Comparer DPE et consommation a-t-il un sens ?

Écrit par Guillaume Matheron, Data Scientist le 10 janvier 2023 à 18:13 | Modifié le 8 décembre 2023 à 02:05
Temps de lecture : 7 min

Hello Watt a publié le 4 janvier une étude concluant à un manque de corrélation entre le DPE d’un logement, censé évaluer sa performance énergétique, et sa consommation d’énergie mesurée par les compteurs communicants.

renovation energetique dpe consommation energie

Pourquoi cette étude ?

Dans sa mission de favoriser la transition énergétique des ménages, Hello Watt propose une application gratuite de suivi de sa consommation énergétique via les compteurs Linky pour l’électricité et Gazpar pour le gaz.

Pour compléter son offre et suite à l’annonce des restrictions qui seraient appliquées aux passoires thermiques, Hello Watt a cherché à estimer le DPE des logements dont la consommation était connue.

Cependant, contre toute attente l’équipe data a conclu que connaître la consommation d’un logement ne permettait pas d’estimer le DPE de façon fiable.

Comment est calculé le DPE ?

Suite à cette étude, de nombreux acteurs du diagnostic ont réagi avec plus ou moins de virulence, le principal reproche étant qu’on ne peut pas comparer directement DPE et consommation, car le DPE se fonde sur un usage standard du logement.

La Fédération Nationale de l’Immobilier (FNAIM) a publié un communiqué de presse en ce sens, et un article de diagnostiqueur-immobilier.fr rappelle à juste titre que le ministère de la transition énergétique indique : 

cette estimation ne peut être comparée aux factures réelles des usagers

Comme le résume bien l’article de infodiag en réaction à notre étude, dans le cadre du DPE-3CL 2021 qui est la méthode utilisée pour pour les diagnostics que nous avons étudiés :

“on s’intéresse uniquement aux performances du bâti et de ses équipements, peu importe qui occupe le bien. Qu’une personne vive dans son pavillon deux mois de l’année, ou qu’elle soit présente 365 jours /365, sept jours sur sept, 24h sur 24, peu importe, l’estimation reste la même. Le législateur en a voulu ainsi pour faciliter la comparaison entre les biens à l’achat ou la location”

Donc le DPE, même s’il est exprimé en kWh/an, ignore délibérément les facteurs pouvant influencer la consommation qui ne sont pas liés au bâtiment lui-même. Certains postes de dépense sont même totalement exclus comme la cuisine ou l’électroménager.

Cela dégrade sa fiabilité en tant qu’indicateur de consommation, et en échange en fait un meilleur indicateur pour guider la rénovation des bâtiments.

Alors comparer DPE et consommation a-t-il un sens ?

Suite à la publication de l’étude, certains acteurs se sont insurgés car comparer une consommation réelle et un DPE n’aurait aucun sens. Cependant, il s’agit là exactement de la méthode de “DPE sur facture” qui était utilisable jusqu’au 1er Juillet 2021.

Alors certes la nouvelle méthode 3CL est censée être plus fiable et mieux représenter la qualité énergétique du bâtiment, mais nous défendons qu’il est très pertinent de la comparer avec la consommation réelle aussi bien individuellement qu’en moyenne.

Après tout, on rénove les logements dans le but de réduire leur consommation d’énergie avant tout plutôt que pour augmenter une note, et il y a d’autres moyens de réduire la consommation comme la sensibilisation des particuliers ou la mise en place d’outils de suivi de la consommation.

Vous souhaitez trouver des diagnostiqueurs fiables près de chez vous ?

Alors, n’hésitez pas à consulter nos annuaires de :

Ces annuaires vous permettront de trouver des professionnels qualifiés pour obtenir le diagnostic de performance énergétique de votre bien.

Si c’est d’un audit énergétique dont vous avez besoin, aucun problème : nous avons aussi des annuaires pour cela !

À quoi s’attend-on en comparant DPE et consommation moyenne par classe ?

Même si à l’échelle d’un unique logement les usages peuvent faire varier la consommation bien plus que l’efficacité énergétique du logement, en effectuant une moyenne sur un grand nombre de logements on s’attendrait à ce que ces variations s’annulent.

Par exemple, la classe C regroupe les logements donc la consommation estimée (pour les usages pris en compte par le DPE) est entre 110 et 180 kWh/an/m² pour un usage standard.

