Quels sont les engagements des pays pour la COP26 ?

Écrit par Eloïse Chanvry, Rédactrice experte énergie le 31 octobre 2021 à 13:17 | Modifié le 4 juillet 2022 à 15:17
Temps de lecture : 6 min

La COP26 se déroule cette année du 31 octobre au 12 novembre 2021 à Glasgow en Écosse. La COP est une conférence internationale qui réunit depuis 1992 les États membres de l’ONU engagés par la Convention cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC). Pour la 26e édition, ils sont 194, couvrant 98,62 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre, à avoir formulé des engagements climatiques.

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Les engagements pour la COP26 en résumé :

  • les pays développés de l’Union Européenne, d’Amérique du Nord et d’Asie s’engagent à réduire leurs émissions de GES de manière importante et à aider les pays en développement ;
  • Les pays en développement d’Amérique latine, d’Afrique, d’Asie du Sud-Est et d’Océanie présentent aussi des engagements forts, mais conditionnés à une aide financière ;
  • les engagements de la Chine et l’Inde ne semblent pas à la hauteur de leur contribution aux émissions de GES ;
  • vous pouvez agir à votre échelle pour le climat en souscrivant à une offre d’énergie renouvelable grâce à un comparateur vert ou en limitant les émissions de CO2 de votre logement grâce à des travaux de rénovation énergétique.

L’Europe, entre réduction des émissions et aide à l’international

Des engagements de réduction de GES pour l’Europe

Les engagements climatiques pris par les États membres de l’ONU sont formulés par le biais de NDC (Nationally Determined Contribution, ou Contribution déterminée au niveau national). Ces contributions se trouvent au cœur de l’Accord de Paris, signé en 2015 lors de la COP21. C’est cette édition historique de la conférence internationale sur le climat qui a vu 196 Parties se rassembler pour formuler des engagements dans le but de limiter le réchauffement climatique à 2°C par rapport aux niveaux préindustriels.

Le saviez-vous ?

Parmi les États ayant ratifié le traité de Paris, environ 150 d’entre eux ont soumis en 2020 ou 2021 de nouveaux engagements présentant un NDC avec des objectifs révisés à la hausse.

L’Union européenne fait partie des principaux émetteurs de gaz à effet de serre mondiaux, c’est pourquoi, malgré le fait qu’elle soit divisée sur certains points, elle présente des objectifs ambitieux à l’occasion de la COP26. En moyenne, les pays membres de l’UE ont relevé leurs objectifs de réduction d’émission de GES entre les années 1990 et 2030 d’au moins 40 % à au moins 55 %. Par le “Pacte vert pour l’Europe” présenté en juillet 2021 par la Commission Européenne, le Vieux Continent ambitionne également la neutralité carbone d’ici à 2050.

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La France, de son côté, a publié fin septembre en parallèle de la loi finances 2021, un rapport élaborant une stratégie pour exclure les énergies fossiles de son mix énergétique.

Le Royaume-Uni présente lui aussi des objectifs ambitieux en affirmant réduire ses émissions de GES applicables à l’économie d’au moins 68 % d’ici à 2030 par rapport aux niveaux de 1990.

Les aides à l’international de l’Europe pour les pays en développement

La majeure partie des États ayant soumis une deuxième contribution sont des pays développés, qui se sont également fixés pour objectif à Copenhague en 2009 d’aider les pays en développement à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre (GES) en réunissant collectivement 100 milliards de dollars par an entre 2020 et 2025.

C’est le cas de la plupart des pays de l’Union européenne, qui demeure le principal bailleur international de fonds destiné à aider les pays en développement à faire face au changement climatique.

La bonne volonté des pays d’Amérique

Amélioration des objectifs pour les pays d’Amérique du Nord

Les États Unis ont eux aussi soumis une deuxième Contribution déterminée au niveau national. Ils ont en effet revu à la hausse leur objectif de réduction d’émissions de GES de 50 % à 52 %. Par ailleurs, Joe Biden, a récemment annoncé que l’aide américaine à destination des pays en développement pour les aider à réduire leurs émissions de GES allait doubler, geste qui a été salué par les associations écologistes et le président de la COP26, Alok Sharma.

Le Canada prévoit lui aussi de réduire ses émissions entre 40 et 45 % d’ici à 2030 par rapport aux niveaux de 2005, et ambitionne de ne plus émettre aucun GES d’ici à 2050. Le pays a aussi récemment affirmé son désir de suivre l’exemple des États-Unis en augmentant le montant de son aide à destination des pays en développement.

L’Amérique Latine, entre vulnérabilité et efforts pour décarboner l’économie

Les pays d’Amérique Latine et des Caraïbes sont particulièrement vulnérables au changement climatique, entre phénomènes météorologiques extrêmes, épuisement des ressources en eau potable, montée du niveau de la mer et feux de forêt. Malgré leur situation économique, sociale et politique encore en développement pour la plupart, environ 75 % d’entre eux affirment leur volonté de décarboner leur économie. Le Brésil par exemple, s’il n’a pas donné d’objectifs chiffrés, a transformé son engagement indicatif en engagement formel à l’occasion de la COP26.

