Réforme rénovation énergétique : faites-vous partie des gagnants ou des perdants ?

Rénovation énergétique : ce qui change avec la réforme

Dans la continuité des annonces estivales, le MaPrimeRénov’ (MPR), principale aide à la rénovation énergétique des particuliers, se voit dotée d’un cadre beaucoup plus strict, pour chacun de ses 2 parcours : 

1. MPR Parcours rénovation d’ampleur, dédiée aux rénovations globales avec au moins 2 gestes d’isolation et un gain d’au minimum 2 classes au DPE (Diagnostic de Performance énergétique) ;
2. MPR Parcours par geste, pour les rénovations monogestes ou multigestes portant sur l’isolation, le chauffage ou la production d’eau chaude.

MaPrimeRénov’ Parcours rénovation d’ampleur : moins de bénéficiaires et des montants réduits

Après une fermeture soudaine en juin dernier, le dispositif MaPrimeRénov’ Rénovation d’ampleur rouvrira en 2 temps.

Du 30 septembre au 31 décembre 2025

À compter du 30 septembre 2025, le parcours rénovation d’ampleur sera réservé à un public restreint : 

• accès limité à 13 000 dossiers seulement ;
• réservé aux ménages modestes et très modestes (priorité aux très modestes) ;
• uniquement pour les logements classés E, F ou G au DPE ;
• plafonds de dépenses éligibles abaissés de 70 000 à 40 000 € ;
• suppression du bonus de 10 % en cas de sortie de passoire thermique.

* Les plafonds de revenus pour bénéficier de MaPrimeRénov’ sont basés sur le revenu fiscal de référence (RFR) et varient selon la localisation du logement. 

À compter du 1er janvier 2026

Le dispositif sera à nouveau accessible à tous les ménages, mais avec des aides en nette baisse : 

• réouverture à tous les ménages, y compris intermédiaires et supérieurs ;
• aides revues à la baisse, notamment pour les classes de revenus les plus élevées (jusqu’à seulement 10 % de prise en charge pour les ménages supérieurs).

MaPrimeRénov’ Parcours par gestes : moins de travaux financés

Jusqu’au 31 décembre 2025, le parcours par geste continue de fonctionner comme avant la réforme. Mais dès le 1^er janvier 2026, deux types de travaux seront exclus du dispositif :

1. les travaux d’isolation thermique (toujours éligibles au parcours rénovation d’ampleur) ;
2. l’installation d’une chaudière biomasse.

Primes CEE : de nouvelles règles pour les pompes à chaleur

Jusqu’ici, le montant des primes CEE (Certificats d’Économie d'Énergie) pour l’installation d’une pompe à chaleur correspondait à un forfait allant de 2 500 à 5 800 €, en fonction des revenus du ménage. À partir du 1^er octobre 2025, le calcul se complexifie et intègre désormais : 

• la surface du logement ;
• sa zone climatique ;
• la puissance de la pompe à chaleur installée.

Un nouvelle méthode de calcul qui favorise les grands logements au détriment des petites surfaces.

Les gagnants et perdants de la réforme selon les types de travaux

La pompe à chaleur : grande gagnante de la réforme

La pompe à chaleur (PAC) est la technologie star de cette réforme. Elle reste fortement subventionnée et devient même le passeport incontournable pour décrocher des aides significatives : 

• pour les ménages modestes, elle permet de franchir les seuils énergétiques exigés en rénovation d’ampleur ;
• pour les ménages intermédiaires et supérieurs, elle facilite le saut de 2 classes au DPE, nécessaires pour bénéficier de MPR Rénovation d’ampleur ;
• pour les ménages aux revenus supérieurs, l’augmentation des aides dédiées à la pompe à chaleur peuvent compenser, en partie, la baisse des aides rénovation d’ampleur.

L’isolation thermique et les chaudières biomasse : grandes perdantes

Dès 2026, l’isolation des murs et les chaudières biomasse ne seront plus financées dans le parcours par geste, même si : 

• l’isolation des murs constitue l’un des leviers les plus efficaces contre les pertes de chaleur ; 
• les chaudières biomasses étaient présentées comme une alternative verte à encourager.

La rénovation d’ampleur : vers des projets moins ambitieux

La rénovation d’ampleur est fortement touchée par la réforme, avec un reste à charge qui augmente significativement pour tous les ménages. Prenons l’exemple d’un ménage très modeste, qui rénove sa maison de 100 m² à Tours pour un budget de 38 725 € (isolation des murs par l’extérieur, isolation des combles, installation d’une pompe à chaleur) : 

• montant du reste à charge avant la réforme : 3 873 € ;
• montant du reste à charge après la réforme : 7 745 €, soit une augmentation de 100 %.

Cet effort financier devrait pousser les ménages à réduire l’ampleur de leurs projets et à revoir à la baisse leur objectif de performance énergétique.

Les gagnants et perdants de la réforme selon le profil de ménages

Selon leur niveau de revenus, les ménages n’ont pas tous intérêt à choisir le même parcours de rénovation. Voici un récapitulatif des options les plus avantageuses pour chaque profil : 

* Mon Accompagnateur Rénov’

Comment maximiser vos aides suite à la réforme ?

1. Optez pour la pompe à chaleur : c’est un équipement indispensable pour décrocher le maximum d’aides, qui peut diviser par trois le montant de votre facture de chauffage et permettre le saut de 2 classes énergétiques nécessaires au Parcours Rénovation d'ampleur.
2. Lancez votre projet d’isolation des murs dès maintenant : les règles changent en 2026 et ces travaux ne seront plus financés dans le cadre du Parcours par geste.
3. Faites-vous accompagner par un expert : vous sécurisez votre dossier et réduisez immédiatement le reste à charge, grâce à la déduction des aides sur le devis.
4. Choisissez le scénario de travaux le plus adapté à votre profil : c’est la clé pour optimiser vos aides et limiter au maximum le montant de votre reste à charge.