Si l’usage standard qui est pris en compte par la méthode 3CL est un comportement moyen réaliste, alors on s’attend à ce que la consommation moyenne d’un logement de classe C pour les usages pris en compte par le DPE soit d’environ 145 kWh, et on peut rajouter 50% pour les usages non pris en compte (électroménager, numérique… d’après l’ADEME, les usages pris en compte pour le DPE représentent en moyenne 66% de la consommation des logements) ce qui nous amène à 217 kWh/an. 

Pour la classe F on s’attend à une consommation moyenne de 375 kWh/an/m², soit 562 kWh/an/m² une fois tous les usages intégrés.

Qu’observe-t-on en termes de consommation moyenne par classe DPE ?

Dans l’étude présentée ici, 462 logements sont considérés, contre les 221 de l’étude initiale. En revanche, on se limite aux classes C à F car les autres classes contiennent moins de 20 logements, ce qui pourrait fausser les moyennes.

On s’attendait à ce que les logements mieux classés en termes de DPE consomment moins, et c’est le cas, heureusement ! Le graphique ci-dessous montre que les logements mal notés consomment plus que les logements bien notés.

dpe consommation moyenne

DPE vs consommation réelle de 462 logements, avec consommation moyenne pour les classes comportant au moins 20 logements

En revanche, la tendance est finalement assez faible :

  • Si on reprend nos estimations, pour la classe C les 195 kWh/an/m² sont assez proches des 217 estimés. 
  • Par contre pour la classe F on s’attendait à avoir une consommation de 562 kWh/an/m², et on en est très loin puisque les logements F ne consomment que 256 kWh/an/m² en moyenne.

C’est encore plus flagrant si on considère la médiane :

  • La moitié des logements classés C consomme plus de 195 kWh/an/m², et l’autre moitié moins. 
  • Et pour les logements labellisés F, la moitié consomme plus de 219 kWh/an/m² et la moitié moins.

Autrement dit, presque la moitié des logements F consomment moins que la moitié des logements C !

dpe consommation moyenne mediane

DPE vs consommation réelle de 462 logements, avec consommation moyenne et médiane pour les classes comportant au moins 20 logements

Que signifie cette différence importante entre moyenne et médiane pour la classe F ? La consommation moyenne de cette classe est tirée vers le haut par quelques rares logements très énergivores, mais la plupart des logements de cette classe a une consommation comparable aux logements des autres classes, ce que reflète la médiane.

On voit que (dans les classes les plus courantes C à F) même en moyenne, les logements avec un DPE plus élevé ne consomment pas beaucoup plus que les logements avec un DPE plus faible.

Pourquoi les logements moins bien notés ne consomment pas beaucoup plus ?

Comme dit dans l’étude originale, une possibilité serait que le DPE soit mal conçu ou mal appliqué. Une autre hypothèse serait que les usages varient de façon à contrer l’impact de la performance énergétique du logement.

Kézaco ? Par exemple, peut-être que les logements F ne consomment pas plus que les logements C parce qu’ils sacrifient leur confort pour chauffer moins. On rejoint là l’idée de précarité énergétique.

Une autre formulation de cette dépendance entre isolation et usages est l’effet rebond, qui part du constat qu'après des travaux de rénovation, le confort augmente mais la consommation ne diminue pas autant qu’espéré.

On voit donc que ces résultats ne sont pas nécessairement en contradiction avec l’intérêt des DPE ! Le DPE est un indicateur de la performance énergétique du logement, qui a un impact sur la consommation mais également sur le confort des habitants.

Qu’observe-t-on en termes de dispersion ?

En statistiques, on distingue les indicateurs de tendance centrale, comme la moyenne ou la médiane, et les indicateurs de dispersion comme la variance, l’écart-type ou l’écart interquartile.

Là où les indicateurs de tendance centrale lissent les disparités pour indiquer des tendances, les indicateurs de dispersion permettent de quantifier la proximité des mesures.

Le graphique suivant donne, pour chaque classe DPE, la consommation médiane mais aussi les premiers et troisièmes quartiles, et les 5ème et 95ème percentiles.

dpe boite a moustache

DPE vs consommation réelle de 462 logements, avec une boîte à moustaches pour les classes comportant au moins 20 logements

On voit immédiatement que la différence de médiane entre les classes est insignifiante par rapport à la très grande variance au sein d’une même classe. Une explication possible est que les habitudes de consommation d’une personne à l’autre sont tellement grandes que finalement le DPE n’a que peu d’influence sur la consommation.

