Journée mondiale de la bière : Consommation énergétique d'une pinte

Écrit le 30 juillet 2018 à 09:52 | Modifié le 21 décembre 2021 à 01:06
Temps de lecture : 3 min

A l’occasion de la journée mondiale de la bière qui a lieu le 3 août cette année, on voulait vous parler de la consommation énergétique générée par la production de cette boisson qui reste à ce jour une des plus consommées au monde. Avec plus de 2 milliards de litres de bière bus chaque année en France, ce breuvage connaît un succès qui ne se dément pas et les micro-brasseries se multiplient à travers le pays. Mais de quelle quantité d'électricité et de gaz a-t-on besoin pour fabriquer l’équivalent d’une pinte de bière ? On vous explique tout pour que vous puissiez briller à votre prochain apéro entre amis !

Journée mondiale de la bière 2018

Journée mondiale de la bière : les étapes de la fabrication

Si les premières traces de production et de consommation de ce qu’on appelle aujourd’hui la bière ont été retrouvées dès l’Ancienne Egypte, soit environ 4000 ans avant J-C, ce n’est qu’à partir de l’époque de la Révolution Industrielle que la fabrication de ce breuvage tant apprécié devient complètement maîtrisée. Le processus de fermentation et les conditions sanitaires des brasseries seront en effet grandement améliorées grâce à Louis Pasteur qui travaillera sur le sujet et publiera entre autres les “Études sur la bière, ses maladies, causes qui les provoquent, procédé pour la rendre inaltérable avec une Théorie nouvelle de la fermentation”.

Le processus de fabrication de la bière se décompose en plusieurs étapes bien distinctes :

  • Le maltage : il s’agit de rendre l’orge fermentable en le soumettant à un début de germination afin de créer des enzymes

  • Le concassage et l’empâtage : les malts sont concassés et mélangés avec de l’eau dans une cuve d’empâtage afin d’obtenir une pâte qui est appelée la “maische”

  • Le brassage : les enzymes obtenues à l’étape du maltage sont activées en chauffant la “maische” à différentes températures, ce qui donnera un jus plutôt sucré appelé le “moût” qui sera porté à ébullition pendant au minimum une heure ; le houblon sera ajouté au début de l’ébullition ; lorsque l’ébullition est terminée, le moût est placé dans des cuves dédiées à la fermentation dans lesquelles il se mélange à la levure

  • La fermentation : le moût est refroidi pour favoriser le développement des levures qui permettront de produire l’alcool, le gaz carbonique ainsi que les arômes de la bière

  • La maturation ou garde : il s’agit d’une phase de repos pour la bière durant laquelle elle va se clarifier et le goût s’affiner

  • La filtration : les levures restantes sont séparées de la bière

  • Le conditionnement : la bière est transférée dans un contenant (bouteille, fûts ou encore mini-fûts) ; cette opération doit être réalisée dans un environnement à 0° Celsius et sous pression afin de limiter la création de mousse et éviter la désaturation de la bière

Journée mondiale de la bière : la consommation énergétique liée à la production

Journée mondiale de la bière 2018 infographie
Sources : ADEME et EDF

Mais alors combien de kWh d’électricité et de gaz seront nécessaire pour produire cette bière ? Une étude de l’Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie (ADEME) a été réalisée pour la brasserie Meteor située dans la région du Bas-Rhin. Cette entreprise brassant plus de 418 337 hectolitres de bière par an (chiffre pour l’année 2012) avait réalisé un diagnostic approfondi de son bilan énergétique afin d’étudier les réductions possibles de sa consommation énergétique et de ses émissions de CO2.

On apprend dans cette étude que la brasserie a consommé lors de l’année 2012 : 5 493 MWh d’électricité et 13 724 MWh de gaz, soit une consommation énergétique de 45,9 kWh pour 100 litres de bière fabriqués. Ces chiffres ne vous parlent peut-être pas vraiment alors on va vous aider : cela représente autant d’énergie que pour se préparer 550 expressos ou encore éclairer une pièce pendant 100 nuits d’affilées.

Avec plus de 1,93 millions d’hectolitres de bière consommés à travers le monde chaque année, l’empreinte écologique liée à sa production est donc loin d’être négligeable. Et c’est la Chine qui arrive en tête de la production mondiale en fabriquant près de 26,8% de la production totale, puis les Etats-Unis qui atteint 11,9% (chiffres de 2013). La France quant à elle ne fait pas partie du top 20 mondial même si elle reste le 5ème producteur européen. La majorité de la production française est réalisée en Alsace, en Lorraine, dans le Nord-Pas-De-Calais ainsi qu’en Bretagne et en Bourgogne.

Journée mondiale de la bière : les solutions pour réduire l’impact énergétique

Des solutions peuvent être mises en place par les brasseries pour réduire l’empreinte écologique liée à la fabrication de la bière.

L’étude de l’ADEME en propose certaines comme le préchauffage du moût à partir des buées d’ébullition, le réchauffage de l’eau alimentant le pasteurisateur avec l’eau du récupérateur des buées, le préchauffage de l’eau de mitigeage à partir d’une pompe à chaleur installée sur le circuit de refroidissement des tours aéroréfrigérantes ou encore le chauffage d’un hall de stockage à partir de l’air des surpresseurs de la station d’épuration.

Des énergies vertes comme les panneaux solaires, les éoliennes ou encore le biogaz peuvent aussi être utilisées afin de réduire au maximum le recours aux énergies traditionnelles plus polluantes. Certaines brasseries en Belgique ont ainsi développé des installations dans lesquelles l’eau est épurée à l’aide de bactéries produisant du méthane et du CO2. Des initiatives similaires ont également eu lieu en Angleterre en 2010 puisque du biogaz a été produit à partir de la fermentation des résidus d’orge.

Il pourra également s’agir de capter le CO2 émis dans les cuves de fermentation afin de le réutiliser ensuite pour gazéifier d’autres boissons produites ou de se doter de stations d’épuration pour réutiliser l’eau des cuves.

Des efforts peuvent également être faits sur l’étape du conditionnement en favorisant l’utilisation de conditionnements réutilisables ou encore sur le transport des bières produites en employant des moyens de transport moins polluants comme des ecotrucks, le train ou encore les voies fluviales.

Enfin, certaines brasseries ont pu réutiliser les déchets produits durant la fabrication de la bière comme les drêches pour nourrir du bétail.

Et surtout n’oubliez pas, la bière est notre avenir, économisons-la !

 
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