PPE 2018 : les 7 mesures principales annoncées par le gouvernement

Écrit le 29 novembre 2018 à 15:37 | Modifié le 31 mai 2022 à 14:44
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Emmanuel Macron et le ministre de l’Écologie, François de Rugy, se sont succédés, ce 27 novembre, devant les membres du Conseil National de la Transition Écologique (CNTE) afin de présenter le plan énergétique de la France pour les 10 ans à venir. Tour à tour, ils ont exposé les grands axes de la Programmation Pluriannuelle de l’Énergie (PPE) et ont déterminé le programme futur en ce qui concerne la production d’énergie. On vous résume l’essentiel de ce document en sept points.

PPE 2018 mesures

“Nous devons sortir des énergies fossiles. En 30 ans, c’est-à-dire en une génération, nous devons passer d’une France où 75% de l’énergie consommée est d’origine fossile, c’est-à-dire le gaz, le fioul, le charbon… à une France où en 2025, la production et la consommation d’énergie sera totalement décarbonée”. C’est avec cette phrase que le président de la République, Emmanuel Macron, a justifié sa volonté d’engager une PPE pour 10 ans et non pour 3, comme il était en avait été décidé lors de son approbation par décret sous le quinquennat de François Hollande, en 2016. Pour y parvenir, l’État a donc prévu une série de mesures, détaillées par le ministre de l’Écologie, qui seront modifiables tous les 5 ans pour “s’adapter aux évolutions de la France”. Zoom sur ces propositions.

Les aides pour l'amélioration de la performance énergétique des logements rendues plus accessibles

  • Le Crédit d’Impôt pour la Transition Énergétique (CITE), qui est destiné aux dépenses effectuées pour améliorer la qualité environnementale de son logement, était jusqu’alors accordé aux locataires et aux propriétaires. Il sera désormais étendu aux propriétaires bailleurs, à partir de 2020.

    Le Crédit d'Impot s'appelle désormais "Ma Prime Rénov" 

    Pour en savoir plus sur ce qui change réellement pour la nouvelle aide de l'Etat depuis début 2020, rendez-vous sur notre article dédié : ma prime renov. Notez que le CITE est prolongé jusqu'au 31 décembre 2020 pour les ménages non éligibles à la prime jusqu'à sa suppression définitive en janvier 2021.

  • L’éco-prêt à taux zéro, qui permet de financer les travaux de rénovation énergétique des logements, pourra être ouvert dès la réalisation d’un seul type de travaux (changement de chaudière, isolation, installation solaire…) et non plus à partir de deux comme c’est le cas actuellement. Il est aussi envisagé que le dispositif soit simplifié.

  • Dès 2020, les audits énergétiques seront entièrement financés par l’État pour les foyers en difficulté propriétaires de logements classés F ou G.

  • Le chèque énergie, envoyé une fois par an aux familles aux revenus modestes afin de les aider à payer leurs factures en énergie, sera augmenté de 50 euros pour les bénéficiaires actuels. Il atteindra donc un montant d’environ 200 euros. Le gouvernement prévoit aussi d’en faire bénéficier 2 millions de ménages supplémentaires en 2019, qui recevront en moyenne 60 euros. Le nombre de foyers aidés atteindrait alors les 6 millions.

Sortie des chaudières au fioul dans 10 ans

Annoncée par le Premier ministre, Edouard Philippe, lors d’une interview à RTL, le 14 novembre dernier, cette mesure a été confirmée par Edouard de Rugy le 27 novembre. L’objectif ? Remplacer 1 million de chaudières au fioul d’ici 10 ans. “Cela permettrait de faire rapidement 30% d’économie d’énergie” détaille le gouvernement dans un communiqué. Le montant de cette prime pourrait atteindre jusqu’à 3000 euros et s’ajoute à d’autres dispositifs déjà mis en place comme le crédit d’impôt transition énergétique, l’éco-prêt à taux zéro…

Une très forte diversification du mix électrique

“Nous nous fixons 40% de part renouvelables dans l’électricité d’ici 2030”, a révélé le ministre de l’Écologie. Une série d’ambitions a été ainsi été évoquée. Il prévoit de “passer de 0,5% de gaz renouvelable aujourd’hui, à 10% dans 10 ans”, de “faire baisser le coût de production des énergies renouvelables pour qu’elles soient développées à grande échelle”, ou encore de “diversifier notre offre d’énergie, de diminuer notre empreinte carbone et de développer des filières industrielles et l’économie”.

Pour tenter d’y parvenir, l’État envisage de passer de 5 milliards d’euros de dépenses annuelles à 8 milliards d’euros d’ici 2028, date de la fin de cette PPE. Au total, ce sont 71 milliards d’euros de soutien aux énergies renouvelables, c’est-à-dire éoli, biogaz et chaleur renouvelable, qui seront dépensés d’ici 10 ans. Environ 20 milliards d’euros issus de cette enveloppe seront, quant à eux, consacrés aux nouveaux projets.

14 réacteurs nucléaires arrêtés entre 2029 et 2035

“Pour atteindre nos objectifs, il faut fermer 14 réacteurs d’ici 2035. Ces suppressions seront progressives.” La volonté du ministère est claire : arrêter un quart des réacteurs en activité pour réduire la part du nucléaire dans la production d’énergie française afin qu’elle passe de 75% à 50%. “Les deux réacteurs de Fessenheim seront fermés sans doute en 2020, prévient François de Rugy. Il n’y aura pas de fermetures de centrales, mais des réacteurs en premier, ce qui permettra d’accompagner la reconversion de ces territoires.” En effet, la France compte 58 réacteurs sur son sol et leur fermeture prochaine est problématique pour l’activité des territoires concernés. La version définitive de la PPE mentionnera donc les prochains sites qui verront disparaître leur(s) réacteur(s) afin qu’ils se préparent à une baisse d’activité.

L'arrêt des centrales à charbon prévu entre 2020 et 2022

La fermeture des centrales à charbon d’ici à 2022 a été confirmée par le ministre. Il a annoncé faire actuellement le tour de sites pour accompagner les reconversions et se pencher sur les nouvelles activités de ces territoires.

La prime à la conversion automobile augmentée pour les foyers en difficulté

Mise en place le 1er janvier 2018, cette prime à la conversion automobile a pour objectif d’aider les Français à acheter des véhicules plus neufs et de renouveler ainsi le parc automobile du pays. “C’est une façon de mettre à la casse les voitures les plus anciennes, celles qui polluent le plus, consomment le plus et coûtent le plus cher à l’usage pour les Français”, décrit François de Rugy. Elle est de 1 000 euros pour les ménages imposables et de 2000 euros pour ceux qui ne le sont pas. “Nous sommes prêts à doubler cette aide jusqu’à 4000 euros pour les ménages qui ont les revenus les plus modestes et qui font le plus de kilomètres pour aller travailler” a annoncé le ministre de l’Écologie lors de la présentation de la PPE. Une proposition qui permettrait d’intensifier le soutien aux foyers les plus en difficulté puisque, d’après les chiffres du gouvernement, ces derniers représenteraient 70% des bénéficiaires de cette prime.

EDF bientôt restructurée pour conduire la transformation écologique ?

Enfin, il est question de la restructuration d’EDF. “Est-elle organisée comme il faut pour conduire cette transformation importante ?” se demande le ministre de l’Écologie. EDF est invitée à faire des propositions d’évolution pour faire face aux défis du nucléaire et l’État décidera ensuite si des réorganisations sont nécessaires.

 

 

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