On voit également que plus la classe DPE est mauvaise, plus l’incertitude est grande.

Que peut-on dire à une personne qui aurait un DPE C ? On peut lui dire qu’elle a une chance sur deux que sa consommation soit comprise entre 137 et 234 kWh/an/m².

Mais que dire à une personne qui aurait un DPE F ? Elle a une chance sur deux que sa consommation soit entre 107 et 387 kWh/an, ce qui est une fourchette énorme, et il reste tout de même une chance sur deux qu’elle soit hors de la fourchette !

Autrement dit, un quart des logements F consomment moins de 107 kWh/an/m², ce qui est le seuil entre les classes B et C !

Faut-il modifier le DPE pour qu’il reflète mieux la consommation ?

On a établi la pertinence de comparer DPE et consommation, et on a établi que le DPE était un mauvais prédicteur de la consommation, aussi bien de façon absolue (le DPE est souvent éloigné de la consommation) qu’en moyenne (les logements mal classés ne consomment pas beaucoup plus que les logements bien classés).

Quelles conclusions en tirer ? Jusqu’en 2021, Les DPE pouvaient utiliser la méthode sur facture qui par définition correspondait exactement à la consommation. Quelles seraient les conséquences d’un retour à la méthode sur facture ?

Une des principales variables qui n’est pas prise en compte par le DPE est l’intermittence : une résidence secondaire mal isolée (par exemple un chalet de montagne) aura une consommation moyenne basse donc un très bon DPE sur facture, mais un mauvais DPE 3CL. Si on se fonde sur les DPE pour prioriser les rénovations énergétiques, cela signifie : 

  • En se basant sur le DPE 3CL, on rénove en priorité les logements mal isolés, peu importe qu’ils soient utilisés de façon saisonnière ou non
  • En se basant sur la consommation ou un DPE sur facture, on rénove en priorité les logements qui consomment le plus

Le choix entre ces alternatives est politique par nature, et il n’est présenté ici que de manière simplifiée et comme une expérience de pensée. Notamment le DPE est certes utilisé dans plusieurs domaines et notamment l’identification des passoires thermiques, mais les travaux de rénovation sont précédés d’un audit énergétique qui obéit à des règles différentes et est beaucoup plus précis.

De nombreuses autres variables entrent en compte comme le confort des occupants, les possibilités de fraude, la qualité des DPE 3CL, les autres usages résidentiels de l’énergie comme le chauffage des piscines ou le rechargement des véhicules électriques.

En conclusion

Hello Watt, par sa position, a la chance d’avoir accès simultanément aux données de consommation et DPE pour un grand nombre de logements, mais notre jeu de données peut comporter des biais difficiles à quantifier. Comme relevé par Libération, notre échantillon n’est pas représentatif de la population, par exemple il se compose uniquement de logements ayant réalisé un DPE récemment, et on peut supposer que les utilisateurs de l’application Hello Watt sont plus soucieux de leur consommation énergétique. Notre base de données contient peut-être également moins de résidences secondaires qu’attendu, ce qui pourrait biaiser les résultats.

Même en supposant que notre échantillon n’est pas biaisé, le lien entre performance du logement et consommation est complexe, donc beaucoup de phénomènes pourraient expliquer la disparité entre DPE et consommation, aussi bien pour les logements individuels qu’en moyenne.

Divers acteurs analysent chaque composante de cette chaîne, des propriétés des matériaux isolants à l’influence des rénovations sur le comportement (effet rebond) en passant par la répétabilité des diagnostics.

Il est dans l’intérêt de notre planète et dans notre intérêt à tous, Hello Watt, particuliers, diagnostiqueurs et pouvoirs publics d’agir sur les variables qui sont à notre portée :

  • Améliorer l’information aux usagers sur leur consommation réelle et future
  • Inciter à améliorer le confort des logements et réduire leur consommation
  • Maximiser la fiabilité des diagnostics
  • Lutter contre la précarité énergétique
Guillaume Matheron

Guillaume Matheron

Data Scientist

Après un doctorat en intelligence artificielle et robotique, Guillaume a rejoint l'aventure Hello Watt en 2020 en tant que data scientist.

