Transition énergétique : le secteur du bâtiment en retard sur le remplacement des chaudières fossiles

Écrit par Simon Desimpel, Rédacteur expert énergie le 15 avril 2025 à 18:15
|
Modifié le 17 avril 2025 à 10:23
Temps de lecture : 1 min

Le secteur du bâtiment en France affiche un sérieux retard dans sa transition énergétique, avec seulement 200 000 chaudières fossiles remplacées en 2024. L'objectif annuel sur la période 2022-2030 est de 500 000 chaudières par an, ce qui est loin d’être atteint.

retard objectif chaudières fossiles

Selon le bilan présenté par Antoine Pellion, ancien secrétaire général à la planification écologique, la France montre des disparités sectorielles importantes dans sa transition écologique. Si l'industrie et le secteur de l'énergie remplissent leurs objectifs, les secteurs du bâtiment ainsi que des et des transports accusent un retard important malgré les efforts conséquents déployés.

Le remplacement des chaudières fonctionnant aux énergies fossiles illustre particulièrement ce retard. En 2024, seulement 200 000 chaudières ont été remplacées, ce qui est très en dessous de l'objectif de 500 000 appareils par an, fixé pour la période 2022-2030. Plus inquiétant encore, après plusieurs années de hausse, les ventes de pompes à chaleur diminuent au profit des chaudières gaz.

D'autres défis environnementaux persistent avec : 

  1. une économie circulaire défaillante, qui engendre chaque année 1,5 milliard d'euros en pénalités européennes pour le non-respect des objectifs de recyclage ;
  2. une pollution croissante des eaux souterraines ;
  3. une artificialisation des sols qui reste deux fois supérieure à l'objectif ZAN (zéro artificialisation nette) fixé pour 2030.
Simon Desimpel
Simon Desimpel

Rédacteur expert énergie

Après une première vie dans l’audiovisuel, Simon a pris le chemin de la rédaction web et rejoint Hello Watt en 2023. Sensible aux thématiques du développement durable, il vous informe au mieux pour réaliser des économies tout en réduisant votre empreinte carbone.

Commentaires
Mullot
 - 17 avril 2025

Bonjour, nous attendons avec impatience le bio gaz que pourra brûler sans problème nos chaudières « fossiles ». Concernant les merveilleuses pompes à chaleur, j’ai pu apprécier dans ma chambre pendant la nuit le bruit généré par les cycles de dégivrage de celle de mon voisin alors qu’il ne faisait que -5°(rien d’exceptionnel en Alsace, on a déjà connu -15°)Son installateur « agréé » avait totalement négligé les recommandations en terme de positionnement, d’éloignement minimum des limites de propriétés….Les données sonores des constructeurs mises en avant, pour être avantageuse, sont en champs libre (émission sur demi sphère en pleine nature). Contre un mur +3db, dans un angle +6db, dans une cour +9db, ça monte vite et comme les terrains de construction sont de plus en plus petits et les maisons très proches l’une de l’autre, c’est la nuisance sonore de voisinage garantie. Et puis, côté coût entretien, il y aura des factures douloureuses dans quelques années avec le vieillissement de la mécanique, les recherches de fuite, les recharges de fluide frigorigène…

Voilà des sujets intéressants que vous pourriez développer:

-les règles de santé publique concernant la pollution sonore applicables aux PAC

- formation sérieuse des frigoristes quant à la propagation des ondes sonores et véritable habilitation

- mise en place et coût d’une protection sonore efficace

- la déclaration de travaux en mairie avec un accord donné, NON sur l’esthétique depuis la rue mais sur le respect de la réglementation de santé publique

- COP réel quand il fait très froid (pourquoi parle t’on de PAC mixte, l’équivalent de l’hybride automobile)

 

Voici une expérience vécue qui vous apportera peut être quelques réponses à l’angoissante question « pourquoi les ventes de PAC diminuent au profit des chaudières gaz »

Cordiales salutations

 

PS: mon voisin a installé un mur anti bruit devant sa PAC. Pour moi c’est enfin supportable, lui sans doute moins sympa et il y a régulièrement 3 à 4 passages par an de l’installateur de PAC, un modèle pourtant réputé que Hellowatt a mis en avant:DAIKIN.

Simon
Simon
 - 17 avril 2025

Bonjour,

Merci beaucoup pour votre message, très éclairant et argumenté — c’est précieux d’avoir ce type de retour terrain.

Vous avez raison, le bruit généré par les PAC, surtout lors des cycles de dégivrage, peut devenir un vrai sujet de voisinage, en particulier dans des zones où les maisons sont proches les unes des autres. Une mauvaise implantation ou un manque d’anticipation acoustique peuvent rapidement poser problème, même avec des modèles réputés silencieux. On constate que les conditions d’installation ne sont pas toujours optimales, souvent par manque de formation ou de prise en compte du contexte environnant.

Les sujets que vous évoquez (pollution sonore, encadrement des pros, efficacité réelle en hiver, rôle des mairies…) sont effectivement des problématiques importantes, qui restent au cœur de nos réflexions lorsqu’on accompagne les particuliers dans leurs projets.

Sur le biogaz, vous avez raison : c’est une piste très intéressante pour continuer à utiliser les réseaux et équipements existants tout en réduisant l’empreinte carbone. Malheureusement, aujourd’hui, la production reste encore limitée, et son usage prioritaire est souvent réservé à des usages collectifs ou industriels. C’est une filière à suivre de très près.

Merci encore pour votre contribution, et ravi d’apprendre que le mur antibruit a pu atténuer la gêne, même si cela n’a peut-être pas réglé toute la situation…

Bien à vous,

Ecrire un commentaire