Des engagements sous conditions

Pour les pays en développement d’Amérique latine et d’ailleurs (notamment en Afrique), le respect de nombreux engagements pris pour le climat est conditionné à un soutien financier. Ainsi, dans le cas où le budget alloué par les pays développés serait trop faible, il est possible qu’aucune stratégie ne soit mise en œuvre.

Un bilan mitigé pour les pays d’Asie et d’Océanie

Un réel engagement pour certains pays

Les objectifs fixés par la Russie, le Japon et la Corée du Sud ont tous trois soumis une deuxième contribution, revoyant leurs objectifs à la hausse :

  • la Russie s’engage à réduire ses émissions de 30 % d’ici à 2030 par rapport aux niveaux de 1990 et promet de renforcer son plan climat de façon à atteindre la neutralité carbone en 2060 ;
  • les objectifs sont passés de 26 % à 46 % pour le Japon pour 2030 par rapport aux niveaux de 2013 ;
  • la Corée du Sud envisage une réduction de ses émissions de GES de 24,4 % entre 2017 et 2030.

Les pays d’Asie du sud-est et d’Océanie montrent aussi leur engagement en revalorisant leurs NDC pour la COP26. Cependant, comme pour de nombreux pays d’Afrique et d’Amérique latine, la réalisation de la plupart des objectifs est conditionnée aux aides financières.

La Chine et l’Inde retardent la réduction de leurs émissions

La Chine, responsable de plus d'un quart des émissions mondiales de gaz à effet de serre, a formulé ses NDC ce jeudi 28 octobre. Dans ses objectifs, Pékin s’engage à atteindre la neutralité carbone d’ici à 2060. Cependant, un pic d’émissions de gaz à effet de serre est attendu avant 2030.

Pour sa défense, la Chine affirme que les pays développés doivent “assumer leurs responsabilités historiques et continuer à prendre résolument la tête en matière de réduction d’émissions”.
Xi Jinping, Chef d’État chinois

L’Inde, également gros émetteur de gaz à effet de serre, n’a toujours pas déposé sa nouvelle NDC, bien que la date butoir soit dépassée depuis le 31 juillet 2021.

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Les engagements des pays de l’ONU sont-ils réellement pertinents ?

Des objectifs insuffisants pour maintenir le niveau de réchauffement global en dessous de 2°C

Malgré la bonne volonté de la plupart des pays membres de l’ONU, la CCNUCC a récemment rendu un rapport stipulant que même si les engagements étaient tenus, les émissions mondiales de gaz à effet de serre devraient augmenter de 16 % en 2030 par rapport aux niveaux de 2010 (soit environ 59 % de plus qu'en 1990). 

La comparaison avec les dernières conclusions du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) montre qu'une telle augmentation, si elle n'est pas modifiée rapidement, pourrait entraîner une hausse de la température d'environ 2,7 °C d'ici la fin du siècle.
Rapport de la Convention-cadre des Nations unies pour les changements climatiques

Le danger du Traité de la charte de l’énergie

Autre point négatif : de nombreux pays du monde et surtout d’Europe (notamment la France) font partie du Traité de la charte de l’énergie (TCE). Ce dernier donne la possibilité aux investisseurs d’attaquer en justice les gouvernements qui modifieraient leur politique énergétique. Ce traité, signé en 1998, n’est pas adapté aux enjeux climatiques de notre époque ; il encourage de manière égale les investissements dans les énergies fossiles de ceux basés sur le renouvelable et peut même freiner ces derniers. C’est ainsi qu’en 2012, le gouvernement allemand a été attaqué en justice par un investisseur pour sa décision de sortir du nucléaire.

Vous pouvez agir à votre échelle !

Saviez-vous que vous pouviez contribuer à limiter le réchauffement climatique à votre échelle ? Vous pouvez pour cela utiliser un comparateur d'énergie verte pour trouver la meilleure offre d’énergie verte à laquelle souscrire ; ce type d’abonnement finance le développement des énergies renouvelables. Vous pouvez également participer à la transition énergétique en réalisant des travaux de rénovation énergétique dans votre logement (isolation, changement du système de chauffage) afin de limiter votre empreinte carbone. Des aides de l’État sont disponibles, n’hésitez pas à vous renseigner !

 

Eloïse Chanvry

Eloïse Chanvry

Rédactrice experte énergie

Diplômée d'un Master en Management International, Éloïse rejoint Hello Watt en tant que rédactrice. Spécialiste du marché de l'énergie, des sujets d'écologie et du déménagement, elle vous aide à en comprendre tous les tenants et les aboutissants !

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