Électricité gratuite ? Le phénomène des prix négatifs de l'électricité s'intensifie

Cette première journée de prix négatif depuis juillet 2024  révèle un déséquilibre temporaire entre une offre abondante et une demande historiquement basse sur le réseau électrique. Ce phénomène résulte d'une combinaison de facteurs exceptionnels, notamment : 

• la succession de jours fériés qui a provoqué une baisse significative de la consommation industrielle et tertiaire ;
• un ensoleillement généreux qui a propulsé la production solaire à près de 14 gigawatts.

Pair ailleurs, cette situation de surcapacité temporaire s'inscrit dans une tendance relativement croissante : la France a connu 359 heures de prix négatifs en 2024, contre seulement 102 en 2022. Ces chiffres révèlent avant tout les défis de la transition énergétique qui doit faire face à l'intégration massive des énergies renouvelables variables.

En effet, selon la Commission de régulation de l'énergie (CRE), les pertes liées aux prix négatifs ont atteint environ 80 millions d'euros au premier semestre 2024. Mais loin d'être une simple anomalie, ces prix négatifs signalent un système électrique en mutation qui nécessite une adaptation des mécanismes de marché. Pour ce faire, certaines solutions émergent, notamment  : 

• le développement de solutions de stockage d'électricité ; 
• la gestion intelligente de la demande ; 
• l'évolution des mécanismes de soutien aux énergies renouvelables.

Notons que cette situation déjà courante dans des pays comme l'Allemagne ou les Pays-Bas, démontre la complexité d'équilibrer un réseau où l'électricité reste difficilement stockable à grande échelle. À terme, ces signaux de prix pourraient encourager des investissements plus efficaces dans la flexibilité, désormais essentielle pour le système électrique français.