Commentaires
mbar
 - 11 janvier 2023

bonjour. il faut aussi penser qu on ne consomme pas de la meme maniere au nord et au sud de la france. Concernant la consommation cuisine/multimedia, cela ne devrait pas etre estimé via un pourcentage. En effet, soit on considére une moyenne pour tout les francais, soit on considere que plus le foyer est énergivore et moins il y a de consommation multimedia (car c est moins douloureux de couper la tv que de reduire le chauffage). Ici l article estime la conso multimedia comme un pourcentage... bref, plus le logement est energivore et plus les occupant ferai la cuisine et consommerai de l energie pour du multimedia. A mon avis, la realité est inverse...

Guillaume
Guillaume
 - 19 janvier 2023

Bonjour, merci pour votre commentaire. Les DPE prennent bien en compte la zone climatique. Concernant les autres usages, effectivement l’ADEME donne un pourcentage national mais il varie sans doute beaucoup avec la consommation pour deux raisons: 1- La consommation des appareils électroménagers/multimédia ne varie sans doute pas de façon linéaire avec la surface 2- Plus le logement est énergivore et plus sa consommation est élevée, mais un logement qui consommerait deux fois plus en chauffage ne consomme pas nécessairement deux fois plus en électroménager ! Pour cette étude on s’intéresse finalement assez peu à cette partie de la consommation, mais une autre approche aurait été de déduire des statistiques de l’ADEME une valeur fixe en kWh/m² pour toutes les consommations hors chauffage, et ensuite l’ajouter à la consommation prédite par le DPE (ou la retrancher de la consommation réelle). Ça pourrait introduire d’autres problèmes (conso négative…) et ça n’aurait sans doute pas beaucoup changé les résultats mais on y pensera pour une prochaine étude !

VANDENWEGHE
 - 11 janvier 2023

Je viens de lire votre analyse concernant la comparaison entre DPE et consommation. Je la trouve excellente. Effectivement il y aurait un intérêt évident, pour tout futur acheteur d'un logement, à constater un lien beaucoup plus étroit entre les deux.

Bob53
 - 15 janvier 2023

Bonjour, Comment quantifiez vous la part de consommation affectée au chauffage au bois? Il représente une part très significative de la conso energetique lorsqu'il est utilisé pour le chauffage. Un autre facteur d'explication pourrait donc être une utilisation différente du chauffage au bois selon les DPE. Par exemple, on chaufferait plus volontier au bois (qui n'a pas, par nature, de compteur connecté) dans des passoires énergetiques car c'est moins cher (au moins par réputation) Qu'en pensez-vous?

Guillaume
Guillaume
 - 19 janvier 2023

Bonjour, merci pour votre commentaire. Pour notre étude nous avons retenu uniquement les logements dont la source de chauffage principale est le gaz et l’électricité (tel que déclaré lors du DPE et dans l’application Hello Watt), mais vous avez raison que les chauffages d’appoint comme le bois peuvent jouer un rôle important et réduire la consommation électrique ou gaz des logements mal isolés ! Pour cette étude en particulier l’impact est sans doute assez faible car une grande partie des logements considérés sont des appartements qui ont rarement des cheminées.

Scred
 - 16 janvier 2023

Bonjour, les gens qui n'ont pas l'argent pour rénover n'ont généralement pas l'argent pour chauffer non plus. C'est notre cas et celui de toutes celles et ceux qui nous entourent.

Guillaume
Guillaume
 - 19 janvier 2023

Bonjour, merci pour votre commentaire. Effectivement les aides à la rénovation ne sont pas toujours suffisantes alors même que la rénovation thermique des logements est indispensable pour réduire les dépenses par la suite !

Dominique Adnet
 - 17 janvier 2023

Je remercie Guillaume Matheron et HelloWatt de faire tout ce travail d'analyse des données, de le proposer au plus large public et de questionner avec justesse et raison les pratiques et techniques d'évaluation gouvernementales. Vous faites un travail formidable. Vivant dans un appartement passoire thermique, type logement social je confirme que ma consommation aussi bien électrique que gaz (cuisine) est tributaire de la dépense en euros et se fait donc au détriment de mon confort car je respecte toutes les consignes et je ne peux pas consommer moins. (Résultat, le montant de ma dépense énergétique électricité et gaz equivaut en euros au montant de mes abonnements soit environ 50/50).

