REPowerEU : l’UE dévoile sa stratégie solaire

Pourquoi l’UE renforce-t-elle son indépendance énergétique ? 

L’Union européenne est fortement dépendante des énergies fossiles russes, et plus particulièrement du gaz Russe. De fait, l’année passée, sur les 90 % de gaz qu’elle a importé auprès de ses différents fournisseurs, environ 40 % du gaz était d'origine Russe (soit 155 milliards de mètres cubes). 

Parce que ces importations massives financent directement la guerre en Ukraine qu’elle condamne, l’UE cherche à tout prix à se sevrer de ces hydrocarbures. Pour cela, les 27 ont mis en place des sanctions économiques auxquelles le Kremlin a très vite répondu en mettant par exemple fin à l’approvisionnement de gaz russe pour la Pologne et la Bulgarie.

Une situation préoccupante pour l’Europe qui doit donc accélérer son indépendance énergétique. Fin mars, la Commission européenne proposait déjà quelques pistes solides : améliorer le stockage du gaz, diversifier les sources d’approvisionnement, et surtout développer les énergies renouvelables comme le solaire !

Quelles sont les propositions de REPowerEU pour le solaire ?

Le 18 mai 2022, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a présenté dans les détails la stratégie pour sortir au plus vite de la dépendance des 27 aux hydrocarbures russes. L’accent a notamment été mis sur l’accélération du développement des énergies renouvelables, piliers du plan REPowerEU et plus particulièrement du solaire. 

Une décision qui va dans le sens des propositions de la première version de REPowerEU qui prévoyait déjà de doubler les capacités photovoltaïques de l’UE d’ici 2025, et de les tripler d’ici 2030. Dans le nouveau texte, la Commission a revu à la hausse ses objectifs : « plus de 320 GW d’énergie solaire photovoltaïque d’ici à 2025, soit plus du double du niveau actuel » et 600 GW en 2030.

En plus de ces objectifs ambitieux, la European Solar Rooftops Initiative présente des mesures concrètes pour encourager le développement du solaire sur toiture :

1. réduire à moins de 3 mois l’instruction des autorisations pour toutes les toitures solaires, quelle que soit leur taille ;
2. obliger tous les nouveaux bâtiments à être “solar ready” ;
3. rendre obligatoire en 2026 l’installation de panneaux solaires pour les bâtiments neufs publics et commerciaux de plus de 250 m² de surface utile. Pour les existants, ce serait en 2027 et pour tous les immeubles de logements neufs, en 2029 ;
4. prévoir des mécanismes de soutien pour que les toits solaires, en association avec des batteries et des pompes à chaleur, bénéficient de retour sur investissement de moins de 10 ans.

Si cette stratégie aboutit à des mesures nationales, le solaire en France devrait prospérer. En effet, côté particuliers, la simplification des démarches pour les toitures solaires ainsi que la garantie d’un ROI pour une installation solaire devraient encourager davantage de Français à se lancer dans l’aventure et permettre de combattre les idées reçues sur le photovoltaïque.

D’autant que depuis mai 2022, les tarifs de rachat d’électricité solaire ont augmenté et que de plus en plus de particuliers se laissent séduire par le solaire. En témoigne l’augmentation par 6 des demandes sur notre site internet pour une installation de panneaux photovoltaïques.

Par ailleurs, les obligations de toitures solaires sur bâtiments publics et commerciaux assurent un bel horizon sur ce marché et constituent de bonnes nouvelles pour la transition énergétique !