PPE3 2025-2035 : pourquoi une telle controverse ?
La programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE) 2025-2035 suscite des débats houleux autour de ses choix stratégiques et de leurs conséquences potentielles sur les coûts de l'électricité pour les consommateurs français d'ici 2035.

La troisième programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE3) représente un outil stratégique crucial pour piloter la transition énergétique française vers la neutralité carbone d'ici 2050.
Ce document fixe les objectifs de consommation et de production énergétique pour la période 2025 - 2035, aux côtés de la Stratégie nationale bas-carbone et du Plan national d'adaptation au changement climatique.
En effet, ce nouveau projet vise à réduire significativement la dépendance de la France aux énergies fossiles, en faisant passer leur part dans la consommation finale de 60 % en 2023 à 30 % d’ici 2035. Cette transition s'appuiera principalement sur une augmentation de l'électricité bas-carbone (de 27 % à 39 %) et des énergies renouvelables (de 15 % à 30 %).
Un plan ambitieux, mais jugé irréaliste et dangereux pour la souveraineté énergétique française par ses détracteurs. Les critiques pointent un fort décalage entre les ambitions et la réalité économique actuelle et soulèvent plusieurs problèmes majeurs :
- des trajectoires de consommation surestimées (692 TWh en 2035 contre 450 TWh actuellement) ;
- le caractère non pilotable des énergies renouvelables (EnR), notamment le solaire et l’éolien ;
- des investissements massifs dans les énergies renouvelables (estimé à environ 300 milliards d'euros) ;
- le risque d'une perte de compétitivité industrielle ;
- un prix futur de l’électricité en forte augmentation, donc des factures plus élevées ;
- une augmentation de la dépendance énergétique de la France aux importations et aux fluctuations des marchés internationaux.
En attendant, face aux diverses pressions, le Premier ministre François Bayrou a proposé d'organiser un débat parlementaire sans vote, tandis qu'une proposition de loi sur la programmation énergétique sera examinée avant l'été 2025.
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