Guillaume
Guillaume
 - 19 janvier 2023

Bonjour et merci pour votre commentaire, je suis navré de la situation. Effectivement la rénovation thermique des logements est indispensable non seulement pour limiter la consommation mais aussi pour améliorer le confort et lutter contre la précarité énergétique.

Peter
 - 17 janvier 2023

Bonjour, Merci pour votre étude intéressante. "Ce résultat peut signifier trois choses : soit la méthodologie de calcul des diagnostics de performance énergétiques est mauvaise, soit la plupart des diagnostiqueurs ne font pas bien leur travail, soit les différences de comportement de consommation des occupants des logements sont telles qu’un diagnostic, même fiable, ne peut pas prédire le niveau de consommation." Pour lever l’ambiguïté sur la 3ième hypothèse qui explique l'écart, est-ce les mesures Hello-Watt ont été faites sur des logements thermostatés avec les même hypothèse que dans le méthode 3CL? Ou alors est-ce que les mesures Hello-Watt ont été faites sur des logements avec des usages divers (non thermostatés ou avec des usages énergivores ou au contraire très sobre)? Pour comparer la méthode 3Cl d'estimation avec des données réelles empiriques dans des conditions comparables, il existe des tierces méthodes de mesure.

Guillaume
Guillaume
 - 19 janvier 2023

Bonjour, merci pour votre commentaire. Les mesures ont été faites sur la base d’utilisateurs de l’application Hello Watt. Nous avons quelques informations que l’on pourrait comparer à l’usage standard comme nombre d’occupants, la présence d’une piscine ou d’un véhicule électrique. D’autres informations pourraient être obtenues à partir de la courbe de charge : consommation du chauffe-eau notamment. Cependant à ce stade nous n’avons pas d’informations sur le thermostat.

Klein
 - 17 janvier 2023

Article très intéressant. Rien n'est dit sur l'ancienneté des logements. Le nouveau DPE est très inadapté aux logements anciens, faute d'informations sur les normes de construction utilisées. Ce serait intéressant de savoir si l'ancienneté est discriminante dans la consommation.

BILLARD eric
 - 19 janvier 2023

cette etude très interessante montre que chaque produit au travers de son utilisation et des methodes de vie de chacun obtiendra des resultats de consommation très différent. Cependant un paramètre d'importance est mis de côté à savoir les produits technologiques qui consomment l'énergie. En fonction des équipements les variations auront des deltas encore plus importants. Electromenager, eclairage peu energivores. Production d'électricité par PV. Chauffage moderne par chaudières à condensation ou PAC avec regulation climatique sur sonde exterieure avec chaleur douce au travers de bons émetteurs. Radiateurs électriques à principe d'accumulation pilotés pièce par pièce. Ballons électriques intelligents. L'utilisation éclairée de ces différents outils modifira très significativement les résultats de chaque bâtiment.

Pouget
 - 19 janvier 2023

Bonsoir,j'ai fait une diagnostic de performance énergétique l'année dernière sur mon logement,ils ont estimé ma consommation de gaz à l'année à 14000kw/h et de 4000 pour l'électricité! en 2022,j'ai consommé 3900kw/h en gaz et 1130 en électricité! C'est juste une belle arnaque encore,une de +! Cdlt

Mehdi
 - 23 janvier 2023

Bonjour. Merci pour votre travail. Dans la fin de votre article vous abordez la question des passoires énergétiques. Le sujet est vaste mais je peux vous dire que l'audit énergétique réglementaire qui va servir à prescrire les travaux utilise la même méthode de calcul 3CL DPE 2021. Ils ne faut donc pas d'attendre à quelque chose de très précis sur le sujet non plus... ?

