RTE recommande une vigilance particulière sur l’approvisionnement électrique cet hiver

Pourquoi RTE recommande une “vigilance particulière” en matière de sécurité d’alimentation pour cet hiver ? 

Selon le gestionnaire du réseau électrique RTE, les Français ne devraient pas se retrouver en rade d’électricité d’ici la fin de l’année, sauf si les températures étaient amenées à descendre en dessous de 4 ou 6 degrés des normales de saison (cas de figure peu probable selon les prévisions météorologiques actuelles). Néanmoins, RTE recommande de se montrer prudent à l’approche des vagues de grand froid, soit pendant le mois de janvier et février, et ce, pour plusieurs raisons :

• la première, c’est qu’au cœur de l’hiver, les foyers ont tendance à se chauffer davantage. Il faut donc répondre à une demande plus importante en fourniture d’électricité, surtout en période de vagues de froid intenses. 
• la seconde, c’est que les répercussions de la crise covid n’ont pas encore été totalement résorbées.

En effet, lors des derniers confinements, les maintenances des réacteurs nucléaires (le nucléaire représente 70 % de la production d’électricité française), n’ont pas pu être réalisées dans les temps, soit au printemps et en été 2020, et ont été reportées. Les disponibilités du parc nucléaire en 2021 seront donc plus faibles : entre 5 et 15 réacteurs ne pourront pas produire d’électricité cet hiver malgré le réaménagement du calendrier des maintenances.

Certains arrêts de réacteurs nucléaires devant se terminer en amont ou au cœur de l'hiver ont récemment vu leur durée s'allonger.

RTE dans sa note d'analyse sur l'approvsionnement en électricité de cet hiver.

RTE est plutôt optimiste sur les capacités du réseau électrique à répondre à la demande cet hiver 

Malgré ces recommandations sur la sûreté d’approvisionnement en électricité cet hiver, RTE se veut rassurant. Les Français devraient pouvoir passer un hiver serein car :

• la consommation d’électricité en 2021 est inférieure de 1 à 2 % par rapport à l’avant crise covid ;
• certains secteurs clés de l'économie française comme l’automobile ou l’industrie n’ont pas encore retrouvé leur niveau d’activité de 2019, et consomment donc moins d’énergie ;
• les stocks de gaz sont à un niveau proche de la moyenne ce qui devrait suffire à alimenter l’ensemble du réseau ;
• les installations d’énergies renouvelables comme le solaire et l’éolien sont de plus en plus nombreuses sur le territoire et pourront pallier de façon intermittente en cas de pénurie.

 Le parc de production renouvelable (éolien, solaire et barrages), reposant sur des stocks hydrauliques dans la moyenne historique et des installations éoliennes et solaires plus nombreuses que l'année précédente, contribuera à l'équilibre du système.

Souligne RTE.

Afin d’affiner ces prévisions, qui confirment celles qu’il avait déjà faites au printemps dernier, RTE met en place un nouveau dispositif de diagnostic mensuel de la sécurité d’approvisionnement. Le gestionnaire du réseau électrique annonce déjà deux actualisations fin décembre ou début janvier pour les deux premiers mois de l’année 2022.

Plus on s'éloigne vers janvier-février, plus on commence à avoir de l'incertitude sur un certain nombre de paramètres qui sont maintenant très importants: la température, le vent mais également la disponibilité de notre parc de production, et notamment du parc nucléaire.

Thomas Veyrenc, directeur stratégie et prospective de RTE, lors d'une conférence de presse.

Objectif de ce nouveau dispositif : 

• mieux appréhender l’équilibre entre l’offre et la demande ;
• préciser le calendrier de maintenance des réacteurs nucléaires ;
• avoir des prévisions météorologiques plus fiables en ce qui concerne le vent pour l’éolien et le soleil pour les panneaux photovoltaïques.