Écologie à l'école : quel rôle pour l'éducation ?

Écrit par Bertrand, Marketing digital le 25 novembre 2019 à 10:20 | Modifié le 29 juin 2022 à 16:56
Temps de lecture : 4 min

En France, jusqu’il y a peu, les énergies vertes, les énergies renouvelables et plus largement l’écologie et l’environnement tenaient une place secondaire dans les établissements scolaires. Le sujet était partiellement évoqué lorsque la matière principale s’y prêtait. Avec les récentes grèves scolaires pour le climat des collégiens et lycéens, lancées par Greta Thundberg en Suède, puis repris partout dans le Monde, la jeunesse a montré son implication dans les enjeux environnementaux. Et pour les plus jeunes, quelle place tiennent l’écologie et l’environnement dans le système éducatif français ?

La place de l'écologie à l'école

Quelle place tient aujourd'hui l'écologie dans l'éducation ?

2019, le début d’une éducation écologique

Le Ministère de l’éducation semble avoir entendu le cri du cœur des étudiants français et a décidé d’y répondre en intégrant les problématiques actuelles au sein des programmes scolaires. Jean-Michel Blanquer (Ministre de l’éducation) a dévoilé à la rentrée 2019, “8 mesures pour l’éducation au développement durable” (source : education.gouv). Parmi celles-ci, le Ministre souhaite faire des élèves, des acteurs du développement durable. Pour cela, plusieurs mesures ont été mises en œuvre dès cette rentrée 2019 :

  • La création d’un “projet pérenne en faveur de la biodiversité” : les établissements devront organiser, avec les élèves, la construction de nichoirs, potagers, composts, etc

  • L’élection d’un éco-délégué de classe : celui-ci aura la responsabilité de sensibiliser ses camarades de classe aux gestes du quotidien (tri sélectif, éteindre les lumières, etc) ; mais aussi d’identifier et de mettre en place des projets autour du développement durable et de l’écologie

  • La mise en place d’une séance annuelle des instances lycéennes, dédiée aux thématiques du développement durable

  • L’intégration des élus lycéens, en tant que membre, aux “comités de pilotage académiques de l’éducation au développement durable”

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Les professeurs sont aussi mis à contribution, notamment au niveau des programmes (principalement au lycée). De la seconde à la terminale, dans les cours de SVT (Sciences et Vie de la Terre), d’histoire-géo, des matières scientifiques, sciences politiques, ainsi que les cours de langues, les programmes intègrent les enjeux climatiques :

  • Seconde : l’impact des activités humaines et les enjeux auxquels l’humanité devra faire face

  • Première : le rôle de l’être humain dans la modification du climat et les responsabilités individuelles et collectives

  • Terminale : les enjeux climatiques, l’exploitation et la protection de l’environnement, et l’action de l’Homme sur l’environnement

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Un programme éducatif écologique peu suffisant pour les profs

Bien que le Ministère de l’éducation se félicite de ces mesures, la réaction des professeurs n’est pas aussi enthousiaste. Une première alerte avait été lancée en décembre 2018, par une tribune Médiapart, lors de l’annonce des nouveaux programmes lycéens. Des climatologues, scientifiques et professeurs s’étaient levés contre les premières annonces des mesures prises. Selon eux, les nouveaux programmes ne permettaient pas de saisir suffisamment les enjeux du réchauffement climatique et ne donnaient pas les clefs pour comprendre les problèmes, les causes et les solutions des questions environnementales actuelles. Jean-Michel Blanquer a donc décidé de revoir son programme, et a publié en septembre dernier les mesures vues plus haut.

Une modification du programme insuffisante selon les enseignants

Insuffisant selon le corps enseignant. Voire totalement à côté de la plaque. Malgré un programme qui peut être convainquant en apparence, la réalité est tout autre : l’enseignement de ce sujet n’aborde que trop peu de thématique, et n’est même pas accessible à tous les élèves. Ce sont les SVT qui abordent principalement le développement durables et les problématiques écologiques. Cependant, en seconde, des thèmes comme le changement climatique ne figurent pas au programme. Par la suite, en première et terminale, bien que plus de sujets soient abordés, la SVT devient une option, qui ne pourra donc pas être choisie par tous les élèves. Dans les lycées de la voie générale, il faudra alors se tourner vers la matière “enseignement scientifique” du tronc commun pour aborder le sujet. Cela ne représente que 58% des lycéens, puisqu’elle n’est pas dispensée dans les filières professionnelles et technologiques. Un autre point soulevé par les enseignants : l’apprentissage tardif de ces problématiques. Beaucoup de sujets essentiels sont abordés beaucoup trop tard au lycée, certains, seulement en terminale. Dans les autres matières comme en Sciences Économiques et Social, ou en Histoire-Géo, le constat est similaire : des sujets qui ne prennent en compte que trop peu d’aspects des problèmes environnementaux et énergétiques (comme le stockage énergétique par exemple).

Enfin, selon certains, les propositions faites pour les programmes scolaires sont hypocrites par rapport à la politique menée en parallèle en France. Lila Hébert (professeure d’histoire-géo) explique au journal Reporterre, que “le thème de la préservation naturelle est abordée, mais que “la France accorde dans le même temps 5 000 hectares de concession minière”, “en terminale, une grosse partie est dédiée aux mers et aux océans, mais on n’y évoque pas une seule fois la pollution plastique, l’acidification ou la surpêche” et Amélie Hart-Hutasse (membre du Snes) déplore dans ce même magazine que les établissements sont de “véritables passoires énergétiques” (Source : Reporterre).

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(Crédit photo : REUTERS/Remo Casilli)

L'Italie, l'avant-garde de l'éducation écologique

Le pays de l’étude climatique obligatoire

Mené par le très investi Lorenzo Fioramonti (Ministre de l’éducation italienne), l’Italie devient le premier pays à instaurer l’étude sur le réchauffement climatique à l’école, comme cours obligatoire. Les élèves bénéficieront de 33 heures de cours par an, soit un jour par semaine, qui porteront sur de nombreuses thématiques autour du réchauffement climatique. D’autres matières comme la géographie, les maths ou la physique, aborderons leurs programmes sous l’angle du développement durable.

Dans une interview donnée à l’agence de presse Reuters, Lorenzo Fioramonti explique sa volonté de “faire du système éducatif italien le premier à placer l’environnement et la société au cœur de tout ce que nous apprenons à l’école”. Cette mesure sera appliquée dès le début de l’année scolaire prochaine.

Un ministre qui bouscule l’Italie

Casser les codes et mettre les pieds dans le plats, le ministre italien n’en est pas à son coup d’essai. Il a notamment encouragé les étudiants à sécher les cours pour participer aux marches pour le climat. Par ailleurs, il a proposé de nombreux projets de lois, pour la mise en place d’une taxe sur le plastique, sur le sucre et sur les billets d’avion. Fortement critiqué par l’opposition pour ces propositions, le Gouvernement italien a pourtant intégré la taxe sur le plastique et sur les boissons sucrées dans son budget pour 2020. Dans cette même interview, Lorenzo Fioramonti explique vouloir “taxer les produit pouvant porter préjudice à l’environnement, tout en générant des ressources pour l’éducation, les aides sociales ou en réduisant les impôts sur le revenu”. Un ministre qui donne les moyens à son pays de réussir sa transition écologique.
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Bertrand

Bertrand

Marketing digital

Diplômé d’un Master en stratégie publicitaire, Bertrand s’est pris de passion pour les nouvelles énergies renouvelables. Rédacteur web chez Hello Watt, il s’est spécialisé dans l’isolation et le déménagement, venez découvrir ses articles !

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