LAFFITTE
 - 23 janvier 2023

Bonjour Analyse très intéressante Pour ma part , je pense que l solation et les équipements joue un rôle primordial. A cela il faut rajouter des moyens écologiques par exemple panneaux solaires qui amènent une réelle économie et un donc un DPE très performant pour exemple ma maison de 120m2 avec piscine à une consommation d environ 3500KW année Soit environ 30KW m2

Guillaume
Guillaume
 - 23 janvier 2023

Bonjour, merci pour votre commentaire. Effectivement si l'isolation et les panneaux solaires thermiques sont bien pris en compte par le DPE, les panneaux photovoltaïques ne le sont pas. La logique est que le DPE s'intéresse à l'énergie nécessaire pour alimenter le logement, et même si l'électricité est produite sur place elle est quand même utilisée. Dans ce cas on s'approche des limites du modèle puisque une grande baie vitrée orientée sud et des panneaux PV utilisent tous deux les apports solaires pour chauffer le logement en hiver, mais la véranda améliore le DPE alors que les panneux solaires non.

BROUSSY
 - 24 janvier 2023

Bonjour, Je confirme aujourd'hui le casse tête des diagnostics énergétiques. Propriétaire d'une maison de ville en périmètre protégé, construite avant 1945, divisée en 3 appartements (2 T1 et 1 T2), dans le cadre d'un investissement en 1983, nous sommes concernés par cette problématique. De l'avis même du diagnostiqueur, nous sommes aujourd'hui limités dans les travaux encore envisageables pour les faire passer d'une étiquette E à D. Hormis, l'isolation par l'intérieur (qui va réduire la surface habitable des studios et du T2) et l'installation de pompe à chaleur Air Eau (avec trois unités double à prévoir par appartements, avec la nuisance sonore et visuelle que cela va engendrer à l'extérieur), les logements sont isolés (radiateur rayonnant, VMC, double vitrage, volet roulant, isolation toit et plancher bas). Outre le coût des travaux non négligeable de la rénovation énergétique pour ces biens, avec un retour sur investissements très long en zone non tendue, avec des loyers peu élevés et un niveau de fiscalité locale défiant toute concurrence , c'est à vous décourager d'être un propriétaire-bailleur, sur certains espaces ! Je regrette que le législateur ne prenne pas mieux en compte certains aspects de la gestion immobilière et des différentes contraintes qui pèsent sur les petits propriétaires bailleurs. Il en va de même dans les copropriétés, où nombres de travaux énergétiques découlent de décisions en AG. Cela me rappelle étrangement l'ineptie de certaines lois en matière immobilière (les 3 phases de mise aux normes des ascenseurs) où l'État n'avait pas été capable à l'époque de protéger les propriétaires des ententes commerciales et anti-concurrentielles des principaux prestataires du secteur (OTIS et SCHINDLER) !! Comme dit la chanson de Michel Sardou : "En France, on a pas de café , pas de coton, pas d'essence. En France, mais des idées, ça on en a. Nous on pense...."

Olivier
 - 25 janvier 2023

Bonjour Monsieur, Sujet fort intéressant ! Cette histoire de DPE/CONSO m'apparait comme une véritable usine à gaz... Du coup, j'ai réfléchi à une autre approche possible et voici ce que j'ai fait ce mercredi 25 janvier au soir ( à 22h) : avec un thermomètre laser je viens de mesurer la température du mur de mon bureau donnant sur la façade orientée ouest/nord. La pièce est chauffée à 19° et j'ai donc relevé à 10 cm du sol la température de 11,8° et 14,3° à deux mètres du sol... Les autres paramètres sont : température extérieure de 0°, appartement situé au 2e (immeuble de 3 étages) ; tout électrique, conso annuelle 2022 : 5740 kWh, soit 478 kWh/mois. Donc, pour le DPE, ce différentiel de température int./ext. ne serait-il pas un bon outils, simple, pour une évaluation rapide, grâce à un tableau référençant les différentes données ? En plus, par rapport à ma conso, il faut savoir que les autres pièces ne sont chauffées que le soir (la journée il y a 11/12° aujourd’hui !) C'était aussi valable en 2022. Je pense pouvoir dire que je vis dans une " vraie passoire ". Bon courage pour vos études & travaux !

Guillaume
Guillaume
 - 30 janvier 2023

Merci pour votre message et vous avez tout à fait raison ! En connaissant la température et la puissance de chauffage, en régime stationnaire on peut déterminer la résistance des murs en m²K/W. Mais en donnant la température de surface des murs, et en voyant la résistance globale R comme étant la somme de Rsurface et Rmur, et en prenant une valeur standard pour Rsurface (par exemple 0.13 m²K/W), on peut en déduire la puissance perdue par le mur (ici (19°C - 13°C)/0.13 = 46 W/m²). Et en ayant cette puissance on peut en déduire la résistance du mur (13°C-0°C)/46 = 0.28 m²K/W. Pour donner quelques valeurs supplémentaires, si la température du mur était de 18°C on aurait une résistance de 2.34 m²K/W, et si la température était de 15°C on aurait 0.49 m²K/W.

