Une base militaire bloque le projet d'éoliennes à Marseille et la délocalise : votre ville est-elle la prochaine ?

Cette méga-usine d'assemblage d'éoliennes flottantes de 550 millions d'euros devait initialement fabriquer et assembler des éoliennes offshore de 300 mètres de hauteur, aussi grandes que la tour Eiffel. 

Cependant, l'Armée de l'air impose un plafond de 190 mètres pour toutes les installations dans ses couloirs aériens, rendant impossible l'assemblage des éoliennes géantes prévues. Cette contrainte géostratégique force une réorganisation complète du projet. Selon le Grand port maritime de Marseille-Fos (GPMM), aucune dérogation n'est envisageable pour le moment.

Face à cette limitation, Deos adopte un scénario de repli : l'usine se spécialisera uniquement dans la fabrication de flotteurs sur les 120 hectares aménagés (75 terrestres et 45 maritimes). L'assemblage final des éoliennes sera délocalisé à Port-la-Nouvelle dans l'Aude, préservant ainsi une production régionale sur le pourtour méditerranéen.

Cette réorientation intervient dans le contexte du développement de l'éolien offshore en Méditerranée, qui vise 4,2 gigawatts d'ici 2050, soit près de trois fois la puissance de l'EPR de Flamanville. Les premiers parcs industriels sont programmés pour 2031-2032, avec des terrains prêts fin 2028. Reste à voir si les exigences militaires évolueront d'ici là.