Des chercheurs découvrent 3 350 fûts de déchets radioactifs au large de Brest

Une mission scientifique inédite, menée par l'Ifremer et le CNRS, a permis de localiser plus de 3 350 fûts radioactifs immergés dans l'Océan Atlantique au large de Brest. Cette découverte s'inscrit dans le cadre du projet NODSSUM (Nuclear Ocean Dump Site Survey Monitoring), qui vise à comprendre le sort des déchets nucléaires jetés dans les eaux internationales entre 1946 et 1993 par plusieurs pays européens.

Au total, plus de 200 000 fûts contenant des déchets radioactifs ont été immergés durant cette période, à des profondeurs pouvant atteindre 4 700 m. Les scientifiques ont utilisé des technologies de pointe pour cartographier une zone de 163 km² où sont concentrés ces fûts et en ont localisé 3 350.

À bord du navire L'Atalante, l’équipe de chercheurs a déployé le sous-marin autonome UlyX, équipé d'un sonar sophistiqué, permettant d'obtenir des images précises de l'état des 3 350 fûts recensés. Certains présentant un état de dégradation avancée, mais la mission n'a pas détecté de "radioactivité anormale" dans les zones analysées.

Si l'immersion des déchets nucléaires a été interdite depuis 1993, la question de l'impact environnemental reste ouverte, notamment à cause de la corrosion avancée des fûts qui pourrait engendrer des fuites de matières. Une nouvelle mission est prévue dans les années à venir pour réaliser des prélèvements supplémentaires et analyser les sédiments, l'eau et les organismes marins afin de déceler d'éventuelles contaminations.