Jean-Michel
 - 10 février 2023

Bonjour dans mon cas : le DPE est à E (266kmh/m²/an) et ma conso anuelle moyenne est de 7580kwh/an sur les 3 dernières année pour un logement de 78m2 soit 97kwh/m²/an bien loin du pronostic du dpe. Sachant que le logement de type T4 est occupé par 4 personnes et que sont présents four, LV, lave linge, seche linge, tv, ordis etc ... et que le logement est occupé à plein temps.

Christian GOIN
 - 24 mai 2023

Bonjour, je pars en expatriation et j’ai fait faire un dpe pour louer l’appartement. Résultat G avec 463 kwh/m2/an, rapporté à la surface 31840 kw/an. Consommation annuelle réelle 11490 kw. C’est à dire un classement rapporté à la surface en C, et l’appartement est occupé, télétravail… L’écart est énorme et l’enjeu également, alors qu’il manque de logement,.. Bien cordialement Christian GOIN

Louppe
 - 4 juin 2023

Bonjour, Quelle n'est pas ma surprise de voir mon DPE classé G alors qu'il s'agit d'une maisonnette de 22 m2 complètement rénové en 1990 ( architecte + entreprise du bâtiment) avec fenêtres en bois double vitrage en 2018 ). Louée à un étudiant les consommations constatées sont à 45% des estations DPE. D'où un diagnostic incompréhensible ! Que faire ? Merci Alain Louppe

Julien
 - 21 juin 2023

@Jean-Michel

Sans plus d'information sur le mode de chauffage, je suppose qu'il est électrique.

Si c'est bien le cas, il y a une subtilité non négligeable a prendre en compte, la conso en kWh électrique subit un coefficient de 2,3 dans le calcul du DPE, car ce sont des kWhEP (énergie primaire) et non des kWh consommé au compteur.

Jean-Yves
 - 15 octobre 2023

Bonjour, je suis arrivé à votre article car j'ai un DPE d'un logement à la location à 12820 kwh/an en tout électrique, 34,6m2 loué (classé F à 370 kwh/an) et occupé par 2 locataires permanents : conso réel 6070kwh/an sur 1 an de 06/2021 à 06/2022, les locataires ne déclarent pas sous chauffé. J'ai 4 autres appartements à 100 kms similaire (studio 33 à 35 m2 2 murs extérieurs non isolés) qui étaient F en 2013 et sont maintenant C à D : le dernier étage a fait l'objet d'une rénovation complète avec isolation totale sol, mur et plafond, mais les 3 autres rien. Celui C est occupé par une locataire qui a déclaré au diagnostiqueur ne jamais chauffé l'hiver et avoir minimum 17°c au pire des pics de froid. Il a mis 2000 kwh sur le chauffage contre 4000 kwh au 3 autres. Celui qui est encore F, j'ai changé des vieux radiateurs électriques des années 80 par radiateur programmables à inertie : prise en compte par le DPE =0. Alors que l'électricien m'annonce -30% de consommation et ils ont des compteurs individuels que le diagnostiqueur n'a même pas voulu regarder. Donc votre analyse fait l'impasse sur une hypothèse : de nombreux logements dit passoir thermique à F ont un DPE complètement erroné : le mien comme votre médiane, indique une conso réelle qui devrait les classer en C. A titre d'exemple le mien à des murs en pierre de 80 cm d'épaisseurs doublé de placo noté non isolé alors que certainement isolé. Mais l'épaisseur des murs n'est pas prise en compte. Dans ceux classés C à D, j'ai un mur extérieur de 50 cm d'épaisseurs et l'autre 10 cm... celui de 10 cm était une catastrophe en terme d'isolation, aucune distinction dans le DPE.

Sylvain
 - 25 octobre 2023

Bonjour,

 

La méthodologie de calcul du DPE explique bien cela aussi.

 

De fait ce n'est pas l'énergie finale que mesure le DPE (donc pas celle de la facture), mais l'énergie primaire (celle produite par le combustible, à laquelle il faut retirer les pertes en centrale, très importantes pour l'électricité produite dans des centrales thermiques).

