Un accord entre la Franco et la Belgique sur l'hydroélectricité

Le 28 août 2025, la France et la Belgique ont conclu un accord décisif sur la gestion des barrages hydroélectriques, mettant ainsi fin à plus de vingt ans de litiges avec la Commission européenne. Ce compromis clarifie enfin le cadre juridique, contesté depuis 2015 par Bruxelles, qui exigeait l'ouverture à la concurrence du monopole d'EDF sur les barrages français.

Cet accord valide un schéma de gestion mixte qui combine le régime traditionnel de concession, quand l'État reste propriétaire des grands ouvrages et en confie l'exploitation, avec le régime d'autorisation, où les exploitants sont propriétaires. Cette flexibilité nouvelle offre ainsi la visibilité nécessaire pour relancer des investissements et des projets de modernisation, en suspens depuis des années en raison de la rigidité du système de concession.

Avec 75,1 TWh produits en 2024, l'hydroélectricité représente 13,9 % de l'électricité française et 50,47 % de la production renouvelable. Le pays dispose de 340 concessions réparties entre EDF (70 %), la CNR (Compagnie nationale du Rhône, 25 %) et la SHEM (Société Hydro-électrique du Midi, 3 %), pour une puissance totale dépassant 25 GW.

Dans le cadre de cet accord, EDF a annoncé mettre à disposition 6 GW de capacité, soit près de 10 % de la puissance hydroélectrique nationale, désormais exploitables par d'autres acteurs. Cette sortie de crise arrive alors que 61 concessions arrivent à échéance fin 2025.

L’hydroélectricité est plus modeste en Belgique, avec 114 MW installés sur 166 sites. Cependant, elle reste stratégique, car le pays est dépendant des exportations électriques françaises.

Le secteur représente 2 % du mix énergétique belge et a progressé de 40 % en 2024 sur l'Ourthe. Cet accord garantit à la Belgique un accès pérenne à l'électricité renouvelable française tout en sécurisant les investissements dans ses propres infrastructures hydrauliques.