Stocks de gaz français remplis : quelles sont les conséquences à prévoir ?

Écrit par Marion Mary, Rédactrice experte énergie le 24 janvier 2023 à 14:46
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Modifié le 24 janvier 2023 à 15:32
Temps de lecture : 3 min

Après des mois d’inquiétudes de pénuries énergétiques, le gestionnaire de transport de gaz GRTgaz a annoncé à l’AFP, mercredi 18 janvier, que les stocks français vont devoir être en partie vidés.

consommation gaz énergie

Résumé

  • Les basses températures et la sobriété énergétique ont permis le maintien des stocks de gaz historiquement haut
  • Ces derniers doivent aujourd’hui obligatoirement être vidés pour maintenir les performances techniques du gaz. 
  • Pour autant, les risques de pénuries de gaz pour la fin de l’hiver sont minimes
  • En parallèle, le cours du gaz chute et cela pourrait potentiellement se refléter sur vos factures dans deux mois. 

Pourquoi la France doit-elle vider ses stocks de gaz ?

La consommation de gaz amenuisée par la sobriété énergétique et les basses températures

L’objectif de préservation des stocks de gaz en France pour faire face à la crise énergétique a été plus qu’atteint. Aujourd’hui, la France se retrouve même avec un trop-plein de gaz. Le 15 janvier, 80% des capacités de stockage étaient exploitées. La GRTgaz affirme que les stocks sont “historiquement bien remplis”, ce qui peut s’expliquer par les précautions prises par l’État français envers la Russie, mais aussi par une consommation d’énergie gazière plus faible

En effet, les stocks de gaz en France ont été préservés grâce à une demande amoindrie. Entre le 1er août et le 15 janvier, la consommation de gaz a baissé de 12.8%. Les efforts de sobriété énergétique des Français et des entreprises, aidés par des températures douces jusqu’à la mi-novembre, ont fortement porté leurs fruits. 

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Des obligations et la performance des stocks de gaz rentrent en jeux

La France a su assurer l’approvisionnement et le stockage de gaz malgré les conflits entre la Russie et l’Ukraine, alors que le gaz russe représentait 17% de sa consommation nationale avant la guerre. Le pays a dû faire appel à des apports de gaz par gazoduc en provenance de la Norvège et en gaz naturel liquéfié par convoi maritime. Aujourd’hui, tous ces efforts se voient annulés par “les contraintes techniques des stockages français” qui imposent  “une respiration pour conserver leurs performances pour les hivers à venir. Une baisse significative du niveau de remplissage est donc à prévoir dans les semaines à venir" commente GRTgaz dans sa note. Cette manœuvre ne serait qu’une formalité exigée aux fournisseurs de gaz, “qui ont un niveau maximal de quantité de gaz à ne pas dépasser à une certaine date, donc il faut qu’ils prennent leurs dispositions pour les vider suffisamment" a précisé Thierry Trouvé, directeur général de GRTgaz. Les stocks de gaz, qui ont été ces six dernières années remplis en moyenne qu’à 55% de leur capacité, doivent “respirer”. 

Enfin, cette décision est aussi dépendante du type de stockage dont nous disposons en France. Dans le pays, le gaz naturel est stocké dans des nappes aquifères, des cavités perméables en souterrain imbibées d’eau. Cependant, l’AFP indique que ce type de stockage nécessite des mouvements de vidages et remplissages réguliers pour garantir de bonnes performances techniques au gaz. 

Prix et approvisionnement : à quoi doit s’attendre le consommateur ? 

Diminution des stocks de gaz : y a-t-il un risque de pénurie pour la fin de l’hiver ? 

Il est prévu de descendre le stock à un niveau proche de 60% de leur capacité, ce qui représente une baisse importante “mais qui a lieu tous les ans”, rassure encore Thierry Trouvé. Effectivement, grâce aux efforts d’approvisionnement du pays en septembre et la préservation des stocks ce début d’hiver, GRTgaz juge “très improbable” qu’il y ait un déficit de gaz en volume sur la fin de l’hiver. Ils précisent tout de même qu’il subsiste un “risque résiduel sur quelques jours” en cas de vague de grand froid et de diminution des approvisionnements. 

Factures : à quoi faut-il s’attendre pour les prochains mois ? 

Les stocks de gaz européens plus pleins qu’à la normale et la baisse de consommation ces derniers mois confirment la diminution du tarif du gaz naturel. Mardi 17 janvier 2023, dans la matinée, le contrat à terme du TTF néerlandais, référence européenne, se vendait à 54.005 € le mégawattheure (MWh), juste après avoir atteint son prix le plus bas depuis septembre 2021 : 51,405 €. 

Une baisse des factures de gaz est-elle possible cette année ? Anna Creti, professeure d’économie à l’université de Paris-Dauphine-PSL et directrice scientifique de la chaire Économie du gaz naturel, s’est entretenu avec Ouest France pour répondre à la question. Elle affirme qu’une baisse est possible, mais sous certaines conditions et pas tout de suite. Il faut s’avoir que les consommateurs sont protégés des fluctuations directes du cours du gaz et de l’électricité et donc qu’il faudra attendre deux mois avant de voir un rabais des factures pour les ménages. Par ailleurs, pour que cela arrive, il faudrait que la demande de gaz, qui dépend fortement des températures, ne reparte pas à la hausse. Au milieu de l’hiver, il est donc difficile d’affirmer que cette baisse des factures aura lieu, mais elle n’est pas impossible si les efforts d’économie d’énergie se poursuivent. 

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Marion Mary

Marion Mary

Rédactrice experte énergie

Étudiante en marketing, Marion rejoint l’équipe d’Hello Watt en 2023 en tant que rédactrice blog. À l’affût de l’actualité, elle vous partage tout ce qu’il faut savoir sur le marché de l’énergie aujourd’hui.

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