à 2035. La seconde vague serait quant à elle décidée dans un second temps, en fonction des besoins.
Autre point de consensus sur le papier, celui du prolongement de l’exploitation des centrales. Les centrales nucléaires sont conçues pour être exploitées pendant au moins 40 ans. La durée de fonctionnement autorisée est quant à elle de 10 ans. Une visite décennale est organisée pour évaluer la sécurité des installations afin de prolonger l’exploitation pour dix autres années.
La plus vieille centrale française en activité (Bugey) est âgée de 43 en 2022. Si certains candidats souhaitent prolonger la durée de fonctionnement des centrales à 60 ans de manière catégorique (Eric Zemmour, Marine Le Pen, Valérie Pécresse), d’autres se montrent plus prudents (Emmanuel Macron, Fabien Roussel) et s’en remettent aux décisions de l’Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN) qui évaluera au cas par cas les possibilités d’un prolongement d'exploitation.
Parmi les candidats qui souhaitent sortir du nucléaire, tous n’ont pas le même avis quant à la manière ou au calendrier à tenir.
Cette proposition est soutenue par Yannick Jadot et Anne Hidalgo ; mais les deux candidats ne s’accordent pas sur le calendrier.
Le candidat écologiste souhaite ainsi sortir du nucléaire progressivement, en gardant l’objectif d'une sortie totale en 2050. Un scénario qui nécessite d’abord d’investir massivement dans les énergies renouvelables et de fermer les centrales les plus anciennes au fur et à mesure. Yannick Jadot souhaite ainsi maintenir la sécurité de l’approvisionnement en énergie.
De son côté, Anne Hidalgo ne croit pas qu’il soit possible de sortir du nucléaire en 20 ans. Pour la candidate socialiste, il ne faut pas construire de nouveaux réacteurs et investir à 100 % dans les énergies renouvelables. Il est cependant possible de décider au cas par cas de prolonger la durée de vie "d'un certain nombre de centrales" (interview donnée à franceinfo).
Après avoir fixé son objectif initial de sortir du nucléaire en 2030, Jean-Luc Mélenchon est finalement revenu sur sa décision. Si la finalité - une sortie la plus rapide possible du nucléaire - reste la même, le candidat de La France Insoumise table désormais sur une fermeture du dernier réacteur en 2045.
Pour y parvenir, Jean-Luc Mélenchon s'appuie sur le plus ambitieux des six scénarios proposés par RTE. Il souhaite en particulier développer les énergies marines renouvelables (marémotrices et houlomotrices). Avec ses 20 000 kilomètres de côtes (dont 2840 km en métropole), la France dispose d’un potentiel énorme en la matière. Problème : leur part reste informelle dans le scénario de RTE (entre 0 et 3 GW). C’est donc toute une filière qu’il faudrait mettre en place en un peu plus de 20 ans.
À savoir
Notez que les propositions des candidats évoquées dans cet article entrent dans le cadre de leur politique énergétique globale. Nous avons fait le choix d’analyser ici seulement le programme des candidats sur le nucléaire, mais n’hésitez pas à consulter également nos autres articles sur les élections présidentielles 2022 !
Alexandre François
Rédacteur expert énergie
Après ses études supérieures, Alexandre rejoint Hello Watt en 2019. Il est expert des sujets liés au marché de l'électricité et du gaz, au développement de la concurrence et aux fournisseurs.
Aucun commentaire
Ecrire un commentaire
Articles similaires
Simon Desimpel , 3 juin 2025
Déconnexion
Êtes-vous sûr(e) de vouloir vous déconnecter ?
Identifiez-vous
Pouvons-nous utiliser des cookies ?
En utilisant notre site, vous acceptez l’utilisation de cookies qui permettent de personnaliser votre navigation et d’améliorer les performances du site. En savoir plus sur notre politique d'utilisation de cookies
Personnaliser
En savoir plus sur notre politique d'utilisation de cookies
Un expert vous appelle gratuitement
Choisissez une date de rendez-vous
Demande normale
Demande très élevée
Demande élevée
Un expert vous appellera le
entre
Merci, votre demande a bien été enregistrée.
Nous vous rappelons dans quelques minutes.
Un expert vous appellera le :
Entre