 

Pour le chauffage électrique, il faut donc multiplier par 2,3 la consommation réelle pour avoir celle estimée par le DPE.

 

A isolation égale, quelqu'un qui se chauffe et chauffe son eau chaude au gaz aura donc un DPE 2,3 fois plus bas que quelqu'un qui se chauffe et chauffe son eau chaude à l'électricité (sauf pompe à chaleur où le rendement dépasse 100% puisqu'on extrait les calories de l'air).

 

Si quelqu'un bénéficie de chauffage collectif au gaz, mais a son eau chaude à l'électricité, cela augmente d'environ 40% le chiffre de son DPE par rapport au tout gaz.

 

En fait le mode de calcul est étrange, d'autant plus qu'avec désormais une part importante d'électricité renouvelable (donc pas d'origine thermique: on est à plus de 20% en France et près de 40% en Europe, grâce il est vrai à l'Europe du Nord), ce coefficient devrait réduire d'année en année.

 

Faire pâtir le chauffage électrique par rapport au gaz semble insensé dans une perspective de réduction des gaz à effet de serre: c'est pourtant la conséquence de cet arbitrage.

Laurent
 - 16 février 2024

Bonjour,

J'ai un logement de 34m2 en région parisienne, lorsque je l'ai acheté en 2016 il avait un DPE "D".

En Juillet 2021 j'ai du refaire le DPE, et avec les nouvelles règles, le DPE est passé à "G+" avec un estimé de 450 Kwh/an/m2.

Mon locataire actuel est entré en mai 2022 dans le logement, le loyer a été bloqué. Mon locataire vient de me transmettre sa consommation annuelle 2023, il ressort que la consommation réelle est <90 Kwh/an/m2, ce qui correspond à la lettre B pour le DPE.

Je ne voudrais pas paraître désobligeant mais je constate que le nouveau DPE est très éloigné de la réalité, car il y a un facteur x5 entre l'estimé du DPE et la consommation réelle (dans le bon sens heureusement).

Je comprends et approuve le souhait de l'état pour la rénovation des passoires énergétiques, mais les lois mises en place sur ce sujet vont finir par fâcher beaucoup de personnes.

Sylvain C.
 - 18 février 2024

Bonjour,

 

(HELP)

 

J'ai un appartement de 29m2 à Paris avec les caractéristiques suivantes :

- des murs donnant sur 3 orientations différentes

- une mezzanine (combles aménagées et isolées). Ce qui fait que j'ai une grande hauteur sous plafond et de grandes surfaces murales.

- 3 fenêtres double vitrage en PVC + 1 Vélux

- Chauffages electriques à inertie récents et performants

- Ballon d'eau chaude performant

- VMC existante

 

L'immeuble est certe ancien mais tout a été rénové dans cet appartement pour l'optimiser énergétiquement. Cependant le DPE qui m'a été fournis en octobre 2023 m'a classé en "G" et le nouveau calcul. Même après conversion sur le site de l'ADEME, ma note n'évolue pas.

 

C'est aberrant, sur celui-ci il est indiqué que ma consommation estimée est de 573 kWh alors qu'elle n'est que de 152 kWh (c'est presque 4 fois moins !!)

 

Quels sont mes recours ?

Je ne vais plus pouvoir louer mon appartement à partir de 2025, pourtant celui-ci respecte toutes les bonnes pratiques.. La cause de cette note est seulement due à la configuration particulière de l'appartement.

 

Aidez moi s'il vous plait.

 

Merci par avance,

 

Sylvain C.

Juliette
Juliette
 - 22 février 2024

Bonjour Sylvain, 

Si je comprends bien , vous avez déjà testé le tout nouveau mode de calcul du DPE sur le site de l'ADEME et votre appartement est toujours classé G ?

Effectivement, l'un des problèmes du DPE à l'heure actuelle est qu'il ne reflète pas les vraies habitudes de consommation des ménages. Dans de nombreuses passoires thermiques, on constate comme dans votre appartement une différence importante entre la consommation annoncée par le DPE et la consommation effective des ménages. 

Sachez que si un bail est en cours dans votre appartement, celui-ci ne sera pas annulé au 1er janvier 2025, mais à partir du renouvellement du bail. 

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